1er-Mai syndical: des milliers de manifestants malgré la pluie et la Covid-19

Les membres du syndicat français CGT reprennent leur marche après une interruption en raison d'affrontements entre manifestants et policiers lors du rassemblement annuel du 1er mai (Fête du travail) à Paris le 1er mai 2021. (AFP)
Les membres du syndicat français CGT reprennent leur marche après une interruption en raison d'affrontements entre manifestants et policiers lors du rassemblement annuel du 1er mai (Fête du travail) à Paris le 1er mai 2021. (AFP)
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Publié le Dimanche 02 mai 2021

1er-Mai syndical: des milliers de manifestants malgré la pluie et la Covid-19

  • Les autorités s'attendent à environ 100 000 manifestants sur l'ensemble du territoire. En 2019, le ministère de l'Intérieur en avait comptabilisé 164 000 et la CGT 310 000
  • Emploi, salaires, gestion de la crise Covid par le gouvernement, restrictions des libertés...: dans les cortèges, les revendications étaient variées, la contestation de la réforme de l'assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet

PARIS : Défense de l'emploi et des libertés: pour la deuxième année consécutive, les syndicats ont célébré samedi la journée internationale des travailleurs à l'aune de la Covid-19, avec cette fois des milliers de manifestants dans la rue et quelques tensions.

Peu avant le départ de la manifestation parisienne, forte de plusieurs milliers de personnes, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a rappelé qu'il y avait eu "beaucoup de frustration" l'an dernier avec un 1er-Mai confiné. Il s'était auparavant réjoui de reprendre ainsi les "bonnes habitudes". 

La CGT, qui avait comptabilisé près de 300 manifestations dans l'Hexagone, avait appelé, avec FO, la FSU et Solidaires à faire de ce 1er-Mai une journée "pour l'emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix dans le monde".

Les autorités s'attendent à environ 100 000 manifestants sur l'ensemble du territoire. En 2019, le ministère de l'Intérieur en avait comptabilisé 164 000 et la CGT 310 000.

Emploi, salaires, gestion de la crise Covid par le gouvernement, restrictions des libertés...: dans les cortèges, les revendications étaient variées, la contestation de la réforme de l'assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, revenant de façon récurrente. Des "gilets jaunes" ont pris part à plusieurs défilés, dont la manifestation parisienne.

"Envie de venir deux fois" 

A Lyon, où 3 000 personnes ont manifesté sous la pluie, selon la préfecture, un bref affrontement a éclaté entre un petit groupe de "black blocs" et des policiers. La préfecture a fait état de cinq interpellations et la manifestation s'est achevée dans le calme.

"On a beaucoup de raisons de venir manifester: le contexte sanitaire, social, l’appauvrissement global de la société", a affirmé Ivan Gineste, 50 ans, CPE dans un lycée lyonnais. 

A Marseille, sous une météo là aussi peu clémente, ils étaient environ 3 500 manifestants, selon la préfecture, et quelques milliers à Lille, tandis qu'à Rennes, ils étaient 1 700, selon la préfecture.

A Nantes, la manifestation a réuni 3 750 personnes, selon la préfecture, qui a fait état de "quelques heurts" momentanés liés à la présence d'"une centaine de personnes de l'ultra gauche".

Des manifestants (environ 2 000 selon la CGT) se sont aussi rassemblés non loin de Caudan (Morbihan) où est implantée l'usine de la Fonderie de Bretagne, en grève contre la cession du site par Renault.

Plus d'un millier de personnes ont aussi défilé à Toulouse, tandis qu'ils étaient entre 1 600 (police) et 4 500 (syndicats) à Bordeaux et entre 1 300 (police) et 2 000 (CGT) à Saint-Etienne.

A Strasbourg, où ils étaient entre 1 300 (police) et 5 000 (syndicats), on pouvait lire sur des pancartes: "retrait de la réforme chômage" ou "ma retraite sera aussi pourrie que ma pancarte".

Dans le cortège, Clarisse Daull, retraitée de l'édition, a rapporté avoir eu envie "de venir deux fois", ayant "beaucoup souffert de ne pas défiler l'an dernier". "Depuis un an, il n'y a qu'un seul sujet, c'est la Covid" alors que "les travailleurs continuent à souffrir", a-t-elle déploré.

Tensions à Paris 

A Paris, la manifestation s'est élancée peu après 14H00 de la place de la République vers celle de la Nation, les numéros un de la CGT et de FO défilant côte à côte pour la première fois depuis 2016. 

Des tensions sont rapidement apparues, avec des "tentatives répétées de constitution d'un black bloc en avant du cortège syndical" qui ont longuement bloqué les manifestants, selon une source policière. Le cortège avançait de façon sporadique.

Les fauteurs de trouble étaient estimés à "quelques centaines", tandis que 5 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés dans la capitale, de source policière. 

La préfecture de police a fait état de 34 interpellations. Quatorze personnes ont été placées en garde à vue, selon le parquet.

En 2019, Philippe Martinez avait dû quitter le carré de tête, pris dans des affrontements entre police et "black blocs". 

A un an de la présidentielle, plusieurs responsables politiques de gauche ont pris part aux cortèges, tels Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Fabien Roussel (PCF) à Lille, ce dernier affirmant qu'"on commence à exploser de colère". 

A l'heure des 150 ans de la Commune de Paris, FO avait lancé la journée à Paris avec un hommage devant le mur des Fédérés du Père-Lachaise. Son numéro un, Yves Veyrier, a affirmé que son syndicat n'entendait pas "baisser la garde", malgré le contexte de pandémie.

Mettant en avant le risque sanitaire, la CFDT avait opté  pour un rassemblement virtuel sur Facebook avec des militants. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.