France: Macron décide l'arrestation de dix ex-brigadistes italiens, à la demande de l'Italie

Dans cette photo d'archive prise le 27 mars 2012, des tracts de propagande écrits par les Brigades rouges italiennes annonçant le meurtre de l'ancien Premier ministre italien Aldo Moro sont affichés quelques jours avant d'être vendus aux enchères dans les bureaux de la salle des ventes Bolaffi à Milan. GIUSEPPE CACACE / AFP
Dans cette photo d'archive prise le 27 mars 2012, des tracts de propagande écrits par les Brigades rouges italiennes annonçant le meurtre de l'ancien Premier ministre italien Aldo Moro sont affichés quelques jours avant d'être vendus aux enchères dans les bureaux de la salle des ventes Bolaffi à Milan. GIUSEPPE CACACE / AFP
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Publié le Mercredi 28 avril 2021

France: Macron décide l'arrestation de dix ex-brigadistes italiens, à la demande de l'Italie

  • La décision d'Emmanuel Macron est le fruit de mois de tractations avec Rome qui a réduit ses demandes d'extradition de 200 personnes à dix
  • Les personnes arrêtées en France, «responsables de très graves crimes de terrorisme, ont laissé une blessure qui est encore ouverte», a souligné le Premier ministre italien Mario Draghi

PARIS: Le président Emmanuel Macron a décidé de régler le vieux litige avec Rome sur les ex-membres des Brigades rouges réfugiés en France, en ordonnant mercredi l'arrestation de dix d'entre eux, dont sept ont été interpellés et trois sont toujours recherchés, tous condamnés en Italie pour des actes de terrorisme dans les années 70-80. 

Le Premier ministre italien Mario Draghi a aussitôt exprimé sa "satisfaction". Les personnes arrêtées en France, "responsables de très graves crimes de terrorisme, ont laissé une blessure qui est encore ouverte", a-t-il souligné dans un communiqué. "La mémoire de ces actes barbares est encore vive dans la conscience des Italiens". 

Emmanuel Macron "a souhaité régler ce sujet. Ces interpellations clôturent totalement ce dossier", s'est félicité la présidence française.  

"C'est un moment historique de la relation franco-italienne. Il y a une prise de conscience par la France, après des années d'atermoiements, voire une certaine complaisance, du traumatisme des années de plomb", a ajouté l'Elysée.  

La décision d'Emmanuel Macron est le fruit de mois de tractations avec Rome qui a réduit ses demandes d'extradition de 200 personnes à dix. Elle peut ainsi "s'inscrire strictement dans la 'doctrine Mitterrand'" (du nom de l'ancien président socialiste François Mitterrand, au pouvoir de 1981 à 1995), datant de 1985 et consistant à n'extrader les ex-brigadistes que pour les crimes de sang, assure l'Elysée.  

Faux, a critiqué la Ligue des droits de l'Homme, jugeant "regrettable qu'en violation de toute éthique" le chef de l'Etat "ait décidé de revenir sur les engagements de la République". 

"Je n'ai strictement aucun état d'âme", a réagi le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. "Je suis fier de participer à cette décision qui je l'espère permettra à l'Italie, après 40 ans, de tourner une page de son histoire maculée de sang et de larmes". Entre 1969 et 1980, "362 personnes ont été tuées par ces terroristes et 4 490 blessés", a-t-il souligné. 

L'Italie demandait en vain depuis trente ans à la France d'extrader les nombreux activistes d'extrême gauche venus y trouver refuge, dont plusieurs ont été condamnés à perpétuité. 

Depuis 1981, seuls deux décrets d'extradition ont été signés, sous Jacques Chirac: celui de Paolo Persichetti, extradé en 2002, et celui de Cesare Battisti en 2004, qui vivait en France depuis 1990 et s'est enfui au Brésil avant d'être arrêté en Bolivie. Sa menace d'extradition avait provoqué une levée de boucliers à gauche et chez des intellectuels.  

En 2008, Nicolas Sarkozy avait décidé de ne pas appliquer le décret d'extradition de la brigadiste Marina Petrella, condamnée à perpétuité en Italie, en raison de sa santé très dégradée. Elle fait partie des sept personnes interpellées mercredi. Un autre est âgé de 80 ans.  

La justice tiendra compte de leur état de santé au cas par cas, a souligné Paris.  

"La France a été touchée par le terrorisme et ne peut que comprendre ce besoin de justice très fort des Italiens. Nous sommes dans un espace judiciaire européen, il est normal que les condamnations soient exécutées", a fait valoir l'Elysée pour qui "la sensibilité de l'opinion publique et du gouvernement aux actes de terrorisme et aux victimes a beaucoup évolué".  

Brigades rouges: "On ne peut pas fuir ses responsabilités", estime Rome

Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio a salué mercredi l'arrestation en France de sept ex-membres des Brigades rouges grâce à "la collaboration des autorités françaises et italiennes", estimant qu'"on ne peut pas fuir ses responsabilités".

"On ne peut pas fuir ses propres responsabilités, la douleur qu'on a causée, le mal qu'on a provoqué", a écrit le ministre dans un message sur Facebook, se félicitant d'"une opération impressionnante marquée par la collaboration des autorités françaises et italiennes, avec l'implication de l'expert en sécurité de notre ambassade à Paris".

Les personnes arrêtées avaient été "condamnées en Italie pour des actes de terrorismes (...) dans les années 70 et 80", a-t-il rappelé.

"Merci au ministère de la Justice (...) au service de coopération internationale Criminalpol et à la section antiterrorisme de la police italienne qui ont travaillé jour et nuit pour concrétiser cette opération antiterroriste", a-t-il conclu.

Sept anciens membres des Brigades Rouges italiennes, ou d'autres groupes terroristes d'extrême gauche, condamnés en Italie pour des actes de terrorisme dans les années 1970 et 1980, ont été interpellées mercredi en France et trois autres sont recherchés.

"Trahison innommable" 

La ministre italienne de la Justice Marta Cartabia avait transmis officiellement "une requête urgente" le 8 avril à Eric Dupond-Moretti, en raison d'un risque de prescription. 

Il y a une dizaine de jours, Emmanuel Macron s'est entretenu avec Mario Draghi, qui lui a confirmé l'importance de cette affaire pour Rome. 

La justice doit maintenant se prononcer sur leur extradition, au cas par cas. En raison des recours possibles, la décision peut prendre deux ou trois ans, avec une possible incarcération d'ici là. 

Ce dossier, longtemps endormi, a resurgi en 2019 lors du retour en Italie de Cesare Battisti, extradé par le Bolivie après près de 40 ans de cavale. 

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini avait alors accusé la France d'abriter depuis des décennies des "assassins ayant tué des innocents". Mercredi, il a dit "apprécier la collaboration de la France". 

"Tous les gouvernements de droite et de gauche ont refusé l'expulsion. Avec Macron la France n'a plus de parole", a dénoncé le chef des Insoumis (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon. 

"C'est une trahison innommable de la France", "cette opération s'apparente à une mini-rafle", a réagi à l'AFP Me Irène Terrel, avocate de cinq des sept ex-brigadistes.  

"Depuis les années 1980, ces gens-là sont sous la protection de la France, ils ont refait leur vie ici depuis 30 ans, sont installés au vu et au su de tous, avec leurs enfants, leurs petits-enfants... et au petit matin, on vient les chercher, 40 ans après les faits ?", s'est-elle indignée.  

"C'est un reniement de la parole d'Etat", a aussi déploré Jean-Louis Chalanset, l'avocat d'Enzo Calvitti. 

Pour l'historien Marc Lazar, spécialiste de l'Italie, "Emmanuel Macron insiste beaucoup sur les questions de sécurité intérieure parce qu'il est manifestement dans la perspective de la présidentielle de 2022 et étend cette préoccupation sécuritaire à des événements historiques comme les années de plomb". 


Moyen-Orient: À force de se vouloir équilibrée, la posture française en devient illisible

Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran
  • Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue »

PARIS: Alors que la guerre entre Israël et l’Iran s’intensifie, la France tente de maintenir une ligne diplomatique fondée sur la retenue, la désescalade et l’équilibre.
Mais cette posture, censée affirmer une voix autonome au sein du concert international, peine désormais à convaincre. À force de vouloir ménager toutes les parties, la position française en devient brouillée, voire illisible.
S’exprimant le dimanche 15 juin, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est montré ferme : « Le programme nucléaire iranien a une vocation militaire. C’est une menace existentielle pour Israël, pour les pays de la région et pour nous aussi », a-t-il affirmé.
En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran.
Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue » à l’adresse de toutes les parties.
Le vendredi 13 juin, à la suite des frappes israéliennes contre des cibles iraniennes, Emmanuel Macron avait rappelé « le droit d’Israël à se protéger », tout en insistant sur la nécessité de « ne pas mettre en péril la stabilité de la région ».
Il est même allé jusqu’à affirmer que la France participerait « aux opérations de protection et de défense » d’Israël en cas de « représailles » menées par l’Iran, « si elle est en situation de le faire ».

La logique française se veut cohérente : elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.

« J’ai marqué notre disponibilité en ce sens », a ajouté le président français lors d’une conférence de presse, et « à l’inverse, je n’envisage aucunement de participer à quelque opération offensive que ce soit. Ce n’est pas notre rôle », a-t-il fait valoir.
La condamnation française du programme nucléaire iranien est ancienne, tout comme son soutien au droit d’Israël à se défendre. Mais, par ailleurs, la France dénonçait, il y a quelques semaines, le blocus humanitaire imposé par Israël à Gaza, le qualifiant de « honte ».
La logique française se veut cohérente: elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.
Cette même logique fait dire à Paris: oui à une riposte contre Téhéran si une ligne rouge est franchie, mais toujours dans une optique diplomatique.
À l’approche du sommet du G7 au Canada, Macron entend plaider cette voie médiane, espérant maintenir la France comme puissance d’équilibre. Mais encore faut-il être entendu et compris.
Dans les faits, Paris semble marginalisé. L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a reconnu que Tel-Aviv n’avait pas informé la France de ses frappes.
« La relation n’est plus aussi proche qu’avant », a-t-il déclaré. Pour lui, la France reste un allié, « mais pas au point d’avoir été alertée », signifiant clairement que la critique française de la guerre à Gaza a éloigné les deux capitales.
Côté iranien, les leviers français sont tout aussi limités. Malgré les pressions exercées sur Téhéran, y compris une résolution récente de l’AIEA dénonçant l’enrichissement d’uranium par l’Iran, la République islamique reste sourde aux avertissements.

Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.


Les menaces françaises de déclencher la procédure de « snap back » pour rétablir les sanctions, en cas d’absence d’accord sur le nucléaire, sont prises au sérieux, mais elles n’inversent pas la dynamique de confrontation.
Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.
À Paris, on parle d’un simple report technique, mais en vérité, la flambée de violence a démontré le décalage entre la réalité sur le terrain et cette initiative diplomatique pourtant centrale.
Le président Macron, qui souhaitait inscrire cette reconnaissance dans une dynamique plus large d’accords régionaux, avec une normalisation entre Israël et certains pays arabes en contrepartie, doit composer avec un terrain à feu et à sang.
L’idée d’une « reconnaissance réciproque » (d’un État palestinien et de l’État d’Israël par de nouveaux acteurs) reste d’actualité, mais semble désormais hors de portée dans le contexte actuel.
Ce flou diplomatique se heurte aussi à une opinion publique française de plus en plus sceptique. Et Macron, en chute libre dans les sondages, doit composer avec un climat politique intérieur tendu.
Son autorité sur la politique étrangère, pourtant historiquement l’un des leviers du pouvoir présidentiel en France, semble contestée et contrariée.
Pour redevenir lisible et audible, Paris devra clarifier ses priorités : la dénonciation du programme nucléaire iranien ne peut s’accompagner d’une ambiguïté persistante sur la politique israélienne à Gaza et sur la reconnaissance par la France de l’État palestinien.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.