Covid-19: début du déconfinement lundi mais les Français doivent rester vigilants

Les différentes étapes du calendrier de déconfinement, prévu le 30 juin avec la fin du couvre-feu, restent suspendues aux indicateurs de progression du virus (Photo, AFP).
Les différentes étapes du calendrier de déconfinement, prévu le 30 juin avec la fin du couvre-feu, restent suspendues aux indicateurs de progression du virus (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 02 mai 2021

Covid-19: début du déconfinement lundi mais les Français doivent rester vigilants

  • Fin des restrictions de déplacement et retour partiel des collégiens et lycéens en classe : les contraintes liées à l'épidémie de Covid-19 commencent à se desserrer lundi
  • La première étape du calendrier de déconfinement donnera un léger avant-goût de liberté, avec la fin des attestations en journée et des restrictions de déplacement

PARIS: Fin des restrictions de déplacement et retour partiel des collégiens et lycéens en classe : les contraintes liées à l'épidémie de Covid-19 commencent à se desserrer lundi, sur fond de lente décrue des hospitalisations, mais le corps médical appelle les Français à ne pas relâcher leur comportement.

La première étape du calendrier de déconfinement donnera un léger avant-goût de liberté, avec la fin des attestations en journée et des restrictions de déplacement. 

Après deux semaines d'enseignement à distance, qui encadraient deux semaines de congés, les lycéens retrouveront leur établissement en demi-jauge, avec une alternance de classe en présentiel et distanciel. 

Pour les collèges, la rentrée s'effectuera en présentiel, sauf pour les élèves de 4e et 3e des quinze départements les plus touchés par la pandémie, qui feront aussi leur rentrée en demi-jauge.

Le couvre-feu à 19H00 demeurera en vigueur. 

Il sera repoussé à 21H00 le 19 mai, date prévue pour la réouverture des commerces, des terrasses, des musées, des salles de cinémas et des théâtres avec des jauges limitées. Et le 9 juin verra le couvre-feu retardé à 23H00 et la réouverture des cafés et restaurants en intérieur et des salles de sport. 

Ce sont ces deux étapes qui poussent les scientifiques à interpeller les Français pour qu'ils redoublent de vigilance, malgré le sentiment de liberté retrouvée.

« Le pays se trouve toujours sur un plateau élevé », souligne l'infectiologue suisse Didier Pittet dans Le Journal du Dimanche. « Du fait de ce haut plateau, il y a un risque de quatrième vague, même en été. Si la population se relâche trop, si le respect des mesures barrière chute, le rebond sera plus rapide ».

Pour Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques, « il y avait besoin de relâcher la pression au niveau de la population ». Mais il se dit « un peu plus inquiet vis-à-vis des étapes suivantes, et notamment celle du 9 juin », avec les réouvertures des salles de restaurants et cafés, dans un entretien au Monde samedi. 

« Si le niveau d'incidence reste très élevé, la probabilité qu'une personne infectée se trouve dans un restaurant va être très élevée. Or les restaurants et les bars sont des endroits où les gens ne portent pas de masque », relève-t-il

La vaccination s'élargit

Les différentes étapes du calendrier de déconfinement, prévu le 30 juin avec la fin du couvre-feu, sont toutefois suspendues aux indicateurs de progression du virus.

Emmanuel Macron entend « actionner des ‘freins d’urgence’ sanitaires dans les territoires où le virus circulerait trop », avec ces critères : plus de 400 infections pour 100 000 habitants, une augmentation « très brutale » de ce taux et « une menace de saturation des services de réanimation ».

Actuellement, les données hospitalières montrent une lente décrue : le nombre de patients en réanimation a ainsi baissé de 380 en une semaine. Il restait cependant élevé (5 581 samedi).

Tous services confondus, 28 603 malades de la Covid-19 étaient hospitalisés samedi, et 195 sont morts en 24 heures, portant le nombre total de décès à plus 104 700 depuis le début de l'épidémie.

Depuis samedi, la vaccination est ouverte aux majeurs qui « souffrent de maladies chroniques », selon les déclarations cette semaine du ministre de la Santé Olivier Véran, soit quelque 4 millions de personnes.

Tous les plus de 50 ans, sans condition, pourront être vaccinés à partir du 15 mai, et tous les majeurs à partir du 15 juin, a aussi indiqué le président de la République vendredi.

Sur le terrain, face aux doses inutilisées faute de candidats ou à cause de désistements, les initiatives locales, notamment en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, se multiplient pour élargir la vaccination aux personnes volontaires, dérogeant ainsi aux critères officiels de la campagne vaccinale.

Au total en France, près de 15,8 millions de personnes ont reçu une première injection (30% de la population majeure), dont 6,5 millions ont été complètement vaccinées (12,4% de la population majeure), selon les chiffres publiés samedi par la direction générale de la santé.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.