La mosquée de Paris saisit le Conseil d'Etat pour obtenir l'ouverture des mosquées la nuit du 8 mai

Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin (à gauche) rend hommage au recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz (à droite) suite à une visite à la Grande Mosquée de Paris le 13 avril 2021, quelques heures avant le début du mois sacré musulman du Ramadan en France. (Photo, AFP)
Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin (à gauche) rend hommage au recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz (à droite) suite à une visite à la Grande Mosquée de Paris le 13 avril 2021, quelques heures avant le début du mois sacré musulman du Ramadan en France. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

La mosquée de Paris saisit le Conseil d'Etat pour obtenir l'ouverture des mosquées la nuit du 8 mai

  • La nuit du 8 au 9 mai correspond à la «Nuit du Destin» (Laylat al-Qadr), une nuit d'une importance particulière pour les musulmans
  • Une demande de dérogation nationale avait été soumise auprès du Ministère de l'Intérieur - la semaine dernière - mais s'est vue refuser

PARIS: La Grande mosquée de Paris (GMP) a saisi le Conseil d’État en référé afin d'obtenir l'ouverture des mosquées une partie de la nuit du 8 au 9 mai, nuit particulière du ramadan, a-t-on appris de sources concordantes vendredi.

« La liberté de religion incluant la pratique des rites dans les lieux de culte, j’ai (...) décidé de saisir le Conseil d’État en référé pour qu’un arbitrage soit rendu par un juge indépendant et impartial », a déclaré le recteur de la GMP Chems-eddine Hafiz dans un communiqué.

Un référé-liberté a bien été déposé, a-t-on confirmé de source proche du dossier.

Actuellement les mosquées ferment à l'heure du couvre-feu. Le recteur réclame qu'elles puissent ouvrir de 21H00 à 2H00 du matin la nuit du 8 au 9 mai, qui correspond à la « Nuit du Destin » dans le mois du ramadan.

Cette nuit « constitue un rite essentiel pour les musulmans, à savoir la célébration de la nuit au cours de laquelle le Coran a été révélé au prophète Mohammed (...) par l'ange Gabriel. (...) Elle est un temps béni dédié à la prière, au recueillement, à l’invocation et au pardon », argue-t-il.

La semaine dernière, M. Hafiz avait sollicité le ministre de l'Intérieur pour obtenir une dérogation nationale. Mais, dit-il dans le communiqué, le gouvernement a refusé, soutenant « que les risques sanitaires étaient tels qu’il n’était pas possible de mettre en œuvre pareil aménagement ».

« Je ferai tout mon possible pour le convaincre que l’aménagement demandé permettra une pratique effective de ce rite religieux sans risques réels de santé publique », souligne le recteur, estimant que « depuis les premiers jours de l’épidémie de Covid-19, les Français de confession musulmane ont adopté une attitude exemplaire ».

Le mois de jeûne du ramadan a débuté le 13 avril et doit se terminer le 13 mai.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.