Un historique d’annonces de pacification restées sans suite en Libye

Les protagonistes du conflit en pourparlers lors du congrès international sur la Libye, à l’Elysée en 2018 (Photo, Etienne LAURENT/POOL/AFP).
Les protagonistes du conflit en pourparlers lors du congrès international sur la Libye, à l’Elysée en 2018 (Photo, Etienne LAURENT/POOL/AFP).
Short Url
Publié le Samedi 22 août 2020

Un historique d’annonces de pacification restées sans suite en Libye

  • Les autorités rivales en Libye ont annoncé dans des communiqués séparés vendredi l'organisation prochaine d'élections et la cessation des combats
  • Aujourd'hui deux autorités se disputent le pouvoir : le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est

TRIPOLI : Les autorités rivales en Libye ont annoncé dans des communiqués séparés vendredi l'organisation prochaine d'élections et la cessation des combats dans le pays meurtri par les conflits depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Une annonce surprise saluée par la communauté internationale.

Des tentatives de la sorte ont déjà eu lieu par le passé, sans réelle application, vu les réalités complexes du terrain libyen surtout avec les multitudes interférences étrangères de tout bord. 

Depuis l'accord de Skhirat au Maroc conclu en 2015 sous l'égide de l'ONU, plusieurs initiatives ont en effet été annoncées pour sortir la Libye de la crise mais elles sont restées sans suite.

Aujourd'hui deux autorités se disputent le pouvoir : le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est.

Accord de Skhirat

Le 17 décembre 2015, après des mois de négociations, des représentants de la société civile et des députés signent à Skhirat, un accord parrainé par l'ONU prévoyant la formation d'un Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli.

Mais le Parlement élu en 2014 et le Congrès national, une assemblée de transition élue en août 2012, émettent des réserves.

Le 23 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU entérine l'accord, dans l'espoir de contrer la montée du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Libye et d'y juguler l'émigration vers l'Europe.

Le 12 mars 2016, le GNA est proclamé. Son chef Fayez al-Sarraj arrive fin mars à Tripoli, par la mer, en provenance de Tunisie. Dans l'Est, le gouvernement parallèle, soutenu par Khalifa Haftar, et le Parlement élu en 2014 lui restent opposés.

Sommets en France

En juillet 2017, Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar, réunis à la Celle-Saint-Cloud, en région parisienne, se sont engagés à œuvrer pour sortir le pays du chaos, appelant à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections.

Le 29 mai 2018, Fayez al-Sarraj, Khalifa Haftar ainsi qu'Aguila Salah et le chef du Conseil d'Etat, Khaled al-Mechri, réunis à Paris, se sont aussi engagés à travailler ensemble pour des élections générales, selon une déclaration lue après la conférence.

Des déclarations restées lettres mortes.

Palerme

En novembre 2018, l'Italie, ancienne puissance coloniale, organise une conférence internationale sur la Libye à Palerme pour tenter un nouveau rapprochement entre MM. Sarraj et Haftar. Mais la conférence est plombée par les divisions persistantes entre Libyens d'une part et entre pays tiers d'autre part.

Khalifa Haftar, bien que présent à Palerme, boycotte les réunions. Et la Turquie claque la porte de la conférence.

Abou Dhabi

Le 28 février 2019, l'ONU annonce un nouvel accord conclu à Abou Dhabi lors d'une rencontre entre Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar sur l'organisation d'élections en Libye mais sans fixer de calendrier. Pas de suite.

Le 20 mars, la Mission des Nations unies (Manul) annonce une « conférence nationale » mi-avril à Ghadamès (centre de la Libye) appelée à dresser une « feuille de route » pour sortir le pays de la crise.

Le 4 avril, le maréchal Haftar ordonne à ses forces de marcher sur Tripoli, siège du GNA.

En juin 2020 et avec l'implication militaire accrue de l'allié turc, le GNA a réussi à repousser l'offensive des pro-Haftar et contrôle désormais l'ensemble du nord-ouest du pays.

Libye

Le 21 août, Fayez al-Sarraj et Aguila Saleh font des annonces surprises dans des communiqués séparés sur la cessation des hostilités et l'organisation prochaine d'élections. Les communiqués ne sont pas identiques. Et reste à savoir si elles seront suivies d'effet.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.