Argentine: inflation et manque de dollars favorisent le marché des cryptomonnaies

Les difficultés économiques ont fait émerger des « crypto-investisseurs » de tous types, selon les experts (Photo, AFP).
Les difficultés économiques ont fait émerger des « crypto-investisseurs » de tous types, selon les experts (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 mai 2021

Argentine: inflation et manque de dollars favorisent le marché des cryptomonnaies

  • «Le nombre d'utilisateurs pour investir dans les ‘cryptos’ a été multiplié par dix en Argentine depuis 2020», indique Maximiliano Hinz, directeur pour l'Amérique latine de Binance
  • En Argentine, les experts du secteur estiment que 2 millions de comptes en cryptomonnaies ont été ouverts, même s'il n'existe pour l'heure aucun chiffre officiel

BUENOS AIRES: Le marché des cryptomonnaies, encore limité, se développe à grande vitesse en Argentine, sous l'effet conjugué de la rareté des dollars et de la forte inflation, qui rendent l'épargne quasiment impossible dans ce pays sud-américain en crise.

« Le nombre d'utilisateurs pour investir dans les ‘cryptos’ a été multiplié par dix en Argentine depuis 2020 », indique Maximiliano Hinz, directeur pour l'Amérique latine de Binance.

Cette plateforme d'échange d'actifs numériques compte plus de 15 millions d'utilisateurs dans 180 pays et le volume des transactions quotidiennes dépasse 20 milliards de dollars.

En Argentine, où l'inflation a atteint une moyenne de 45% au cours des trois dernières années, les experts du secteur estiment que 2 millions de comptes en cryptomonnaies ont été ouverts, même s'il n'existe pour l'heure aucun chiffre officiel.  

Une frénésie d'investissement qui contraste avec la capacité d'épargne limitée d'une grande partie des Argentins : 42% des 45 millions d'habitants sont pauvres dans un pays en récession économique depuis 2018. 

Mais il n'est plus rare désormais de voir des sites d'annonces « peer-to-peer » où l'on peut acheter et vendre jusqu'à des vêtements d'occasion avec du bitcoin, du theter, de l'ether ou du DAI, les monnaies virtuelles les plus populaires. 

Le géant du commerce en ligne en Amérique latine, Mercado libre, dont le siège est à Buenos Aires, vient quant à lui d'annoncer la possibilité de vendre désormais ses biens immobiliers en bitcoins.

Une décision qui « répond à une forte demande », selon l'entreprise, alors que le marché immobilier, historiquement effectué en dollars en Argentine, tourne au ralenti en raison du manque de billets verts. 

Un peso

« Il y a encore quelques années, il fallait être un ‘nerd’ pour opérer, mais les plateformes ont évolué en créant des ponts avec le public sans éducation financière », constate Sebastian Valdecantos, économiste et fondateur en 2017 de Moneda Par, une monnaie numérique solidaire qui circule sur des marchés dans huit villes argentines. 

Or les difficultés économiques ont fait émerger des « crypto-investisseurs » de tous types, selon les experts.

« J'ai des clients d'un certain âge qui avaient peur de faire un placement à échéance fixe à la banque et qui pourtant achètent des cryptomonnaies sans crainte du risque », explique Marcos Zocaro, spécialiste des actifs numériques.

D'autant que les plateformes ont largement simplifié l'achat et la vente de ces monnaies virtuelles, avec des investissements pouvant débuter à 1 peso argentin (0,01 euro). 

Du reste, les sommes investies en bitcoins par les Argentins restent minimes, en raison du gouffre entre le peso et cette cryptomonnaie cotée à environ 63 000 dollars. Un appartement dans le centre-ville de Buenos Aires peut par exemple être proposé à la vente pour 2 bitcoins. 

Ces investisseurs se caractérisent également par « l'aversion au risque, bien que cela puisse paraître contradictoire dans cet écosystème hautement volatile », explique Emiliano Limia, porte-parole de Buenbit, une entreprise locale de technologie financière. 

Loin de la furie mondiale autour du bitcoin, dont le prix est une montagne russe, les Argentins préfèrent des cryptomonnaies plus stables liées à un panier d'actifs comprenant le dollar, qui minimise la volatilité. 

Car les Argentins ont l'habitude de dollariser leur épargne pour se protéger de l'inflation chronique. 

Or les cryptomonnaies ont l'avantage de leur permettre d'échapper aux restrictions de change mises en place en 2019 qui limitent les achats mensuels par personne à 200 dollars, et aux faibles taux d'intérêt par rapport à l'inflation. 

Selon Marcos Zocaro, « ce n'est pas une coïncidence si l'Argentine et le Venezuela, pays à l'inflation vertigineuse, sont les principaux pôles de cryptomonnaie en Amérique du sud ».

Selon Emiliano Limia, il y a aussi des raisons à l'échelle mondiale : « Depuis le début de la pandémie, les plans de relance promus dans tous les pays ont dévalué les monnaies face à des biens rares comme le bitcoin, dont l'émission limitée en fait de l'or numérique ». 


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com