Israël commet un «crime d'apartheid» contre les Palestiniens, selon HRW

Les forces de sécurité israéliennes dispersent des manifestants palestiniens devant la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem le 26 avril 2021. Ahmad GHARABLI / AFP
Les forces de sécurité israéliennes dispersent des manifestants palestiniens devant la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem le 26 avril 2021. Ahmad GHARABLI / AFP
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Publié le Mardi 27 avril 2021

Israël commet un «crime d'apartheid» contre les Palestiniens, selon HRW

  • L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a qualifié "d'apartheid" la politique d'Israël à l'égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens dans les territoires occupés
  • «Sur la base de ses recherches, Human Rights Watch conclut que le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens à travers Israël et les Territoires occupés»

JERUSALEM : L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a qualifié "d'apartheid" la politique d'Israël à l'égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens dans les territoires occupés, dans un rapport publié mardi.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a réagi avant même cette publication, estimant auprès de l'AFP qu'il s'agissait d'un "tract de propagande" sans lien "avec les faits ou la vérité sur le terrain" et rédigé par une organisation mue "de longue date par un agenda anti-israélien".

Des ONG israéliennes utilisent depuis quelques mois le terme "apartheid" pour désigner les politiques d'Israël à l'égard des Arabes israéliens --descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat hébreu-- et des Palestiniens de Cisjordanie occupée, Gaza sous blocus et Jérusalem-Est annexée. 

Mais c'est la première fois qu'une grande ONG internationale de défense des droits humains la reprend à son compte.

"Sur la base de ses recherches, Human Rights Watch conclut que le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens à travers Israël et les Territoires occupés", souligne le rapport. 

Lorsque cette "domination délibérée" s'ajoute à une "oppression systématique" et à des "actes inhumains", "il s'agit du crime d'apartheid", conclut HRW, disant se fonder sur la définition légale de l'apartheid et non sur une comparaison avec l'ancienne politique raciale de l'Afrique du Sud.

"Depuis des années, nous disons que nous sommes proches de l'apartheid (en Israël/Palestine), et je crois qu'il est maintenant clair que le seuil a été franchi", a déclaré à l'AFP Omar Shakir, auteur de ce rapport de 200 pages. 

Ce "seuil" a été franchi ces dernières années avec l'essor des colonies israéliennes à Jérusalem-Est, portion orientale de la Ville sainte annexée par Israël, et en Cisjordanie occupée où vivent désormais près de 700.000 colons, a précisé M. Shakir, estimant que les colonies israéliennes qui devaient être "temporaires" sont devenues des constructions "permanentes" faute d'accord sur la reconnaissance d'un Etat palestinien. 

Justice internationale

La décision de HRW d'utiliser un terme aussi chargé qu'"apartheid" mais aussi de qualifier de "persécution" la politique israélienne envers sa minorité arabe et les Palestiniens, intervient quelques semaines après l'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de l'ouverture d'une enquête sur des crimes présumés commis par Israël depuis 2014 dans les Territoires occupés.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié "d'antisémite" la décision de la CPI.

L'avenir de cette enquête --qui comprend un volet sur l'expansion des colonies-- est désormais entre les mains du futur procureur Karim Khan qui doit succéder mi-juin à Fatou Bensouda.

HRW a appelé le futur procureur à "s'en tenir aux faits", à "mener une enquête indépendante" et à "traduire en justice les personnes impliquées dans des crimes sérieux, incluant ceux d'apartheid et de persécution", a indiqué M. Shakir, actuellement en Jordanie après son expulsion d'Israël en novembre 2019.

L'ONG, dont le siège est à New York, exhorte aussi l'ONU à créer une "commission d'enquête internationale" sur la situation en Israël et dans les Territoires, et les pays à ne "pas être complices" de la politique israélienne envers les Palestiniens, sans toutefois les appeler à boycotter l'Etat hébreu, a souligné M. Shakir.

HRW a aussi demandé à l'Autorité palestinienne de "cesser sa coordination sécuritaire" avec l'Etat hébreu afin de ne pas être elle-même "complice" d'"apartheid". 

Le président Mahmoud Abbas a suspendu pendant plusieurs mois en 2020 cette coopération avec Israël, ce qui a entraîné un gel des transferts des taxes douanières perçues par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".