Somalie: des zones de Mogadiscio sous contrôle de miliciens pro-opposition

Des combattants pro-opposition lourdement armés contrôlaient lundi certaines zones de Mogadiscio au lendemain d'affrontements avec l'armée somalienne. (Photo, AP)
Des combattants pro-opposition lourdement armés contrôlaient lundi certaines zones de Mogadiscio au lendemain d'affrontements avec l'armée somalienne. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 27 avril 2021

Somalie: des zones de Mogadiscio sous contrôle de miliciens pro-opposition

  • Dans la nuit, des hommes armés ont érigé des barrages qu'ils surveillent avec des véhicules équipés de mitrailleuses
  • Trois personnes - deux policiers et un milicien d'opposition - ont été tuées dans les affrontements

MOGADISCIO: Des combattants pro-opposition lourdement armés contrôlaient lundi certaines zones de Mogadiscio au lendemain d'affrontements avec l'armée somalienne, ranimant le spectre des combats urbains entre factions claniques rivales, qui ont ravagé la capitale dans le passé.

Des coups de feu ont encore résonné sporadiquement dimanche soir à Mogadiscio, mais n'étaient plus audibles lundi, même si une forte tension régnait.

Dans la nuit, des hommes armés ont érigé, dans plusieurs fiefs de l'opposition, des barrages - parfois de tas de sable et de troncs d'arbres - qu'ils surveillent avec des véhicules équipés de mitrailleuses.

«Les forces armées somaliennes et les combattants pro-opposition ont chacun pris position le long de certaines routes-clés, certains transports publics circulent mais, dans certaines zones, ils ne permettent à personne de bouger», a déclaré Abdullahi Mire, un habitant de Mogadiscio. 

Dimanche, une manifestation de partisans de l'opposition contre l'extension du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit «Farmajo», accompagnés d'hommes armés, a été émaillée d'échanges de tirs avec les forces de sécurité somaliennes dans plusieurs quartiers.

Trois personnes - deux policiers et un milicien d'opposition - ont été tuées dans les affrontements, a indiqué la police lundi.

«Il suffit qu'un soldat à la gâchette facile tire sur le camp d'en face pour que tout dérape», a prévenu Omar Mahmood, analyste pour la Somalie à l'International Crisis Group (ICG). «Et chaque éruption de violence de ce type élargit le fossé entre les parties et rend tout type d'accord d'autant plus difficile», a-t-il déclaré.

Le 12 avril, le Parlement a voté une loi prolongeant de deux ans le mandat du président «Farmajo», qui a expiré le 8 février sans que des élections puissent être organisées, dans un pays dont une partie échappe au contrôle des autorités centrales, lesquelles doivent composer notamment avec de puissants dirigeants de régions semi-autonomes.

«Prendre la présidence»

En 1991, la chute du régime militaire de Siad Barré avait précipité la Somalie dans une guerre des clans, dont les milices se sont notamment affrontés durant des années dans les rues de Mogadiscio même.

La plupart des acteurs politiques somaliens disposent de combattants et d'armes.

Le pays, longtemps privé de gouvernement central, est également confronté depuis plusieurs années à la rébellion islamiste des Shebab, affiliés à Al-Qaïda. Ceux-ci ont un temps contrôlé la capitale avant d'en être chassés en 2011 par une force de l'Union africaine (UA), mais ils contrôlent toujours de larges portions de territoire et commettent régulièrement des attentats à Mogadiscio.

Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat si ces confrontations ont fait des victimes.

Abdulkadkir Mohamed Warsame, un commandant militaire loyal à l'ancien Premier ministre Hassan Ali Khair, a affirmé lundi avoir pris le contrôle du district de Hawle Wadag, dans le centre de la capitale. 

«Maintenant nous voulons prendre le contrôle de la présidence. Nous n'allons pas le laisser en paix», a-t-il ajouté, à propos de «Farmajo». «Il veut rester au pouvoir par la force, nous sommes contre ça, nous continuerons à nous battre jusqu'à ce qu'il parte».

Habitants en fuite

A Bermudo, dans le Sud de la ville, des témoins ont rapporté que des habitants quittaient leur foyer.

«Les gens ont commencé à fuir la zone de Bermudo, où les combattants pro-opposition ont pris position la nuit dernière, la situation est tendue et il peut y avoir des confrontations armées à tout moment si la situation reste la même», a déclaré Fadumo Ali, un habitant.

Des habitants appelaient les deux camps à arrêter les combats et se plaignaient de coupures d'électricité et d'eau. 

Dimanche, l'ancien président Hassan Sheik Mohamud, prédécesseur de «Farmajo» et figure de l'opposition, a déclaré que sa propre maison avait été visée par des «forces loyales» à l'actuel chef de l'Etat, mais cette information a été démentie par des témoins et par le gouvernement.

Ecoles et universités étaient fermées lundi mais la vie semblait mener son cours normal dans les quartiers de Mogadiscio non touchés par les violences.

Lundi matin, le Premier ministre Mohamed Hussein Roble s'est dit «profondément attristé par la tragédie qui a perturbé la sécurité dans la capitale», appelant les forces armées à «respecter leur engagement» et à «protéger» les habitants de Mogadiscio. 

Dans un communiqué lundi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «profondément préoccupé» par les affrontements récents. Il «exhorte toutes les parties prenantes somaliennes à reprendre des négociations immédiatement» pour sortir de la crise, précise son communiqué.

L'UA a condamné vendredi l'extension du mandat de Farmajo tandis que le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé le même jour les parties à «rejeter la violence et reprendre le dialogue de toute urgence et sans condition préalable».


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.