Cuivre: le Chili parviendra-t-il à assumer la hausse de la demande ?

Des ouvriers de la société minière Next Mineral inspectent la mine de cuivre de Comahue à Antofagasta, au Chili, le 1er mars 2021. L'entreprise publique chilienne Codelco, premier producteur mondial de cuivre, a annoncé le 30 avril 2021 des excédents de 1 627 millions de dollars pour le premier trimestre 2021, les plus élevés depuis une décennie, en raison d'une augmentation de la production et d'une hausse du prix du métal. (Glen ARCOS / AFP)
Des ouvriers de la société minière Next Mineral inspectent la mine de cuivre de Comahue à Antofagasta, au Chili, le 1er mars 2021. L'entreprise publique chilienne Codelco, premier producteur mondial de cuivre, a annoncé le 30 avril 2021 des excédents de 1 627 millions de dollars pour le premier trimestre 2021, les plus élevés depuis une décennie, en raison d'une augmentation de la production et d'une hausse du prix du métal. (Glen ARCOS / AFP)
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Publié le Samedi 01 mai 2021

Cuivre: le Chili parviendra-t-il à assumer la hausse de la demande ?

  • Porté par la forte demande chinoise et la mauvaise forme du dollar, le cours du métal rouge, baromètre de l'économie mondiale, a franchi jeudi la barre des 10.000 dollars la tonne, une première depuis février 2011
  • L'activité des ports de San Antonio (centre) et d'Iquique (nord), par lesquels transite la production chilienne, a notamment été perturbée la semaine dernière par des mouvements de grève

SANTIAGO : Alors que le cours du cuivre a atteint cette semaine un plus haut niveau depuis dix ans, la situation politique et sociale du Chili, premier producteur mondial, pourrait remettre en question la capacité du pays à répondre à la hausse de la demande.

Porté par la forte demande chinoise et la mauvaise forme du dollar, le cours du métal rouge, baromètre de l'économie mondiale, a franchi jeudi la barre des 10.000 dollars la tonne, une première depuis février 2011.

Pour Neil Wilson de Markets.com, outre la dépréciation du billet vert, qui encourage les achats de métaux libellés en devise américaine, cette hausse est due à "un mélange d'augmentation de la demande et de problèmes d'approvisionnement au Chili", qui assure 25% de la production mondiale.

L'activité des ports de San Antonio (centre) et d'Iquique (nord), par lesquels transite la production chilienne, a notamment été perturbée la semaine dernière par des mouvements de grève.

Les syndicats ont appelé à protester contre l'opposition du président conservateur Sebastian Pinera à une mesure populaire adoptée par le Parlement en pleine pandémie permettant aux Chiliens de retirer une partie de leur fonds d'épargne-retraite privée.

Elijah Oliveros-Rosen, économiste chez S&P Global Ratings pour l'Amérique latine, relativise toutefois l'impact sur l'offre. Si plusieurs grèves ont affecté les prix du cuivre ces dernières années au Chili, les conflits sont généralement de courte durée.

Mais outre les mouvements sociaux, les évolutions possibles de la législation en matière minière mettent en alerte les investisseurs, alors que le pays sud-américain, longtemps loué pour sa stabilité, a été secoué fin 2019 par une fronde sociale sans précédent.

Des députés de gauche souhaitent ainsi augmenter les taxes minières pour financer des plans sociaux et la future Constitution, qui sera rédigée dans les mois à venir par une assemblée de citoyens, pourrait inclure des changements réglementaires dans le secteur.

Le processus constitutionnel aura une "durée significative qui va générer de l'incertitude" et cela "aura probablement un impact sur les investissements" au Chili, estime auprès de l'AFP Juan Carlos Guajardo, directeur du cabinet de conseil minier Plusmining.

"Ces derniers jours, il y a eu une plus grande prise de conscience et une plus grande inquiétude au niveau international" sur la situation sociale chilienne, ajoute-t-il. "Des éléments s'agrègent qui incitent les investisseurs à adopter une position plus prudente".

Pas de "super cycle" 

De son côté, l'industrie minière estime que plus d'impôts ne serait pas viable et demande que la stabilité juridique soit maintenue.

Un impôt spécifique sur l'activité minière existe déjà, "il y aurait donc deux impôts spécifiques, ce qui constituerait une charge non négligeable. À partir de là, nous entrerions dans un terrain difficile pour l'industrie minière", estime M. Guajardo.

Malgré la pandémie, la production de cuivre l'année dernière a atteint 5,7 millions de tonnes, un chiffre stable par rapport à 2019. Et les projections pour les années à venir sont en hausse : 5,9 millions de tonnes pour 2021, 6 millions pour 2022, selon le ministre des Mines et de l'Energie, Juan Carlos Jobet. 

Avec des investissements qui suivent. Selon des chiffres officiels, le total des investissements dans le secteur pour 2020-2029 devrait atteindre 74 milliards de dollars.

Dans un pays où la production de cuivre représente 10% du Produit intérieur brut (PIB), la hausse du prix du métal a conduit le gouvernement à augmenter de 5 à 6% ses prévisions de croissance pour 2021, ainsi que ses prévisions de perception d'impôts.

Le gouvernement prévoit notamment d'utiliser cette manne pour des dépenses sociales. "Dans une année normale, nous aurions économisé ces revenus, mais cette année nous l'utilisons" dans la lutte contre les conséquences de la pandémie, a expliqué le ministre des Finances, Rodrigo Cerda.

Les analystes doutent toutefois qu'il s'agisse d'un nouveau "super cycle" de hausse des prix comme ceux de 2004 et 2014.

"Il y a (...) une demande qui augmente et une offre qui, à cause de la pandémie, n'a pas pu augmenter. Je pense que cela ne va pas durer si longtemps", estime auprès de l'AFP Claudio Loser, du cabinet de conseil Centennial Group.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com