Comment visiter l'Arabie saoudite pour pratiquer l’Omra ce ramadan

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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Comment visiter l'Arabie saoudite pour pratiquer l’Omra ce ramadan

  • Le Dr Amr Al-Maddah du ministère du Hajj et de l’Omra répond aux questions fréquemment posées sur ce rituel
  • La capacité opérationnelle de la Grande Mosquée est fixée sur la base des mesures contre la Covid-19 du ministère de la Santé

DJEDDAH: Le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra a annoncé les directives pour la délivrance des permis de prière et de l’Omra pour le mois du ramadan. Les vaccinations figurent en tête de la liste des priorités, et aucun fidèle ne peut pénétrer dans la Grande Mosquée de La Mecque ou dans la mosquée du Prophète à Médine sans avoir reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19.

En outre, le ministère des Affaires islamiques, de l'Appel et de l'Orientation, a souligné la nécessité de suivre toutes les mesures de prévention pour assurer la santé et la sécurité de ceux qui visitent les Deux Saintes mosquées. Des millions de fidèles ont visité les mosquées en portant des masques et en maintenant une distance physique depuis que l’interdiction – de sept mois – des prières et de l’Omra a été levée en octobre dernier.

On estime à 1,5 million le nombre de fidèles qui se sont rendus à la Grande Mosquée au cours des dix premiers jours du ramadan. Dans une interview exclusive pour Arab News, le Dr Amr al-Maddah, vice-ministre des services du Hajj et de l’Omra, a répondu à toutes les questions des pèlerins et des fidèles souhaitant accomplir le rituel islamique lors de ce ramadan.

Quelle est la capacité opérationnelle de la Grande Mosquée de La Mecque?

La Grande Mosquée peut accueillir jusqu'à 50 000 pèlerins et 100 000 fidèles chaque jour.

Les pèlerins de l'extérieur du Royaume sont-ils autorisés à accomplir l’Omra pendant le ramadan?

Oui, des pèlerins de plusieurs pays accompliront l’Omra.

Les mêmes exigences sanitaires s'appliquent-elles aux pèlerins et fidèles saoudiens et étrangers?

Un décret royal émis le 20 août 2020 stipule que tous ceux qui souhaitent entrer dans la Grande Mosquée sont tenus d’être vaccinés contre la Covid-19. Les visiteurs et les pèlerins venant de l'étranger doivent être en possession de certificats attestant qu'ils ont été vaccinés.

Existe-t-il des vaccins agréés, autres que ceux approuvés par l'Arabie saoudite, notamment les vaccins Pfizer-BioNTech et Oxford-AstraZeneca?

Le ministère du Hajj et de l’Omra opère sur la base des vaccins approuvés et des rapports du ministère de la Santé. Le processus d'approbation des vaccins est régulièrement mis à jour sur la base des rapports fournis par le ministère de la Santé.

Le processus d’évaluation du ministère prend en considération l’évaluation de l’Organisation mondiale de la santé, l’évaluation des risques des nouveaux vaccins, et l’évaluation par le ministère de la Santé de l’efficacité de ces vaccins.

En tant que prestataire de services, le ministère du Hajj et de l’Omra dépend totalement des informations qu'il reçoit des organismes gouvernementaux capables d'évaluer les vaccins et leur efficacité. Alors que le certificat sanitaire de chaque pays suit un système spécifique, le ministère du Hajj et de l’Omra traite la question sur la base de l'apport du ministère de la Santé, et délivre les permis en conséquence.

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Le Dr Amr al-Maddah, vice-ministre des services du Hajj et de l’Omra. (Photo Fournie)

 

Comment le ministère du Hajj et de l’Omra traite-t-il les pèlerins des pays qui connaissent une flambée des cas de coronavirus?

Le Royaume a suspendu les vols en provenance des pays à partir desquels l'entrée pour l’Omra ou tout autre but a été interrompue en raison du nombre croissant de cas de coronavirus.

Les vols en provenance d’autres pays n’ont pas été suspendus en dépit d’une augmentation des cas de coronavirus, car les vaccins peuvent empêcher la transmission du virus, atténuer les effets de la pandémie et réduire la possibilité de propagation du virus à d’autres personnes. Si le pèlerin qui entre en Arabie saoudite a déjà reçu un vaccin contre la Covid-19, le risque est supposé être beaucoup plus faible.

Comment se déroule le voyage d'un pèlerin depuis son arrivée en Arabie saoudite jusqu'à l'accomplissement de l’Omra?

Il est important de garder à l'esprit que la capacité opérationnelle de la Grande Mosquée est fixée à l’avance sur la base des mesures préventives adoptées par le ministère de la Santé. Une place de pèlerin peut être réservée à l'aide des applications Eatmarna et Tawakalna. Une fois la place réservée, un permis d'entrée est délivré au fidèle ou au pèlerin, qui peut le présenter à un centre d'accueil.

Au centre d'accueil, on vérifiera la date et la validité du permis, ainsi que le statut vaccinal du titulaire. Avant d'arriver à La Mecque, le pèlerin doit payer les frais de transport aux sociétés agréées qui assurent le transfert en toute sécurité en désinfectant les véhicules et en laissant des espaces entre les sièges. Ensuite, les pèlerins sont transportés jusqu’à la Grande Mosquée, aux arrêts de bus correspondants.

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À titre d’exemple, les pèlerins du centre Kudai sont transportés à la porte du roi Abdelaziz, tandis que ceux du centre Al-Zahir sont transportés à la porte Al-Shabika. Les pèlerins sont déposés selon les centres désignés à cet effet. Leurs permis sont ensuite vérifiés de nouveau pour des raisons de sécurité, avant qu’ils ne soient autorisés à pratiquer l’Omra et à prier pendant le temps qui leur est imparti.

Le ministère du Hajj et de l’Omra a prévu un autre moyen permettant aux pèlerins d’accomplir l’Omra. Ils peuvent réserver une chambre dans n'importe quel hôtel donnant sur la Grande Mosquée et la zone centrale. Les hôtels peuvent désormais aider les personnes qui réservent une chambre à faire une demande pour accomplir l’Omra au cours de leur séjour. Les fidèles intéressés par ce service peuvent déposer une demande en effectuant une réservation dans un hôtel, lequel peut ensuite aider le client à réserver une place dans les limites de la capacité préétablie de la Grande Mosquée.

Quant aux pèlerins venant de l'étranger, si leur état de santé n'est pas enregistré dans le système Tawakalna, ils devront se rendre dans un centre de santé où ils recevront toute l'aide nécessaire. Leur état de santé sera mis à jour en fonction du certificat de vaccination fourni par leur pays d'origine. Une date est alors réservée, permettant au visiteur d’effectuer l’Omra, en fonction de la capacité opérationnelle de la Grande Mosquée.

Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour assurer le transport en toute sécurité des pèlerins étrangers arrivant à l’aéroport international King Abdul Aziz de Djeddah et à l’aéroport international Prince Mohammad bin Abdulaziz de Médine?

Il existe un niveau élevé de coordination entre le ministère du Hajj et de l’Omra et le ministère de la Santé, ainsi qu’avec les prestataires de services et de sécurité, c’est-à-dire l'Autorité des transports publics, la Commission royale pour la ville de La Mecque et des lieux saints, et l'Autorité de développement de la région de Médine. Il existe des normes et des procédures unifiées pour le transport. Cela inclut les pèlerins voyageant entre les villes ou à l'intérieur de la ville, ou l'hébergement des pèlerins qui doivent être mis en quarantaine après le test.

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Les fidèles font le tour de la Kaaba dans le complexe de la Grande Mosquée de La Mecque le 4 octobre 2020, au milieu de précautions sanitaires appropriées pour lutter contre la propagation de la Covid-19. (AFP)

 

Toutes ces normes et procédures ont été élaborées et expliquées pour assurer la sécurité des pèlerins saoudiens et étrangers et leur permettre d’accomplir l’Omra sans aucun contretemps. Les mesures de contrôle des risques visent à réduire les incidents susceptibles d'entraîner une réduction du nombre de pèlerins, ou une éventuelle suspension de l’Omra.

Avez-vous enregistré des transgressions dans l’obtention de permis depuis le début de la période de l’Omra?

Certaines transgressions ont été commises. Chaque système enregistrera les infractions tandis que tous ces cas sont traités sur place en temps opportun. Les organes de sécurité et de services sont largement déployés dans la Grande Mosquée, avec des centres de services et des points de rassemblement pour surveiller la situation.

Les contrevenants seront condamnés à une amende de 10 000 riyals saoudiens (SR), soit 2 666 dollars [1 dollar = 0,83 euro] pour avoir pratiqué l’Omra sans permis, et de 1 000 SR pour avoir prié à la Grande Mosquée sans permis. Cela montre que les mécanismes officiels pour punir les contrevenants ont été mis en place et sont appliqués en cas de besoin. La plupart des gens respectent toutefois les réglementations et procédures sanitaires en vigueur.

Quel est l'objectif des amendes pour violation du permis de l’Omra?

Le système des amendes a été mis en place pour que la Grande Mosquée ainsi que la mosquée du Prophète à Médine et à La Mecque, dans leur ensemble, ne deviennent pas une source de propagation du virus. C'est la raison pour laquelle il existe une capacité d’accueil des pèlerins préétablie pour chaque site.

Le souhait d'accomplir les prières de l’Omra, du Tarawih ou des prières nocturnes à la Grande Mosquée est compréhensible. Cependant, le monde vit une situation exceptionnelle et tous les gens devraient rester unis dans ces circonstances. En termes simples, les amendes visent à empêcher de commettre des infractions qui constitueraient un danger tant pour les pèlerins que pour ceux qui travaillent à la Grande Mosquée.

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Toutes les procédures ont été élaborées et expliquées pour assurer la sécurité des pèlerins saoudiens et étrangers et leur permettre d’accomplir l’Omra sans aucun contretemps. (AFP)

 

Le respect des procédures de prévention de la transmission du coronavirus peut-il être surveillé et évalué?

Des équipes de terrain travaillent 24 heures sur 24 pour suivre les conditions des pèlerins et leur respect des procédures et exigences sanitaires. Les organes de sécurité coopèrent avec le ministère du Hajj et de l’Omra à cet égard. La sensibilisation à ces questions est exercée en permanence par tous les organes concernés.

L'augmentation régulière du nombre de personnes vaccinées est-elle prise en compte pour déterminer le nombre de permis?

La capacité opérationnelle préétablie est mise à jour quotidiennement. Elle a maintenant atteint entre deux fois et demie et trois fois ce qu'elle était, et continuera d'augmenter dans les jours à venir.

Ce qui sera pris en compte, c'est la situation sanitaire globale. La capacité opérationnelle est appelée à s’accroître parallèlement à l’augmentation de la prise de conscience par les gens des circonstances exceptionnelles auxquelles le monde est confronté. Ces circonstances exigent de prendre des mesures particulières.

Plus les personnes se feront vacciner, plus le risque sera faible. Les gens pourront bientôt reprendre une vie normale, et tous seront les bienvenus pour visiter la Grande Mosquée.

Des opérations de désinfection sont en cours à la Grande Mosquée. Les bus pour le transport des fidèles et les autres installations sont-ils également désinfectés?

Tous les bus, les guichets, ainsi que les points de tri et de rassemblement sont régulièrement désinfectés. Le procédé a été étudié par des entreprises, et une équipe spécialisée a fixé les intervalles de désinfection et de stérilisation. Les bus sont désinfectés après chaque étape tandis que les centres d'accueil sont désinfectés toutes les demi-heures, ces mesures sanitaires étant considérées comme essentielles.

L’obligation de vaccination continuera-t-elle pendant la période du Hajj cette année?

Aucun décret royal n'a encore été émis à ce sujet. Une fois qu'un tel décret aura été émis, le ministère du Hajj et de l’Omra prendra des mesures en conséquence.

L'expérience de l'organisation de l’Omra pourrait-elle inciter le ministère du Hajj et de l’Omra à augmenter le nombre de pèlerins du Hajj cette année par rapport à l'année dernière?

L'année dernière, le risque était élevé, au plus fort de la crise de Covid-19. Cependant, les méthodes de gestion de la pandémie ont changé et la situation est complètement différente cette fois-ci.

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Vue générale de la Grande Mosquée de La Mecque, avec la tour de l'horloge en arrière-plan. (AFP)

 

Les dates de la tenue des assemblées fondatrices des Arbab Al-Tawaif Establishments ont été annoncées. Comment ces entités contribueront-elles cette année à une amélioration des services fournis aux pèlerins et aux fidèles?

La tenue des assemblées fondatrices et la transformation de ces établissements en entreprises ouvriront les portes à des personnes qualifiées, de l’extérieur du système, qui à leur tour contribueront à faire de ces entités d’importantes entités nationales.

L'espoir est qu'elles deviennent des «champions nationaux» au service des pèlerins. Ces entreprises, en vertu de leurs réformes institutionnelles prévues, deviendront d’énormes entités qui opéreront en élargissant la gamme de leurs services, en acquérant des actifs et en augmentant les taux de rentabilité de leurs actionnaires et de leurs employés.

Dans le même temps, elles commenceront à développer le contenu local existant du secteur des services, du développement des capacités et des cadres travaillant dans ce domaine à l'amélioration de la qualité des services qu'ils fournissent en adoptant des normes internationales au lieu de s'appuyer uniquement sur la pratique et l'expérience.

Une transformation quantitative et qualitative de ces entités garantira des services de qualité. La transformation des Arbab Al-Tawaif Establishments en Arbab Al-Tawaif Companies devrait créer les conditions pour attirer les meilleurs cerveaux et les travailleurs qualifiés, tout en offrant aux pèlerins de meilleurs services et aux actionnaires des bénéfices plus élevés.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Le mouvement Hamas diffuse une vidéo de deux otages israéliens retenus à Gaza

La branche armée du Hamas a diffusé vendredi une vidéo de deux otages israéliens, enlevés lors de l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza. (AFP)
La branche armée du Hamas a diffusé vendredi une vidéo de deux otages israéliens, enlevés lors de l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza. (AFP)
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  • Selon les médias israéliens, l'homme qui s'exprime pendant la plus grande partie de la vidéo est Guy Gilboa-Dalal, âgé de 22 ans au moment de son enlèvement
  • Le mouvement Hamas diffuse une vidéo de deux otages israéliens retenus à Gaza

GAZA: La branche armée du Hamas a diffusé vendredi une vidéo de deux otages israéliens, enlevés lors de l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

La vidéo, de plus de trois minutes et demi, montre un otage, dans une voiture se déplaçant au milieu d'immeubles détruits, demandant en hébreu au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de ne pas mener l'offensive militaire israélienne prévue contre la ville de Gaza.

L'otage, filmé rencontrant un autre otage à la fin de la vidéo, dit se trouver dans la ville de Gaza et que la vidéo a été tournée le 28 août 2025.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Selon les médias israéliens, l'homme qui s'exprime pendant la plus grande partie de la vidéo est Guy Gilboa-Dalal, âgé de 22 ans au moment de son enlèvement.

Il était déjà apparu dans une vidéo publiée par le Hamas le 23 février, désespéré, assistant à la libération d'autres otages pendant la trêve alors en vigueur.

Guy Gilboa-Dalal a été enlevé le 7 octobre 2023 au festival de musique Nova, dans le sud d'Israël, à la lisière de la bande de Gaza.

La famille du deuxième otage apparaissant à la fin de la séquence n'a pas autorisé que son identité soit rendue publique.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 sont décédées selon l'armée israélienne.

Depuis le 7-Octobre, plusieurs vidéos d'otages ont été diffusées par le Hamas et le Jihad islamique.

Une trêve du 19 janvier au 17 mars a permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d'environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes, après un premier bref cessez-le-feu en novembre 2023 ayant permis la libération de nombreux otages.


La Défense civile à Gaza fait état de 19 morts dans des frappes israéliennes

L'aviation israélienne a frappé des immeubles et des tentes de personnes déplacées dans plusieurs quartiers de la ville de Gaza et de sa périphérie, a indiqué la Défense civile dans un communiqué transmis à l'AFP. (AFP)
L'aviation israélienne a frappé des immeubles et des tentes de personnes déplacées dans plusieurs quartiers de la ville de Gaza et de sa périphérie, a indiqué la Défense civile dans un communiqué transmis à l'AFP. (AFP)
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  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan de la Défense civile
  • Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de commenter les informations sur ces dernières frappes sans leurs coordonnées précises

GAZA: La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de 19 morts dans des frappes aériennes israéliennes depuis l'aube vendredi dans le territoire palestinien en guerre.

L'aviation israélienne a frappé des immeubles et des tentes de personnes déplacées dans plusieurs quartiers de la ville de Gaza et de sa périphérie, a indiqué la Défense civile dans un communiqué transmis à l'AFP.

Cette organisation de premiers secours qui opère sous l'autorité du mouvement islamiste Hamas a fait état de 19 morts et au moins dix blessés dans ces bombardements.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan de la Défense civile.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de commenter les informations sur ces dernières frappes sans leurs coordonnées précises.

Jeudi, le porte-parole de l'armée israélienne, Effie Defrin, avait indiqué que les troupes israéliennes contrôlaient 40% de la ville de Gaza.

Les autorités israéliennes ont annoncé leur intention de conquérir toute cette ville du nord de la bande de Gaza mais un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani, a dit que le début de cette opération ne serait pas annoncé pour "conserver l'effet de surprise".

Mercredi, un haut responsable militaire a déclaré qu'Israël s'attendait à ce qu'un million de personnes fuient vers le sud.

L'ONU estime que près d'un million de personnes vivent à Gaza-ville et dans ses environs, région frappée par la famine selon l'organisation, ce qu'a démenti Israël.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza dont 25 sont décédées selon l'armée israélienne.

Les représailles militaires israéliennes ont depuis fait au moins 64.231 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.


Le dernier refuge des familles de Gaza est désormais une «ville de la peur, de la fuite et des funérailles» où l'enfance ne peut pas survivre

Un homme réagit à côté d'un Palestinien tué lors d'une frappe israélienne à l'hôpital Al-Ahli Arab dans la ville de Gaza, le 4 septembre 2025. (Reuters)
Un homme réagit à côté d'un Palestinien tué lors d'une frappe israélienne à l'hôpital Al-Ahli Arab dans la ville de Gaza, le 4 septembre 2025. (Reuters)
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  • Après avoir passé 9 jours dans le territoire, une fonctionnaire de l'UNICEF met en garde contre les déplacements répétés, les enfants séparés de leurs parents, les mères pleurant leurs enfants morts de faim
  • Elle parle de jeunes mutilés par des éclats d'obus qu'elle a rencontrés dans les hôpitaux et met en garde : L'impensable n'est pas à venir, il est déjà là

NEW YORK : Autrefois refuge pour les familles, la ville de Gaza est aujourd'hui un endroit où "l'enfance ne peut pas survivre", a déclaré jeudi un haut responsable de l'UNICEF.

"C'est une ville de peur, de fuite et de funérailles ", a déclaré Tess Ingram, responsable de la communication de l'organisation pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, s'exprimant depuis Gaza.

"Le monde tire la sonnette d'alarme sur ce qu'une intensification de l'offensive militaire dans la ville de Gaza pourrait entraîner : une catastrophe pour près d'un million de personnes. Mais nous ne pouvons pas attendre que l'impensable se produise pour agir".

Après avoir passé neuf jours dans le territoire, M. Ingram a raconté des histoires de déplacements répétés, d'enfants séparés de leurs parents, de mères pleurant des enfants morts de faim et d'autres qui craignent que leurs enfants ne soient les prochains.

Elle a également parlé de jeunes mutilés par des éclats d'obus qu'elle a rencontrés dans des hôpitaux et a lancé un avertissement : "L'impensable n'est pas à venir, il est déjà là.

La montée en flèche de la malnutrition infantile est l'une des plus graves situations d'urgence à Gaza. Sur les 92 centres de nutrition ambulatoires de la ville de Gaza, soutenus par l'UNICEF, seuls 44 sont encore opérationnels.

"C'est à cela que ressemble la famine dans une zone de guerre", a déclaré Mme Ingram, décrivant des cliniques surchargées, remplies d'enfants affamés et de parents désespérés. Elle a raconté que de nombreuses familles survivent grâce à un seul bol quotidien de lentilles ou de riz, partagé entre tous les membres, les mères sautant des repas pour que leurs enfants puissent manger.

Elle a raconté en particulier l'histoire de Nesma, une mère qu'elle a rencontrée pour la première fois en avril 2024. La fille de Nesma, Jana, a été évacuée de Gaza pour recevoir un traitement médical contre la malnutrition et s'est rétablie. Mais après le bref cessez-le-feu à Gaza et le retour de la famille dans le nord du territoire, le blocus a repris. Le fils cadet de Nesma, Jouri, est mort le mois dernier de malnutrition, a indiqué M. Ingram, et Jana, à nouveau gravement malade, tient à peine le coup.

"Je suis anéantie après avoir élevé mon enfant et l'avoir perdu dans mes bras", a déclaré Nesma à Ingram. "Je supplie de ne pas perdre Jana aussi.

L'UNICEF continue d'opérer dans la bande de Gaza, apportant une aide vitale. Au cours des deux dernières semaines, il a fourni suffisamment d'aliments thérapeutiques pour 3 000 enfants souffrant de malnutrition sévère, des aliments complémentaires pour 1 400 nourrissons et des biscuits à haute teneur énergétique pour 4 600 femmes enceintes ou allaitantes. Mais les besoins de la population du territoire sont bien plus importants.

Les statistiques sont brutales. En février, 2 000 enfants ont été admis dans des centres de santé pour y être traités contre la faim. En juillet, ce chiffre est passé à 13 000. Au cours de la seule première quinzaine d'août, 7 200 autres ont été admis.

Pendant ce temps, l'accès à Gaza reste étroitement limité par les autorités israéliennes. En moyenne, seuls 41 camions d'aide entrent dans le territoire chaque jour, un nombre négligeable par rapport aux 6 000 à 8 500 camions nécessaires. Même les jours les plus favorables, seuls une centaine de camions parviennent à passer. Les barrières bureaucratiques et sécuritaires, associées au pillage, entravent encore davantage les efforts de distribution de l'aide.

L'UNICEF recherche 716 millions de dollars de financement auprès de la communauté internationale pour son intervention à Gaza, mais le financement n'est que de 39 %. Malgré les conditions de famine, l'aide nutritionnelle n'est financée qu'à hauteur de 17 %.

"Nous pourrions faire beaucoup plus et atteindre chaque enfant si nos opérations étaient mises en place à grande échelle et entièrement financées", a déclaré M. Ingram.

Des fournitures essentielles telles que des couches et du lait maternisé spécialisé sont livrées en quantités limitées, mais il en faut beaucoup plus. Selon M. Ingram, certaines fournitures sont pillées en cours de route, un problème qui pourrait être résolu si les volumes d'aide étaient suffisants pour répondre à la demande.

En plus de répondre aux besoins nutritionnels, l'UNICEF fournit également de l'eau potable, des salles de classe provisoires, des services de protection de l'enfance, un soutien en matière de santé mentale, du matériel hospitalier et une aide en espèces.

Mais les hôpitaux restent débordés. Sur les 11 qui fonctionnent encore partiellement dans la ville de Gaza, seuls cinq disposent d'unités de soins intensifs néonatals. Quarante couveuses, utilisées à 200 % de leur capacité, maintiennent en vie 80 nouveau-nés fragiles, mais dépendent d'une alimentation électrique irrégulière et en baisse.

Même les zones dites "sûres" sont devenues mortelles. Au cours d'une nuit récente, une jeune fille de 13 ans, Mona, a survécu à une frappe israélienne qui a tué sa mère, son frère de 2 ans et sa sœur de 8 ans. Elle est aujourd'hui allongée dans un lit d'hôpital après une opération de l'abdomen et l'amputation de sa jambe gauche.

"J'ai eu très mal", a déclaré Mona à M. Ingram. "Mais je ne suis pas triste pour ma jambe ; je suis triste d'avoir perdu ma mère.

Mme Ingram a exhorté les autorités israéliennes à revoir leurs règles d'engagement afin de mieux protéger les enfants, conformément aux principes du droit international humanitaire, et a appelé le Hamas et les autres groupes armés à libérer les otages. Elle a insisté sur la nécessité pour les deux parties au conflit de permettre un accès sûr et durable aux travailleurs humanitaires, de protéger les civils et les infrastructures essentielles, et de rétablir l'accord de cessez-le-feu.

"La vie des Palestiniens est en train d'être démantelée", a déclaré Mme Ingram. "À Gaza, l'impensable a déjà commencé. Le coût de l'inaction se mesurera en vies d'enfants ensevelis sous les décombres, anéantis par la faim et réduits au silence avant même d'avoir eu l'occasion de s'exprimer.