Drame dans un hôpital: pour les Irakiens, ce qui tue, c'est la corruption

L’incendie avait causé la mort de 82 personnes selon un décompte réalisé à l’aube (Photo, AFP).
L’incendie avait causé la mort de 82 personnes selon un décompte réalisé à l’aube (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 26 avril 2021

Drame dans un hôpital: pour les Irakiens, ce qui tue, c'est la corruption

  • Principal concerné et «accusé» si l'on en croit les nombreux appels à sa démission, le ministre de la Santé Hassan al-Tamimi
  • L’incendie est parti de bouteilles d'oxygène «stockées sans respect des conditions de sécurité» selon des sources médicales

BAGDAD: L'incendie dans un hôpital de Bagdad dédié à la Covid-19, où 82 personnes sont mortes carbonisées ou étouffées dimanche, est pour les Irakiens une nouvelle démonstration que la gabegie et la corruption tuent dans leur pays.

Principal concerné et « accusé » si l'on en croit les nombreux appels à sa démission, le ministre de la Santé Hassan al-Tamimi était toujours aux abonnés absents plus de 12 heures après le drame à l'hôpital Ibn al-Khatib.

Après cet incendie parti de bouteilles d'oxygène « stockées sans respect des conditions de sécurité » selon des sources médicales, des témoins et des médecins ont assuré qu'il n'était pas possible d'identifier de nombreux corps carbonisés. 

Car l'évacuation a été lente et douloureuse, avec des patients et des proches se bousculant dans des escaliers de service et des malades décédés quand leurs ventilateurs leur ont été brusquement enlevés pour les évacuer.

En fait, explique un médecin d'Ibn al-Khatib sous couvert de l'anonymat, « à l'unité de soins intensifs de la Covid, il n'y a ni issue de secours ni système anti-incendie ». 

Fumeurs et visiteurs

Mot pour mot, c'est déjà ce qui apparaissait dans un rapport public sur le secteur de la Santé de 2017 et exhumé par la Commission gouvernementale des droits humains dans la nuit. 

Pire, le ministère de l'Intérieur a annoncé dimanche que 7 000 incendies avaient au lieu de janvier à mars en Irak. Pour beaucoup, assurent responsables et pompiers, nés de court-circuits dans des magasins, des restaurants ou des immeubles dont le propriétaire avait payé des pots-de-vin pour éviter une mise aux normes.

« C'est la gabegie qui a tué ces gens », s'insurge le médecin d'Ibn al-Khatib, intarissable sur les manquements dans son établissement.

« Des cadres de santé se baladent en fumant dans l'hôpital où sont stockées des bouteilles d'oxygène. Même en soins intensifs, il y a toujours deux ou trois proches au chevet des malades », fulmine-t-il. Et, « ce n'est pas qu'à Ibn al-Khatib, c'est comme ça dans tous les hôpitaux publics » du pays.

« Quand des équipements tombent en panne, notre directeur nous dit de ne pas le signaler », abonde une infirmière dans un autre hôpital de Bagdad. « Il dit que ça donnerait une mauvaise image de l'établissement, mais en réalité, on n'a rien qui fonctionne », dit-elle.

Et même le président de la République Barham Saleh l'a reconnu sur Twitter : « la tragédie d'Ibn al-Khatib est le résultat d'années de sape des institutions de l'Etat par la corruption et la mauvaise gestion. »

Jusque dans les années 1980, l'Irak était connu dans le monde arabe pour son service public de santé de haute qualité et gratuit pour tous. Aujourd'hui, ses hôpitaux sont vétustes, leur personnel peu formé et le budget de la santé n'atteint même pas les 2% dans un des pays pourtant les plus riches en pétrole du monde.

Des médecins racontent depuis des années les mêmes histoires : celles de confrères tabassés, menacés de mort ou enlevés par des proches de patients décédés ou tombés sous les feux croisés de heurts tribaux ou familiaux.

Limoger un sadriste ?

Les Irakiens préfèrent subir opérations et traitements lourds à l'étranger, car en Irak, la spéculation a fait exploser les prix : de la bouteille d'oxygène aux comprimés de vitamine C, ils ont été multipliés par trois ou plus depuis le début de la pandémie.

En 2019 et début 2020, les Irakiens ont manifesté contre la corruption qui a coûté au pays deux fois son PIB. Pour eux, la déliquescence des services publics est le résultat d'années de népotisme et d'entente entre les partis politiques qui opèrent en cartel pour se protéger les uns les autres.

Dimanche encore, de nombreuses voix se sont interrogées sur la possibilité d'une démission ou d'un limogeage du ministre de la Santé, car il est soutenu par le turbulent et très puissant leader chiite Moqtada Sadr.

 

Hashtag « démission »

Après ce drame, le hashtag « Démission du ministre de la Santé », resté aux abonnés absents depuis l'incendie, a été en tête des mots-clés sur Twitter en Irak.

Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui a proclamé trois jours de deuil national, a répondu à moitié. Il a « suspendu» et « mis à la disposition des enquêteurs » le ministre de la Santé Hassan al-Tamimi, un proche du très turbulent leader chiite Moqtada Sadr.

La même sanction a été appliquée au gouverneur de Bagdad, Mohammed Jaber, et au patron de la Santé pour l'est de Bagdad. 

« Les résultats de cette enquête seront présentés sous cinq jours au gouvernement », selon un communiqué du bureau de M. Kazimi.

Le directeur de l'hôpital et les chef de la sécurité et de l'entretien technique d'Ibn al-Khatib, eux, ont été convoqués pour interrogatoire dans la nuit.

Après l'incendie, des responsables locaux ont été suspendus et sont actuellement interrogés mais ils ne sont, assurent des internautes en colère, que des fusibles.

Face à des dirigeants jugés « corrompus » et « incompétents », les Irakiens préfèrent depuis longtemps se débrouiller seuls. 

Ce sont ainsi des jeunes hommes, bouche et nez couverts avec leur T-shirt, qui ont sorti des blessés, chargé des ambulances et aidé les rescapés au milieu des épaisses fumées à l'hôpital Ibn al-Khatib.


Israël dit avoir intercepté un tir de missile depuis le Yémen, revendiqué par les rebelles

Les rebelles Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé dans un communiqué avoir visé une base aérienne "à l'est de la région occupée de Haïfa, à l'aide d'un missile balistique hypersonique". (AFP)
Les rebelles Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé dans un communiqué avoir visé une base aérienne "à l'est de la région occupée de Haïfa, à l'aide d'un missile balistique hypersonique". (AFP)
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  • "A la suite de sirènes qui ont retenti il y a peu de temps dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un bref communiqué sur Telegram
  • L'engin a été intercepté avant qu'il ne pénètre en territoire israélien, est-il précisé

JERUSALEM: Les forces armées israéliennes ont annoncé vendredi avoir intercepté un missile lancé à partir du Yémen, un tir revendiqué par les rebelles houthis, soutenus par l'Iran.

"A la suite de sirènes qui ont retenti il y a peu de temps dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un bref communiqué sur Telegram.

L'engin a été intercepté avant qu'il ne pénètre en territoire israélien, est-il précisé.

Les rebelles Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé dans un communiqué avoir visé une base aérienne "à l'est de la région occupée de Haïfa, à l'aide d'un missile balistique hypersonique".

Ces insurgés soutenus par l'Iran ont mené des dizaines d'attaques avec des missiles et des drones contre Israël,  depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils ont également pris pour cible des navires qu'ils estiment liés à Israël en mer Rouge, une zone essentielle pour le trafic maritime mondial.

Ces attaques avaient cessé avec la trêve entrée en vigueur le 19 janvier entre Israël et le Hamas, mais les Houthis les ont relancées après la reprise par Israël de son offensive à Gaza le 18 mars.

Les "opérations de soutien se poursuivront jusqu'à ce que l'agression contre Gaza cesse et que le siège soit levé", a déclaré leur porte-parole militaire, Yahya Saree, selon le communiqué.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, avaient commencé en janvier 2024 à frapper les positions des Houthis pour les contraindre à cesser leurs tirs. La campagne s'est intensifiée après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.

Le Pentagone a indiqué fin avril avoir frappé plus de 1.000 cibles au Yémen depuis mi-mars, tuant "des combattants et des dirigeants houthis".


Gaza : les opérations humanitaires «au bord de l'effondrement total», affirme la Croix-Rouge

Depuis le 2 mars aucune aide humanitaire n'est autorisée à entrer dans le territoire où vivent 2,4 millions de personnes, pour forcer, selon les autorités israéliennes, le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages pris le 7-Octobre encore entre ses mains. (AFP)
Depuis le 2 mars aucune aide humanitaire n'est autorisée à entrer dans le territoire où vivent 2,4 millions de personnes, pour forcer, selon les autorités israéliennes, le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages pris le 7-Octobre encore entre ses mains. (AFP)
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  • Les opérations humanitaires dans la bande de Gaza sont "au bord de l'effondrement total", a mis en garde le le Comité international de la Croix-Rouge vendredi, après deux mois de blocus total de toute entrée d'aide par Israël
  • "Si l’acheminement des secours ne reprend pas immédiatement, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ne disposera pas des vivres, médicaments et produits de première nécessité dont il a besoin"

GENEVE: Les opérations humanitaires dans la bande de Gaza sont "au bord de l'effondrement total", a mis en garde le Comité international de la Croix-Rouge vendredi, après deux mois de blocus total de toute entrée d'aide par Israël.

"Si l'acheminement des secours ne reprend pas immédiatement, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ne disposera pas des vivres, médicaments et produits de première nécessité dont il a besoin pour poursuivre bon nombre des programmes qu'il mène à Gaza", souligne le CICR  dans un communiqué.

"Les autorités doivent permettre l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Les otages doivent être libérés. Les civils doivent être protégés. Il faut agir de toute urgence, faute de quoi Gaza s'enfoncera encore plus profondément dans un chaos dont aucun effort humanitaire ne pourra la sortir", met en garde l'organisation basée à Genève.

Depuis le 2 mars aucune aide humanitaire n'est autorisée à entrer dans le territoire où vivent 2,4 millions de personnes, pour forcer, selon les autorités israéliennes, le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages pris le 7-Octobre encore entre ses mains.

"Pour les civils à Gaza, chaque jour est une lutte acharnée pour survivre aux dangers des combats et supporter les conséquences des déplacements incessants – tout cela sans pouvoir compter sur une aide humanitaire d'urgence", déclare Pascal Hundt, directeur adjoint des opérations du CICR, cité dans le communiqué.

"Nous ne pouvons pas permettre que cette situation déjà critique s'aggrave davantage", insiste-t-il.

Jeudi, Mike Ryan le directeur général adjoint de l'OMS avait dénoncé ce qui se passe à Gaza comme "une abomination".

Obligation d'aider 

Or si le blocus se poursuit, des programmes tels que les cuisines collectives du CICR – qui fournissent à de nombreuses personnes leur unique repas quotidien – ne pourront pas être maintenus plus de quelques semaines, précise le communiqué.

Depuis l'instauration du blocus, l'ONU ne cesse de dénoncer la catastrophe humanitaire et sanitaire et le risque de famine.

Le Programme alimentaire mondial a annoncé il y a quelques jours qu'il "avait épuisé tous ses stocks".

Le CICR rappelle aussi que conformément au droit international humanitaire, Israël a l'obligation, dans toute la mesure de ses moyens, de veiller à ce que les besoins essentiels de la population civile placée sous son contrôle soient satisfaits.

La situation à l'hôpital de campagne de l'organisation est également critique, certains médicaments et produits de santé étant épuisés.

"Les hôpitaux et autres structures de santé réorganisent leurs réserves et établissent des priorités pour pouvoir continuer à fonctionner. Sans réapprovisionnement rapide, ils risquent de ne plus être en mesure de prodiguer des soins vitaux aux patients", souligne le CICR, qui dénonce aussi "les attaques répétées qui empêchent le personnel de santé de faire son travail".

La guerre de représailles menée par Israël depuis le 7-Octobre a fait plus de 52.400 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, sur le territoire israélien, a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Parmi les 251 personnes enlevées ce jour là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l'armée israélienne.

 


Israël bombarde près du palais du président syrien accusé de «génocide» des Druzes

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  • Des heurts à proximité et au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh illustrent l'instabilité persistante en Syrie
  • L'ONU a exhorté "toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue" et la diplomatie américaine a fustigé "les dernières violences et la rhétorique incendiaire" antidruzes "répréhensibles et inacceptables"

DAMAS: Israël a mis vendredi sa menace à exécution contre la Syrie en bombardant les abords du palais présidentiel à Damas après que le chef de la minorité druze, protégée par le pouvoir israélien, eut accusé le pouvoir du nouveau président syrien Ahmad al-Chareh de "génocide".

Le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajrin, venait de dénoncer jeudi soir une "campagne génocidaire injustifiée" visant des "civils" de sa communauté, après des affrontements confessionnels en début de semaine qui ont fait plus de 100 morts selon une ONG.

Le chef religieux druze alors réclamé "une intervention immédiate de forces internationales" et Israël -- voisin de la Syrie avec laquelle il est en état de guerre et qui a pris fait et cause pour les Druzes -- avait aussitôt menacé de répondre "avec force" si Damas ne protégeait pas cette minorité religieuse.

Quelques heures après, à l'aube vendredi, "des avions de combat ont frappé les environs du palais" présidentiel à Damas, a annoncé l'armée israélienne sur Telegram.

"C'est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze", ont martelé dans un communiqué, publié en anglais par le journal Times of Israel, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz.

Des heurts à proximité et au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh illustrent l'instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement de son prédécesseur Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite.

"Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (...) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, en prétendant que ce sont des éléments incontrôlés", avait dénoncé le cheikh druze.

"Rhétorique incendiaire" 

L'ONU a exhorté "toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue" et la diplomatie américaine a fustigé "les dernières violences et la rhétorique incendiaire" antidruzes "répréhensibles et inacceptables".

Des combats cette semaine à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ainsi qu'à Soueïda, ville à majorité druze, ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dans l'ouest du pays.

Ces violences avaient été déclenchées par des attaques de militants pro-Assad contre les forces de sécurité du nouveau pouvoir.

Mercredi déjà, l'armée israélienne avait frappé près de Damas, en forme "d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de la ville de Sahnaya", selon M. Netanyahu.

Les Druzes sont une minorité de l'islam chiite. Ses membres sont répartis entre le Liban, la Syrie et Israël.

"Nous sommes une partie inaliénable de la Syrie", a souligné un porte-parole du rassemblement des autorités religieuses, chefs traditionnels et groupes armés druzes à Soueïda, ajoutant que la communauté rejetait "toute division" du pays.

Les combats en Syrie ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

Les autorités syriennes ont accusé des éléments échappant à son contrôle d'avoir provoqué les violences.

102 morts 

Selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Soueïda, 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d'après l'ONG.

A Jaramana, des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir avaient permis de rétablir le calme mardi soir, de même mercredi soir à Sahnaya à 15 km au sud-ouest de Damas où des forces de sécurité ont été déployées.

Et le pouvoir syrien avait réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les Druzes, cherchant, selon l'analyste indépendant Michael Horowitz, à se ménager des alliés dans le sud syrien à un moment où l'avenir de ce pays reste incertain.