Comment visiter l'Arabie saoudite pour pratiquer l’Omra ce ramadan

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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Comment visiter l'Arabie saoudite pour pratiquer l’Omra ce ramadan

  • Le Dr Amr Al-Maddah du ministère du Hajj et de l’Omra répond aux questions fréquemment posées sur ce rituel
  • La capacité opérationnelle de la Grande Mosquée est fixée sur la base des mesures contre la Covid-19 du ministère de la Santé

DJEDDAH: Le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra a annoncé les directives pour la délivrance des permis de prière et de l’Omra pour le mois du ramadan. Les vaccinations figurent en tête de la liste des priorités, et aucun fidèle ne peut pénétrer dans la Grande Mosquée de La Mecque ou dans la mosquée du Prophète à Médine sans avoir reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19.

En outre, le ministère des Affaires islamiques, de l'Appel et de l'Orientation, a souligné la nécessité de suivre toutes les mesures de prévention pour assurer la santé et la sécurité de ceux qui visitent les Deux Saintes mosquées. Des millions de fidèles ont visité les mosquées en portant des masques et en maintenant une distance physique depuis que l’interdiction – de sept mois – des prières et de l’Omra a été levée en octobre dernier.

On estime à 1,5 million le nombre de fidèles qui se sont rendus à la Grande Mosquée au cours des dix premiers jours du ramadan. Dans une interview exclusive pour Arab News, le Dr Amr al-Maddah, vice-ministre des services du Hajj et de l’Omra, a répondu à toutes les questions des pèlerins et des fidèles souhaitant accomplir le rituel islamique lors de ce ramadan.

Quelle est la capacité opérationnelle de la Grande Mosquée de La Mecque?

La Grande Mosquée peut accueillir jusqu'à 50 000 pèlerins et 100 000 fidèles chaque jour.

Les pèlerins de l'extérieur du Royaume sont-ils autorisés à accomplir l’Omra pendant le ramadan?

Oui, des pèlerins de plusieurs pays accompliront l’Omra.

Les mêmes exigences sanitaires s'appliquent-elles aux pèlerins et fidèles saoudiens et étrangers?

Un décret royal émis le 20 août 2020 stipule que tous ceux qui souhaitent entrer dans la Grande Mosquée sont tenus d’être vaccinés contre la Covid-19. Les visiteurs et les pèlerins venant de l'étranger doivent être en possession de certificats attestant qu'ils ont été vaccinés.

Existe-t-il des vaccins agréés, autres que ceux approuvés par l'Arabie saoudite, notamment les vaccins Pfizer-BioNTech et Oxford-AstraZeneca?

Le ministère du Hajj et de l’Omra opère sur la base des vaccins approuvés et des rapports du ministère de la Santé. Le processus d'approbation des vaccins est régulièrement mis à jour sur la base des rapports fournis par le ministère de la Santé.

Le processus d’évaluation du ministère prend en considération l’évaluation de l’Organisation mondiale de la santé, l’évaluation des risques des nouveaux vaccins, et l’évaluation par le ministère de la Santé de l’efficacité de ces vaccins.

En tant que prestataire de services, le ministère du Hajj et de l’Omra dépend totalement des informations qu'il reçoit des organismes gouvernementaux capables d'évaluer les vaccins et leur efficacité. Alors que le certificat sanitaire de chaque pays suit un système spécifique, le ministère du Hajj et de l’Omra traite la question sur la base de l'apport du ministère de la Santé, et délivre les permis en conséquence.

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Le Dr Amr al-Maddah, vice-ministre des services du Hajj et de l’Omra. (Photo Fournie)

 

Comment le ministère du Hajj et de l’Omra traite-t-il les pèlerins des pays qui connaissent une flambée des cas de coronavirus?

Le Royaume a suspendu les vols en provenance des pays à partir desquels l'entrée pour l’Omra ou tout autre but a été interrompue en raison du nombre croissant de cas de coronavirus.

Les vols en provenance d’autres pays n’ont pas été suspendus en dépit d’une augmentation des cas de coronavirus, car les vaccins peuvent empêcher la transmission du virus, atténuer les effets de la pandémie et réduire la possibilité de propagation du virus à d’autres personnes. Si le pèlerin qui entre en Arabie saoudite a déjà reçu un vaccin contre la Covid-19, le risque est supposé être beaucoup plus faible.

Comment se déroule le voyage d'un pèlerin depuis son arrivée en Arabie saoudite jusqu'à l'accomplissement de l’Omra?

Il est important de garder à l'esprit que la capacité opérationnelle de la Grande Mosquée est fixée à l’avance sur la base des mesures préventives adoptées par le ministère de la Santé. Une place de pèlerin peut être réservée à l'aide des applications Eatmarna et Tawakalna. Une fois la place réservée, un permis d'entrée est délivré au fidèle ou au pèlerin, qui peut le présenter à un centre d'accueil.

Au centre d'accueil, on vérifiera la date et la validité du permis, ainsi que le statut vaccinal du titulaire. Avant d'arriver à La Mecque, le pèlerin doit payer les frais de transport aux sociétés agréées qui assurent le transfert en toute sécurité en désinfectant les véhicules et en laissant des espaces entre les sièges. Ensuite, les pèlerins sont transportés jusqu’à la Grande Mosquée, aux arrêts de bus correspondants.

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À titre d’exemple, les pèlerins du centre Kudai sont transportés à la porte du roi Abdelaziz, tandis que ceux du centre Al-Zahir sont transportés à la porte Al-Shabika. Les pèlerins sont déposés selon les centres désignés à cet effet. Leurs permis sont ensuite vérifiés de nouveau pour des raisons de sécurité, avant qu’ils ne soient autorisés à pratiquer l’Omra et à prier pendant le temps qui leur est imparti.

Le ministère du Hajj et de l’Omra a prévu un autre moyen permettant aux pèlerins d’accomplir l’Omra. Ils peuvent réserver une chambre dans n'importe quel hôtel donnant sur la Grande Mosquée et la zone centrale. Les hôtels peuvent désormais aider les personnes qui réservent une chambre à faire une demande pour accomplir l’Omra au cours de leur séjour. Les fidèles intéressés par ce service peuvent déposer une demande en effectuant une réservation dans un hôtel, lequel peut ensuite aider le client à réserver une place dans les limites de la capacité préétablie de la Grande Mosquée.

Quant aux pèlerins venant de l'étranger, si leur état de santé n'est pas enregistré dans le système Tawakalna, ils devront se rendre dans un centre de santé où ils recevront toute l'aide nécessaire. Leur état de santé sera mis à jour en fonction du certificat de vaccination fourni par leur pays d'origine. Une date est alors réservée, permettant au visiteur d’effectuer l’Omra, en fonction de la capacité opérationnelle de la Grande Mosquée.

Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour assurer le transport en toute sécurité des pèlerins étrangers arrivant à l’aéroport international King Abdul Aziz de Djeddah et à l’aéroport international Prince Mohammad bin Abdulaziz de Médine?

Il existe un niveau élevé de coordination entre le ministère du Hajj et de l’Omra et le ministère de la Santé, ainsi qu’avec les prestataires de services et de sécurité, c’est-à-dire l'Autorité des transports publics, la Commission royale pour la ville de La Mecque et des lieux saints, et l'Autorité de développement de la région de Médine. Il existe des normes et des procédures unifiées pour le transport. Cela inclut les pèlerins voyageant entre les villes ou à l'intérieur de la ville, ou l'hébergement des pèlerins qui doivent être mis en quarantaine après le test.

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Les fidèles font le tour de la Kaaba dans le complexe de la Grande Mosquée de La Mecque le 4 octobre 2020, au milieu de précautions sanitaires appropriées pour lutter contre la propagation de la Covid-19. (AFP)

 

Toutes ces normes et procédures ont été élaborées et expliquées pour assurer la sécurité des pèlerins saoudiens et étrangers et leur permettre d’accomplir l’Omra sans aucun contretemps. Les mesures de contrôle des risques visent à réduire les incidents susceptibles d'entraîner une réduction du nombre de pèlerins, ou une éventuelle suspension de l’Omra.

Avez-vous enregistré des transgressions dans l’obtention de permis depuis le début de la période de l’Omra?

Certaines transgressions ont été commises. Chaque système enregistrera les infractions tandis que tous ces cas sont traités sur place en temps opportun. Les organes de sécurité et de services sont largement déployés dans la Grande Mosquée, avec des centres de services et des points de rassemblement pour surveiller la situation.

Les contrevenants seront condamnés à une amende de 10 000 riyals saoudiens (SR), soit 2 666 dollars [1 dollar = 0,83 euro] pour avoir pratiqué l’Omra sans permis, et de 1 000 SR pour avoir prié à la Grande Mosquée sans permis. Cela montre que les mécanismes officiels pour punir les contrevenants ont été mis en place et sont appliqués en cas de besoin. La plupart des gens respectent toutefois les réglementations et procédures sanitaires en vigueur.

Quel est l'objectif des amendes pour violation du permis de l’Omra?

Le système des amendes a été mis en place pour que la Grande Mosquée ainsi que la mosquée du Prophète à Médine et à La Mecque, dans leur ensemble, ne deviennent pas une source de propagation du virus. C'est la raison pour laquelle il existe une capacité d’accueil des pèlerins préétablie pour chaque site.

Le souhait d'accomplir les prières de l’Omra, du Tarawih ou des prières nocturnes à la Grande Mosquée est compréhensible. Cependant, le monde vit une situation exceptionnelle et tous les gens devraient rester unis dans ces circonstances. En termes simples, les amendes visent à empêcher de commettre des infractions qui constitueraient un danger tant pour les pèlerins que pour ceux qui travaillent à la Grande Mosquée.

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Toutes les procédures ont été élaborées et expliquées pour assurer la sécurité des pèlerins saoudiens et étrangers et leur permettre d’accomplir l’Omra sans aucun contretemps. (AFP)

 

Le respect des procédures de prévention de la transmission du coronavirus peut-il être surveillé et évalué?

Des équipes de terrain travaillent 24 heures sur 24 pour suivre les conditions des pèlerins et leur respect des procédures et exigences sanitaires. Les organes de sécurité coopèrent avec le ministère du Hajj et de l’Omra à cet égard. La sensibilisation à ces questions est exercée en permanence par tous les organes concernés.

L'augmentation régulière du nombre de personnes vaccinées est-elle prise en compte pour déterminer le nombre de permis?

La capacité opérationnelle préétablie est mise à jour quotidiennement. Elle a maintenant atteint entre deux fois et demie et trois fois ce qu'elle était, et continuera d'augmenter dans les jours à venir.

Ce qui sera pris en compte, c'est la situation sanitaire globale. La capacité opérationnelle est appelée à s’accroître parallèlement à l’augmentation de la prise de conscience par les gens des circonstances exceptionnelles auxquelles le monde est confronté. Ces circonstances exigent de prendre des mesures particulières.

Plus les personnes se feront vacciner, plus le risque sera faible. Les gens pourront bientôt reprendre une vie normale, et tous seront les bienvenus pour visiter la Grande Mosquée.

Des opérations de désinfection sont en cours à la Grande Mosquée. Les bus pour le transport des fidèles et les autres installations sont-ils également désinfectés?

Tous les bus, les guichets, ainsi que les points de tri et de rassemblement sont régulièrement désinfectés. Le procédé a été étudié par des entreprises, et une équipe spécialisée a fixé les intervalles de désinfection et de stérilisation. Les bus sont désinfectés après chaque étape tandis que les centres d'accueil sont désinfectés toutes les demi-heures, ces mesures sanitaires étant considérées comme essentielles.

L’obligation de vaccination continuera-t-elle pendant la période du Hajj cette année?

Aucun décret royal n'a encore été émis à ce sujet. Une fois qu'un tel décret aura été émis, le ministère du Hajj et de l’Omra prendra des mesures en conséquence.

L'expérience de l'organisation de l’Omra pourrait-elle inciter le ministère du Hajj et de l’Omra à augmenter le nombre de pèlerins du Hajj cette année par rapport à l'année dernière?

L'année dernière, le risque était élevé, au plus fort de la crise de Covid-19. Cependant, les méthodes de gestion de la pandémie ont changé et la situation est complètement différente cette fois-ci.

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Vue générale de la Grande Mosquée de La Mecque, avec la tour de l'horloge en arrière-plan. (AFP)

 

Les dates de la tenue des assemblées fondatrices des Arbab Al-Tawaif Establishments ont été annoncées. Comment ces entités contribueront-elles cette année à une amélioration des services fournis aux pèlerins et aux fidèles?

La tenue des assemblées fondatrices et la transformation de ces établissements en entreprises ouvriront les portes à des personnes qualifiées, de l’extérieur du système, qui à leur tour contribueront à faire de ces entités d’importantes entités nationales.

L'espoir est qu'elles deviennent des «champions nationaux» au service des pèlerins. Ces entreprises, en vertu de leurs réformes institutionnelles prévues, deviendront d’énormes entités qui opéreront en élargissant la gamme de leurs services, en acquérant des actifs et en augmentant les taux de rentabilité de leurs actionnaires et de leurs employés.

Dans le même temps, elles commenceront à développer le contenu local existant du secteur des services, du développement des capacités et des cadres travaillant dans ce domaine à l'amélioration de la qualité des services qu'ils fournissent en adoptant des normes internationales au lieu de s'appuyer uniquement sur la pratique et l'expérience.

Une transformation quantitative et qualitative de ces entités garantira des services de qualité. La transformation des Arbab Al-Tawaif Establishments en Arbab Al-Tawaif Companies devrait créer les conditions pour attirer les meilleurs cerveaux et les travailleurs qualifiés, tout en offrant aux pèlerins de meilleurs services et aux actionnaires des bénéfices plus élevés.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.