Le Parlement européen prêt à clore le douloureux chapitre du Brexit

Les membres du Parlement européen David Mcallister, Andreas Schieder, Christophe Hansen et Bernd Lange donnent une conférence de presse à la suite du débat sur l'accord de commerce et de coopération UE-Royaume-Uni au cours de la deuxième journée d'une session plénière au Parlement européen à Bruxelles, le 27 avril 2021 . (AFP)
Les membres du Parlement européen David Mcallister, Andreas Schieder, Christophe Hansen et Bernd Lange donnent une conférence de presse à la suite du débat sur l'accord de commerce et de coopération UE-Royaume-Uni au cours de la deuxième journée d'une session plénière au Parlement européen à Bruxelles, le 27 avril 2021 . (AFP)
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Publié le Mardi 27 avril 2021

Le Parlement européen prêt à clore le douloureux chapitre du Brexit

  • Le résultat du vote, qui ne sera officiellement communiqué que mercredi à 09H00 (07H00 GMT), ne fait guère de doute. «Je m'attends à ce que le texte soit voté au moins à la majorité des trois quarts», affirme le social-démocrate allemand Bernd Lange
  • Le feu vert des eurodéputés sur cet accord conclu in extremis le 24 décembre dernier était devenu urgent: l'application provisoire du texte, effective depuis le début de l'année, s'achève vendredi. Et le Royaume-Uni exclut toute prolongation

BRUXELLES : Le Parlement européen devrait approuver mardi soir l'accord commercial de l'UE avec le Royaume-Uni, point final de l'éreintant feuilleton du Brexit, sur fond de tensions persistantes entre Londres et Bruxelles.

Le résultat du vote, qui ne sera officiellement communiqué que mercredi à 09H00 (07H00 GMT), ne fait guère de doute. "Je m'attends à ce que le texte soit voté au moins à la majorité des trois quarts", affirme le social-démocrate allemand Bernd Lange.

Le feu vert des eurodéputés sur cet accord conclu in extremis le 24 décembre dernier était devenu urgent: l'application provisoire du texte, effective depuis le début de l'année, s'achève vendredi. Et le Royaume-Uni exclut toute prolongation.

Le scrutin, à l'issue d'un débat parlementaire de 5 heures mené mardi matin, est accompagné du vote d'une résolution non contraignante, dans laquelle les élus qualifient le Brexit d'"erreur historique".

Le départ britannique "a été poussé par un nationalisme irresponsable, basé sur de fausses promesses et une vision à court terme. Il est mauvais pour la Grande-Bretagne et mauvais pour l'Europe", a déclaré l'eurodéputé social-démocrate autrichien Andreas Schieder.

La résolution souligne aussi que le Parlement européen doit être pleinement associé aux futurs échanges avec Londres sur la gouvernance de cet accord de 1 250 pages, ce qu'a promis la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Chute du commerce 

"La ratification marquera la fin des longues périodes de négociation et le début d'un nouveau chapitre dans nos relations avec le Royaume-Uni", a souligné le vice-président de l'exécutif européen, Maros Sefcovic.

Les relations entre Londres et Bruxelles ont déjà été profondément affectées par la décision britannique de quitter le marché unique --officielle depuis le 31 janvier 2020, mais effective seulement depuis le début de l'année.

Sur le plan des échanges, les exportations européennes vers le Royaume-Uni ont reculé de 20,2%, quand les importations britanniques dans l'UE ont baissé de 47% au cours des deux premiers mois de 2021, selon Eurostat.

A cela s'ajoute une crise de confiance entre les deux partenaires, après plusieurs décisions de Downing Street remettant en cause le précédent accord conclu avec l'UE, le traité de 2019 sur le Brexit, qui organise le divorce.

Les Européens reprochent notamment à Londres d'avoir violé le protocole irlandais contenu dans ce traité en reportant certains contrôles douaniers et sanitaires qui devraient être menés entre la province britannique d'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, afin d'éviter le retour d'une frontière sur l'île d'Irlande.

En signe de protestation, les eurodéputés ont longtemps retardé le moment de fixer une date pour donner leur feu vert à l'accord commercial.

Hommage à Jo Cox

"Le gouvernement britannique ne doit pas prendre (le vote de mardi) comme un chèque en blanc ou un vote de confiance aveugle", a prévenu l'eurodéputé luxembourgeois Christophe Hansen (PPE, droite).

Mme von der Leyen, dont les services ont entamé une procédure contre le Royaume-Uni pour sa violation du protocole, a assuré aux eurodéputés que l'UE "n'hésiterait" pas "si nécessaire", à utiliser contre Londres les mesures de compensation unilatérales prévues par l'accord.

D'autres points de friction restent en suspens des deux côtés de la Manche, comme en témoigne la menace mardi de la France de prendre "mesures de rétorsion" sur les services financiers britanniques si l'accord post-Brexit sur la pêche n'était pas mis en oeuvre.

Dans ce contexte délicat, le récent différend autour des retards d'approvisionnement du continent en vaccins AstraZeneca, quand le Royaume-Uni était lui livré dans les temps, est venu jeter un peu plus d'huile sur le feu.

"Nous avons plus en commun que ce qui nous divise", a cependant plaidé Michel Barnier, qui s'exprimait pour la dernière fois devant l'hémicycle en sa qualité d'ex-négociateur en chef de l'UE pour le Brexit.

Une phrase empruntée à la députée britannique pro-européenne Jo Cox, assassinée par un militant d'extrême droite lors de la campagne du référendum de 2016 sur le Brexit.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com