G7: Washington présente sa nouvelle approche sur le dossier nord-coréen

Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères Dominic Raab (à gauche) et le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) posent pour une photo avant leur réunion bilatérale à Londres le 3 mai 2021, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7. (Photo, AFP)
Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères Dominic Raab (à gauche) et le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à droite) posent pour une photo avant leur réunion bilatérale à Londres le 3 mai 2021, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 03 mai 2021

G7: Washington présente sa nouvelle approche sur le dossier nord-coréen

  • Le président américain a affirmé qu'il utiliserait «la diplomatie tout autant qu'une dissuasion sévère» pour contenir les ambitions nucléaires de Pyongyang
  • Pour Pyongyang, «La soi-disant "diplomatie" américaine est une pancarte fallacieuse destinée à couvrir leurs actes hostiles, et la "dissuasion" annoncée est simplement un moyen de poser des menaces nucléaires»

LONDRES: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a entamé lundi à Londres la première rencontre en personne des ministres des Affaires étrangères du G7 depuis deux ans, en présentant l'approche de l'administration Biden sur la Corée du Nord, déjà dénoncée par Pyongyang.

Sur fond de pandémie de Covid-19 ravageant l'Inde à l'heure où l'horizon s'éclaircit pour les pays occidentaux, le Royaume-Uni accueille les chefs de la diplomatie du club des pays riches, pour préparer la sortie de la crise sanitaire et le sommet du G7 le mois prochain dans le Sud-Ouest de l'Angleterre.

Inde, Corée du Sud, Afrique du Sud et Brunei, qui préside l'Asean, l'Association des pays d'Asie du Sud-Est, ont été invités pour ces trois jours de discussions. Celles-ci aborderont également les tensions croissantes avec la Russie et la Chine, ainsi que les pourparlers pour remettre sur pied l'accord nucléaire iranien.

Avec un arsenal de strictes mesures anti-Covid, Antony Blinken a rencontré séparément ses homologues japonais et sud-coréen quelques jours après que Joe Biden a passé en revue la politique américaine à l'égard de la Corée du Nord.

«Nous sommes très reconnaissants d'avoir cette occasion de tenir des discussions approfondies avec les Etats-Unis après les conclusions de la revue de votre politique», a déclaré le chef de la diplomatie sud-coréenne Chung Eui-yong, saluant «le message très positif et ouvert» de Joe Biden au Congrès la semaine dernière.

Le président américain a affirmé qu'il utiliserait «la diplomatie tout autant qu'une dissuasion sévère» pour contenir les ambitions nucléaires de Pyongyang.

Selon le département d'Etat américain, Antony Blinken et ses homologues japonais et sud-coréen se sont mis d'accord sur le but commun d'aller vers une dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Voie intermédiaire

Le président américain Joe Biden a demandé un examen de la politique américaine envers la Corée du Nord, après l'approche hautement personnalisée de son prédécesseur Donald Trump et ses trois rencontres taillées pour les télévisions avec Kim Jong Un.

Cette évaluation propose un terrain d'entente en s'éloignant de la tentative ambitieuse, mais finalement infructueuse, de M. Trump de parvenir à un accord de grande envergure qui, après sept décennies, pourrait enfin mettre officiellement fin à la guerre de Corée.

Mais la Maison Blanche veut aussi discuter avec la Corée du Nord, un changement par rapport à la politique de «patience stratégique» de l'ancien président Barack Obama, qui consistait à maintenir Pyongyang à distance jusqu'à ce que son comportement change.

La Corée du Nord a dénoncé dimanche l'approche de Joe Biden, affirmant qu'il conserve une «politique hostile» en vigueur depuis un demi-siècle.

«La soi-disant "diplomatie" américaine est une pancarte fallacieuse destinée à couvrir leurs actes hostiles, et la "dissuasion" annoncée est simplement un moyen de poser des menaces nucléaires», a récemment déclaré un responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères Kwon Jong Gun.

Les Etats-Unis s'attendaient à une réaction stridente de Pyongyang qui avait en 2019 décrit M. Biden comme un «chien enragé» qui «doit être battu à mort avec un bâton».

Antony Blinken a également évoqué la Birmanie à la fois avec le Japon et Brunei, un peu plus d'une semaine après que les dirigeant de l'Asean ont invité le chef de la junte à un sommet et appelé à la fin des violences.

M. Blinken et son homologue japonais Toshimitsu Motegi se sont entretenus au sujet «du besoin urgent de mettre la Birmanie de retour sur la voie de la démocratie et de demander des comptes à la junte militaire», selon le département d'Etat américain.

Les forces de sécurité birmanes ont tué des centaines de personnes en réprimant des manifestations quasi-quotidiennes, tandis que la violence ethnique s'est également accrue.

La Corée du Nord se trouve avec l'Iran au menu des discussion du dîner d'ouverture du sommet.

Washington et Londres ont tempéré les informations selon lesquelles Téhéran va libérer leurs citoyens respectifs détenus en Iran.

La diplomatie britannique a affirmé dimanche que les «discussion légales se poursuivent», au sujet de l'Irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, récemment condamnée en Iran à une nouvelle peine de prison et dont le traitement relève selon Londres de la «torture».

Après le G7 qui se tient à Londres jusqu'à mercredi, le secrétaire d'Etat américain se rendra à Kiev pour témoigner du soutien «indéfectible» des Etats-Unis à l'Ukraine après le déploiement de troupes russes à la frontière, sur fond de relations tendues avec la Russie.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.