Coronavirus: le variant indien présent dans 17 pays, l'Inde toujours en souffrance

Une patiente atteinte du coronavirus respire à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara/ Prakash SINGH / AFP
Une patiente atteinte du coronavirus respire à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara/ Prakash SINGH / AFP
Short Url
Publié le Mercredi 28 avril 2021

Coronavirus: le variant indien présent dans 17 pays, l'Inde toujours en souffrance

  • Le patron du laboratoire BioNTech, Ugur Sahin, s'est dit mercredi "confiant" dans l'efficacité de son vaccin contre le variant indien de la Covid-19
  • L'Inde, quatrième pays le plus endeuillé a dépassé mercredi les 200.000 morts

NEW DELHI/ FRANCFORT : Au moins 17 pays ont connu des infections au variant dit indien du coronavirus, issu d'un pays toujours débordé par une flambée épidémique et où l'aide internationale a commencé à affluer.

Le variant B.1.617, plus communément appelé variant indien du fait de sa première occurrence en Inde, a été détecté dans plus de 1.200 séquences de génome dans "au moins 17 pays", a annoncé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la nuit de mardi à mercredi.

 

La plupart des échantillons "viennent d'Inde, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de Singapour", a précisé l'OMS dans son compte-rendu hebdomadaire sur la pandémie. Ces derniers jours, le variant a aussi été signalé dans plusieurs pays européens (Belgique, Suisse, Grèce, Italie).

"Le B.1.617 a un taux de croissance plus élevé que les autres variants en circulation en Inde, ce qui suggère une plus grande contagiosité", assure aussi l'OMS, même si elle l'a laissé dans la catégorie des "variants d'intérêt" et non des "variants préoccupants ".

L'Inde, quatrième pays le plus endeuillé (derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique), a dépassé mercredi les 200.000 morts avec plus de 3 000 décès signalés en 24 heures pour la première fois, selon les données officielles. 

La seconde nation la plus peuplée de la planète après la Chine e a encore connu mardi un nouveau total impressionnant d'infections (350 000) pour une journée.

Les crématoriums ne connaissent pas de trêve, leurs cheminées se fissurent et les armatures métalliques des fours fondent sous l'intensité de la chaleur. Le bois commence à manquer aussi dans certains établissements, et des familles sont priées d'apporter leur propre combustible.

 

BIONTECH «CONFIANT» DANS L'EFFICACITÉ DE SON VACCIN

Le patron du laboratoire BioNTech, Ugur Sahin, s'est dit mercredi "confiant" dans l'efficacité de son vaccin contre le variant indien de la Covid-19 qui suscite l'inquiétude au moment où l'Inde est débordée par une flambée épidémique. 

Le co-fondateur, avec sa femme, et directeur du laboratoire de Mayence s'attend en outre à une immunité collective en Europe "au plus tard en août". 

Si des "tests" sont encore en cours, "le variant indien présente des mutations que nous avons déjà étudiées et contre lesquelles notre vaccin agit, ce qui nous rend confiant", a expliqué M. Sahin lors d'une conférence de presse en ligne. 

"Le bastion" que la vaccination constitue contre la Covid-19 "va tenir, j'en suis persuadé" a ajouté M. Sahin. 

BioNTech a déjà testé son vaccin, développé avec le groupe américain Pfizer, sur plus de 30 variants, obtenant à chaque fois au moins une "réponse immunitaire suffisante", a-t-il ajouté. 

Le directeur de la start-up allemande, spécialisée dans l'ARN messager et devenue pionnière mondiale de l'immunisation, a également annoncé que son vaccin, utilisé dans l'UE et aux Etats-Unis depuis décembre dernier, devrait bientôt obtenir l'homologation des autorités sanitaires chinoises. 

"Il reste quelques questions ouvertes auxquelles nous répondons" et "une autorisation d'ici juillet est très probable", a détaillé le scientifique. 

Levée des restrictions aux Pays-Bas 

"Nous commençons au lever du soleil et les crémations se poursuivent au-delà de minuit", déclare un prêtre, le regard perdu dans les flammes des bûchers et de tas de cendres fumantes qui, il y a peu, étaient des êtres humains avant que le Covid-19 ne les terrasse.

De nombreux crématoriums et cimetières affirment que le bilan officiel des décès dus au virus est loin de correspondre à la réalité, compte tenu de l'afflux de corps qu'ils voient défiler.

La première cargaison d'aide médicale britannique, contenant notamment 100 ventilateurs et 95 concentrateurs d'oxygène, a atterri mardi à Delhi. La France, le Canada, les Etats-Unis ou encore l'Allemagne ont annoncé qu'ils apporteraient également de l'aide à l'Inde.

Dans le monde entier, le variant "indien" suscite encore des interrogations. Selon l'OMS, on ne sait pas encore si « les rapports faisant état d'une mortalité élevée sont dus à la gravité accrue du variant, à la mise à rude épreuve des capacités du système de santé en raison de l'augmentation rapide du nombre de cas, ou aux deux ».

Les coupures aériennes avec l'Inde se multiplient. L'Australie a décidé mardi de suspendre jusqu'au 15 mai les vols en provenance d'Inde tandis que le Canada, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ont déjà suspendu ou restreint leurs vols.

La Belgique a annoncé la fermeture de ses frontières à l'Inde mais aussi au Brésil et à l'Afrique du Sud, où sévissent deux autres variants. L'Islande a pour sa part interdit l'entrée aux voyageurs de seize pays considérés comme des zones « à haut risque », comme la France. 

La présence du variant indien inquiète en Europe au moment où le Vieux Continent respire un peu mieux au bout de longs mois de restrictions. Mercredi, c'est au tour des Pays-Bas de lever son couvre-feu et d'autoriser la réouverture des terrasses.

 « Bouffée d'air frais » au Mexique 

Les Américains vaccinés, eux, n'ont plus besoin de porter de masque lorsqu'ils sont en extérieur, sauf au milieu de foules. Leur président Joe Biden a salué mardi soir les "progrès extraordinaires" réalisés ces derniers mois par les Etats-Unis face à l'épidémie.

Au Mexique aussi, l'épidémie recule. En 14 semaines, le nombre de décès hebdomadaires est passé de 9 549 à 1 621, tandis que le nombre d'hospitalisations a chuté à 6 000 après avoir culminé en janvier à 27 000 environ. Les cas estimés de contamination sont quant à eux passés d'environ 112 000 à moins de 19 000 durant la même période.

Le président Andres Manuel Lopez Obrador, lui-même contaminé en février, s'est dit "encouragé" par cette situation, allant jusqu'à la qualifier de "bouffée d'air frais".

Elle contraste avec celle d'autres pays latino-américains comme le Brésil, le Chili, la Colombie et l'Equateur, toujours confrontés à une forte vague de contaminations.

Au Brésil, où le vaccin russe Spoutnik V n'a pas reçu l'agrément de l'agence sanitaire, une commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement Bolsonaro a débuté ses travaux mardi.

Elle comporte des risques pour le président guignant une réélection l'année prochaine, qui n'y compte que quatre proches parmi les 11 membres de la commission. Qualifié de "génocidaire" par ses opposants les plus virulents, comme l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, candidat non encore déclaré mais déjà donné vainqueur au second tour du scrutin de 2022 par une enquête d'opinion, Jair Bolsonaro a minimisé la pandémie sous tous ses aspects.

Le cap du milliard de doses de vaccins contre le Covid, administrées dans 207 pays ou territoires, a été franchi ce week-end, selon un comptage de l'AFP.

Le virus a fait au moins 3.122.150 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de son apparition fin décembre 2019, selon un bilan établi mardi par l'AFP à partir de sources officielles.


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Short Url
  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Short Url
  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.