Gaza: Nouveaux échanges de tirs entre Israéliens et Palestiniens

Les forces israéliennes se rassemblent autour de la ville de Sderot, à la frontière de la bande de Gaza (Photo, Menahem KAHANA/AFP).
Les forces israéliennes se rassemblent autour de la ville de Sderot, à la frontière de la bande de Gaza (Photo, Menahem KAHANA/AFP).
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Publié le Samedi 22 août 2020

Gaza: Nouveaux échanges de tirs entre Israéliens et Palestiniens

  • Selon des témoins, des roquettes ont été lancées notamment vers la ville de Sdérot, située à la sortie nord de la bande de Gaza
  • Le Hamas affirme qu'il "n'hésitera pas à livrer une bataille à l'ennemi si l'escalade se poursuit"

GAZA : Un nouveau projectile a été tiré vendredi depuis la bande de Gaza vers Israël, dans un contexte où salves de roquettes et ballons incendiaires ont entraîné ces derniers jours des représailles israéliennes contre l'enclave palestinienne et un bouclage partiel du sud israélien.

Selon un communiqué de l'armée israélienne, le tir en soirée a déclenché les sirènes d'alerte dans le sud de l'Etat hébreu. Le projectile a été « intercepté par le système de défense aérienne Dôme de fer », a-t-il indiqué.

La nuit précédente, l'aviation israélienne a bombardé des cibles à Gaza puis de nouveau quelques heures plus tard, après selon l'armée sept tirs de roquettes depuis Gaza, dont six ont été interceptées par le bouclier antimissile.

Selon des témoins à Gaza, des roquettes ont été lancées notamment vers la ville de Sdérot, située à la sortie nord de la bande de Gaza, territoire palestinien de deux millions d'habitants sous blocus israélien et entouré d'une large barrière israélienne bétonnée et militarisée.

Il s'agissait alors du plus grand nombre de roquettes tirées en une journée vers Israël depuis le début des échanges de tirs il y a deux semaines. Les autorités israéliennes ont restreint l'accès aux villes comme Sdérot qui ceinturent la bande de Gaza.

A Sdérot, l'une des roquettes a fendu le toit d'une maison sans faire de victimes, selon un photographe de l'AFP. La police a bloqué l'accès à la plage de Zikim.

Le Hamas « n'hésitera pas à livrer une bataille à l'ennemi si l'escalade se poursuit, si les bombardements et le blocus se poursuivent », a affirmé Fawzi Barhoum, porte-parole de ce mouvement islamiste armé au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza.

« Si l'occupation israélienne poursuit son agression, renforce son blocus, bombarde des sites de la résistance et perturbe la vie des habitants de Gaza, elle doit payer le prix », a-t-il ajouté dans un communiqué. 

Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a accusé cette semaine le Hamas de « jouer avec le feu », prévenant qu'Israël allait riposter à toute atteinte « à sa souveraineté ».

Echec de la médiation

Aucun des groupes armés présents à Gaza n'a revendiqué les tirs de roquettes des deux dernières semaines mais Israël rend le Hamas responsable de ces tirs.

Israël a resserré depuis une semaine son blocus en interdisant aux pêcheurs palestiniens de Gaza de sortir en mer et en fermant le seul point de passage des marchandises entre Gaza et Israël, ce qui a freiné les livraisons de carburant et a contribué à la fermeture de la seule centrale électrique locale.

Les échanges de tirs interviennent après la visite cette semaine à Gaza et en Israël d'une délégation de l'Egypte, pays voisin qui a joué les intermédiaires en 2019 avec l'ONU et le Qatar, pour favoriser une trêve entre le Hamas et Israël, des ennemis jurés.

Mais malgré l'instauration d'une trêve fragile, devant permettre l'entrée de millions de dollars d'aide du Qatar à Gaza, le Hamas et Israël s'affrontent sporadiquement.

Outre l'aide financière du Qatar, la trêve prévoit le financement de projets de développement à Gaza et l'octroi de permis de travail israéliens à des ouvriers de Gaza, afin de donner un peu d'oxygène à l'économie de cette enclave où le taux de chômage dépasse 50%, dont plus de 65% chez les jeunes.

Selon une source proche du Hamas, le mouvement souhaite notamment « l'extension de la zone industrielle de l'est de Gaza », la construction d'une nouvelle ligne électrique vers l'enclave et le doublement -à 10.000- du nombre d'ouvriers pouvant aller travailler en Israël une fois les restrictions liées à la maladie Covid-19 levées.

D'après des sources concordantes, ces derniers enjeux sont au cœur du contentieux entre le Hamas et Israël.


L’Arabie saoudite déplore l’échec de la candidature de la Palestine à l’ONU

Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza. (AP)
Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza. (AP)
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  • Le Royaume réaffirme son soutien au droit du peuple palestinien à l'autodétermination
  • La Jordanie exprime également sa "sincère tristesse" face à l'incapacité du Conseil de sécurité à approuver la résolution.

DUBAI : L'Arabie saoudite a exprimé son regret face à l'échec du Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter une résolution acceptant l'adhésion à part entière de la Palestine à l'ONU.

Dans une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères sur la plateforme de médias sociaux X, le Royaume a déclaré que "la non-adoption de la résolution permet à l'occupation israélienne de poursuivre ses violations du droit international sans dissuasion et ne rapprochera pas la paix souhaitée".

Le ministère a renouvelé l'appel du Royaume à la communauté internationale pour qu'elle assume sa responsabilité dans l'arrêt des attaques de l'occupation israélienne contre les civils à Gaza.

Le Royaume a également réaffirmé son soutien au droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à l'établissement d'un État palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à l'initiative de paix arabe et aux résolutions internationales pertinentes.

La Jordanie a également exprimé sa "sincère tristesse" face à l'incapacité du Conseil de sécurité à approuver une résolution qui aurait admis la Palestine comme membre à part entière des Nations unies, en raison du droit de veto des États-Unis.

Dans une déclaration, le ministère des affaires étrangères du pays a réaffirmé "que la communauté internationale est en faveur de la solution à deux États, qu'Israël est en train de saper".

"Le Conseil de sécurité doit reconnaître l'État palestinien afin d'empêcher Israël de priver le peuple palestinien de son droit à la liberté et à son propre État", a rapporté l'agence de presse nationale Petra.

"La reconnaissance de l'État palestinien et son adhésion pleine et entière sont une étape nécessaire pour imposer une paix juste qui mette fin à l'occupation et au conflit et qui respecte le droit de tous les peuples de la région à vivre dans la sécurité et la stabilité", a déclaré le porte-parole du ministère, Sufian Qudah.

"La Jordanie exige que toutes les nations reconnaissent l'État de Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, comme condition préalable à l'instauration de la paix et de la sécurité dans la région.

Le Qatar, dans une déclaration publiée par son ministère des affaires étrangères, a également exprimé son "profond regret face à l'échec du Conseil de sécurité à adopter un projet de résolution acceptant l'adhésion à part entière de l'État de Palestine aux Nations unies".

L'Organisation de la coopération islamique a également exprimé son profond regret face à l'incapacité du Conseil de sécurité "d'assumer ses responsabilités en accordant à l'État de Palestine le statut de membre à part entière des Nations unies, à un moment où le peuple palestinien est confronté aux formes les plus dures d'agression, de persécution et de génocide".

Dans une déclaration, l'organisation a affirmé que "l'utilisation du droit de veto des États-Unis contrevient aux dispositions de la Charte des Nations Unies, qui permet l'adhésion de tous les États acceptant les obligations qu'elle contient, et continue d'empêcher le peuple palestinien d'obtenir ses droits légitimes, perpétuant ainsi l'injustice historique subie par le peuple palestinien au cours des 75 dernières années", a rapporté l'agence de presse qatarie.

L'OCI a également affirmé le droit légitime de la Palestine à incarner son statut politique et juridique au sein des Nations unies, "considérant qu'il s'agit d'un droit en souffrance depuis des décennies, fondé sur les droits politiques, juridiques, historiques et naturels du peuple palestinien sur sa terre, comme le confirment les résolutions pertinentes des Nations unies".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un tribunal ordonne la libération d'une éminente professeure palestinien soupçonné d'incitation à la violence

La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l’abolition du sionisme et suggéré que les récits d’agressions sexuelles lors des attaques dirigées par le Hamas contre Israël ont été fabriqués. (X/File)
La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l’abolition du sionisme et suggéré que les récits d’agressions sexuelles lors des attaques dirigées par le Hamas contre Israël ont été fabriqués. (X/File)
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  • Nadera Shalhoub-Kevorkian était sous enquête après avoir interrogé les atrocités du Hamas, critiquant Israël
  • Justification insuffisante de l’arrestation, selon le tribunal. La détention fait partie d’une campagne plus large, selon l’avocat

LONDRES : Nadera Shalhoub-Kevorkian, éminente professeure de l'Université hébraïque de Jérusalem, a été libérée vendredi après qu'une décision de justice ait rejeté les conclusions de la police.

La criminologue et professeur de droit avait été arrêtée la veille, soupçonnée d'incitation à la haine. Elle faisait l'objet d'une enquête pour des remarques concernant les attaques du 7 octobre menées par le Hamas et pour avoir déclaré que les Israéliens commettaient des "crimes génocidaires" dans la bande de Gaza et qu'ils devaient en craindre les conséquences.

Vendredi, le tribunal a rejeté une demande de la police visant à prolonger sa détention provisoire, estimant que l'arrestation n'était pas suffisamment justifiée, selon les médias hébraïques.

Des manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice pour protester contre l'arrestation de Mme Shalhoub-Kevorkian.

La chaîne israélienne Channel 12, qui a rapporté la nouvelle en premier, n'a pas précisé où Shalhoub avait été arrêtée, mais son avocat a confirmé plus tard qu'elle avait été appréhendée à son domicile dans le quartier arménien de Jérusalem.

"Elle n'était pas en bonne santé ces derniers temps et a été arrêtée à son domicile", a déclaré Alaa Mahajna. "La police a fouillé la maison et a saisi son ordinateur et son téléphone portable, des livres de poésie [palestinienne] et des documents liés à son travail.

M. Mahajna a décrit l'arrestation de Mme Shalhoub-Kevorkian comme faisant partie d'une campagne plus large menée contre elle, qui a comporté de nombreuses menaces de mort et de violence. 

La professeure a été suspendue par son université le mois dernier après avoir appelé à l'abolition du sionisme et suggéré que les récits d'agressions sexuelles lors des attaques menées par le Hamas contre Israël avaient été fabriqués.

La suspension a d'abord été critiquée par la communauté universitaire, qui y a vu une atteinte à la liberté académique en Israël. Toutefois, la décision a été annulée après que Mme Shalhoub-Kevorkian a présenté ses excuses et admis que des agressions sexuelles avaient eu lieu.

Depuis le début des hostilités l'année dernière, de nombreuses voix dissidentes en Israël ont été arrêtées pour avoir exprimé leur solidarité avec les victimes des bombardements à Gaza.

En octobre, le célèbre journaliste israélien ultraorthodoxe Israel Frey a été contraint de se cacher à la suite d'une violente attaque à son domicile.

Bayan Khateeb, étudiante au Technion-Israel Institute of Technology, a été arrêtée l'année dernière pour incitation après avoir posté une histoire Instagram montrant la préparation d'un plat populaire à base d'œufs épicés avec la légende : "Nous mangerons bientôt la shakshuka de la victoire".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Irak: un mort dans une frappe imputée à la Turquie

Des combattants peshmergas kurdes marchent pour inspecter les dégâts suite à une attaque transfrontalière iranienne dans la région de Zargwez, où plusieurs partis kurdes iraniens de gauche en exil ont des bureaux, à environ 15 kilomètres de la ville irakienne de Sulaimaniyah, le 28 septembre 2022. (AFP)
Des combattants peshmergas kurdes marchent pour inspecter les dégâts suite à une attaque transfrontalière iranienne dans la région de Zargwez, où plusieurs partis kurdes iraniens de gauche en exil ont des bureaux, à environ 15 kilomètres de la ville irakienne de Sulaimaniyah, le 28 septembre 2022. (AFP)
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  • En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux
  • La Turquie a installé depuis 25 ans des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région

ERBIL: Un homme a été tué dans une frappe de drone imputée à la Turquie dans le nord de l'Irak, a indiqué vendredi un responsable local du Kurdistan autonome, secteur des opérations turques contre les combattants kurdes turcs du PKK.

L'armée turque confirme épisodiquement ses bombardements en territoire irakien voisin, où elle mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre des positions du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) au Kurdistan autonome d'Irak mais aussi dans la région montagneuse du Sinjar, plus à l'ouest.

En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.

La frappe a eu lieu jeudi soir près d'un petit village mais la victime a été retrouvée vendredi matin, a indiqué à l'AFP Ihsan Chalabi, maire du district de Sidakan, zone montagneuse du Kurdistan irakien, près de la jonction des frontières avec la Turquie et l'Iran.

Il a évoqué "une frappe de drone turc contre une voiture", précisant que "le corps appartient à un habitant de la région qui fait partie des Peshmergas", les forces de sécurité locales kurdes.

La Turquie a installé depuis 25 ans des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région.

Début avril, un "haut responsable militaire" issu du PKK a été tué par un drone de l'armée turque ayant visé son véhicule dans la région du Sinjar, selon les services antiterroristes du Kurdistan autonome.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu lundi en Irak. Il n'a pas exclu une visite, sur le chemin du retour, à Erbil, capitale du Kurdistan autonome depuis 1991.

La dernière visite officielle de M. Erdogan en Irak remonte à mars 2011. Alors Premier ministre, il avait exhorté les autorités irakiennes à coopérer avec son pays dans la lutte contre le PKK.

En mars, le ministre de la Défense irakien Thabet al-Abassi a exclu "des opérations militaires conjointes" contre le PKK mais souligné que la Turquie et l'Irak "oeuvreront à l'installation d'un centre conjoint de coordination des renseignements".

Le pouvoir central à Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien ont été accusés de tolérer les activités militaires de la Turquie afin de préserver leurs liens économiques étroits.