De Gaza à la NASA, le parcours singulier de l'ingénieur Louay Elbasyouni

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Publié le Samedi 01 mai 2021

De Gaza à la NASA, le parcours singulier de l'ingénieur Louay Elbasyouni

  • Louay Elbasyouni a été recruté en 2012 par une entreprise de technologie qui développe des avions électriques
  • Il fait partie de l'équipe de la NASA, entrée dans l'histoire ce mois-ci avec l'hélicoptère expérimental qui a volé sur Mars

BANDE DE GAZA : Loay Elbasyouni est un ingénieur en électronique de Gaza. Il fait partie de l'équipe de la NASA, entrée dans l'histoire ce mois-ci avec l'hélicoptère expérimental qui a volé sur Mars.

Pour lui, sa ville natale dans la bande de Gaza, qui célèbre son exploit par des affiches, semble plus éloignée que la planète rouge, en raison des restrictions imposées par les autorités israéliennes et égyptiennes.

« Avec les électrons et la technologie, on peut faire des calculs et déterminer les trajectoires », confie-t-il depuis son domicile à Los Angeles. « Mais lorsqu’il s’agit des gens et de la politique, on ne peut pas savoir où les choses peuvent aller ».

Le parcours de l'homme de 42 ans a été des plus surprenants, depuis la ville pauvre de Beit Hanoun, non loin de la frontière israélienne hautement surveillée, jusqu'au Jet Propulsion Laboratory de l'agence spatiale américaine en Californie. Ici, il a participé en tant que coopérant à la conception de l'hélicoptère Ingenuity.

C'est en 1998 qu'il a quitté Gaza pour faire ses études aux États-Unis. Il y est retourné une seule fois en 2000, pour une brève visite avant que la deuxième intifada palestinienne, ou soulèvement, n'éclate à la fin de la même année. Quelque 6 000 Palestiniens et 1 000 Israéliens ont péri dans les affrontements, les attaques et les opérations militaires israéliennes. La violence a diminué en 2005.

Pendant que Gaza affrontait crise sur crise, Loay poursuivait ses études aux États-Unis.

Il a eu du mal à financer ses études à l'université du Kentucky, surtout quand la ferme de sa famille a été rasée. Il dit avoir travaillé plus de 90 heures par semaine chez Subway, une boutique de sandwichs, pour parvenir à joindre les deux bouts. Il a, par la suite, été admis à l'université de Louisville, où il a obtenu une licence et une maîtrise en génie électrique.

En 2012, Loay Elbasyouni a été recruté par une entreprise de technologie qui développait des avions électriques. Deux ans plus tard, la NASA a passé un contrat avec cette entreprise pour la construction d'un hélicoptère sur Mars. C'est à ce moment-là qu'il a été promu ingénieur électronique en chef.

Il a passé six ans à travailler aux côtés d'autres experts de la NASA pour développer le système de propulsion, le contrôleur et d'autres composants-clés de l'hélicoptère.

L'hélicoptère robotique qu'il a mis au point a embarqué sur le rover Persévérance, parti en orbite à bord d'une fusée en juillet. Il raconte qu'il était envahi par des sentiments « indescriptibles » lorsqu'il a vu le rover se poser sur la surface de la Planète Rouge en février.

Loay suivait chaque instant de l'expédition, et attendait non sans angoisse le moindre signe indiquant que l'hélicoptère fonctionnait après son lancement. Lorsque les premières images de l'hélicoptère en vol sont arrivées à la Terre, « j'ai crié au beau milieu de la nuit et j'ai réveillé tout l'immeuble », a-t-il déclaré.

Pour Loay, il est peu probable qu'il se rende bientôt en Palestine en raison des restrictions de voyage. Pour s'y rendre, il devrait passer par la Jordanie ou l'Égypte, car Israël n'autorise pas les Gazzaouis à entrer ni à sortir par l'aéroport international.

En Jordanie, il faudrait attendre qu'une navette spéciale l'emmène du pont Allenby, pour traverser la Cisjordanie occupée et Israël, au point de passage d'Erez avec Gaza. Cette navette ne circule que tous les quelques jours. Chaque direction requiert un permis israélien ; un processus qui risque d'être complexe, long et incertain.

La plupart des permis de sortie ne sont accordés qu'aux patients dans un état de santé critique ou à un nombre restreint d'hommes d'affaires.

La seconde option serait de transiter par l'Égypte et de tenter d'entrer dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah, ouvert de façon sporadique. De son côté, l'Égypte impose des restrictions aux Palestiniens, qui sont contraints de déposer au préalable une demande de permis de voyage.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 

 


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
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  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.