Un professeur américano-palestinien poursuit en justice un membre du Congrès américain

Selon les allégations d’Aymen Chéhadé, Marie Newman n’a pas respecté les conditions d’un contrat qu'elle avait signé avec lui en 2018, alors qu'elle était candidate au Congrès américain dans le troisième district de Chicago (Facebook)
Selon les allégations d’Aymen Chéhadé, Marie Newman n’a pas respecté les conditions d’un contrat qu'elle avait signé avec lui en 2018, alors qu'elle était candidate au Congrès américain dans le troisième district de Chicago (Facebook)
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Publié le Mercredi 05 mai 2021

Un professeur américano-palestinien poursuit en justice un membre du Congrès américain

  • Selon lui, il y aurait eu une rupture de contrat en raison de la promesse d'un poste de premier plan dans le bureau de Marie Newman
  • Chéhadé a déclaré à Arab News qu'il lui avait donné des conseils de façon non officielle sur la politique étrangère du Moyen-Orient pendant la campagne électorale

ATLANTA: Un professeur d'histoire palestino-américain poursuit Marie Newman, membre du Congrès, pour rupture de contrat, après qu’elle a apparemment refusé d'honorer un accord écrit qu'elle avait signé en lui promettant un poste important dans son bureau après sa victoire électorale l'année dernière. 

Aymen Chéhadé a intenté une action en justice devant la Cour fédérale de Chicago, alléguant le fait que Newman était en violation d’un contrat qu'elle avait signé avec lui en 2018, alors qu'elle était candidate au Congrès américain dans le troisième district de Chicago, dans l’État de l’Illinois. 

Il a affirmé à Arab News qu'il avait officieusement conseillé Newman pendant sa campagne électorale sur les questions de politique étrangère au Moyen-Orient, ainsi que sur le conflit israélo-palestinien. 

Il a déclaré qu'il avait rédigé certaines de ses déclarations en faveur des droits politiques palestiniens, l'aidant à remporter le large vote arabo-américain dans le district, qui compte environ 111 000 Arabes américains – la plus grande concentration dans cet État, et la sixième plus importante aux États-Unis –.  

Newman, qui se définit comme une «Démocrate progressiste», a battu le membre du Congrès, Dan Lipinski, qui s’est aliéné nombre de ses électeurs arabo-américains – dont la majorité sont des Palestiniens de troisième et quatrième générations – avec son bilan électoral. 

Chéhadé a précisé que Newman lui avait demandé de ne pas se présenter au Congrès, car il était en train d'étudier la possibilité de concourir pour le même siège. 

Il a assuré qu'elle lui avait demandé de soutenir sa campagne en échange du poste de conseiller en politique étrangère, ou bien de directeur de district ou des affaires législatives. 

Le bureau de Newman a déclaré à Arab News qu’il confirmait le fait qu'elle avait eu des «discussions sur un emploi» avec Chéhadé, mais qu'elle lui avait «clairement indiqué, bien avant son élection au Congrès qu'il ne serait pas employé par son bureau ». La déclaration qualifie le procès de «futilité» et de «perte de temps.» 

L'avocate Rima Kapitan, basée à Chicago, et qui représente Chéhadé, a affirmé à Arab News que Newman était poursuivie par son client à titre officiel et individuel pour rupture de contrat. 

Kapitan a précisé que les avocats de Newman avaient déposé une requête pour soumettre l'affaire devant le tribunal, se fondant sur un détail de procédure, alléguant du fait que Newman jouissait de l'immunité absolue contre les poursuites au sein du gouvernement américain en sa qualité de membre du Congrès. Newman avait signé le contrat avec Chéhadé avant d'y être élue. 

«Il y a là une injustice évidente parce que Newman n'a pas respecté son contrat avec mon client», a déclaré Kapitan. 

Chéhadé a expliqué que le conflit avec Newman avait commencé lorsqu'elle avait changé le texte d'une déclaration sur la Palestine, qu'il avait rédigé pour elle pendant la campagne, en exprimant son soutien à Israël en tant qu'«État juif» démocratique. 

Kapitan a déclaré qu'il semble que «Newman a décidé de ne pas honorer le contrat parce qu'il s'opposait à son insistance à définir Israël comme un État juif.» 

Chéhadé a soutenu qu’«appuyer Israël en tant qu'État exclusivement juif est anti-palestinien parce cela suppose le refus aux Palestiniens d’une citoyenneté pleine et égale dans leur patrie, et jette les bases politiques et juridiques pour qu'Israël les expulse ou les relègue à un statut inférieur à celui de ses citoyens juifs.» 

Il a ajouté que Newman, non seulement n'a pas été à la hauteur de sa réputation de progressiste, mais a agi de manière «discriminatoire» à son encontre, en raison de ses origines. 

«Il y aurait eu un tollé si Newman avait refusé d'honorer son contrat d’emploi signé avec une personne appartenant à une minorité raciale ou religieuse différente de la mienne», a-t-il déclaré. 

Newman a exprimé son soutien à un État palestinien indépendant sur les territoires occupés par Israël lors de la guerre de 1967. 

Elle s'est également opposée au déplacement de l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem et a décrit la construction de colonies israéliennes sur les terres palestiniennes occupées comme une «violation du droit international.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Soudan: les paramilitaires annoncent leur accord pour une proposition de trêve humanitaire

Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
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  • "En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire"
  • "Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise.

"En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire" proposée en septembre par les pays médiateurs du Quad, les Etats-Unis, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

"Les FSR attendent de (...) commencer des discussions sur les arrangements pour la cessation des hostilités", affirme le communiqué publié sur leur chaine Telegram en saluant les efforts de médiateurs.

De son côté, le chef de l'armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, a déclaré que ses forces continuaient "de défaire l'ennemi et de sécuriser l'Etat soudanais jusqu'à ses frontières".

"Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé.

Après une réunion au sommet sur cette proposition portée par Washington, l'administration pro-armée basée à Port-Soudan avait fait savoir mardi qu'elle comptait poursuivre la guerre tout en présentant un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix".

Cette réunion à Port-Soudan était intervenue après des nouveaux efforts de l'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, de faire avancer le plan présenté mi-septembre par le Quad.

"Massacre" 

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait encore exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires, qui a éclaté en 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire contemporaine, selon l''ONU.

Des images satellite analysées par le laboratoire de l'université américaine de Yale montrent des "activités d'élimination des corps" dans la ville d'El-Facher, prise par les paramilitaires, avec notamment des traces "correspondant à des fosses communes".

Depuis la prise le 26 octobre de cette ville du Darfour, dans l'ouest du Soudan, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

De multiples témoignages, étayés par des vidéos publiées par les paramilitaires des FSR sur les réseaux sociaux, décrivent des atrocités dans cette région coupée du monde.

Selon le rapport du Humanitarian Research Lab (HRL), des données aériennes récentes indiquent aussi qu'"un massacre est en cours sur le site de l'ancien hôpital" pour enfants.

Depuis la chute d'El-Facher, les violences continuent dans la région du Darfour, où est située la ville, mais les combats se concentrent au Kordofan, une région stratégique du centre du Soudan car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

 


L'armée israélienne annonce avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
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  • "L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué
  • L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région.

"L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le mouvement libanais soutenu par l'Iran avait déclaré jeudi matin rejeter toute "négociation politique" entre le Liban et Israël, proposée par des émissaires.

L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région.

"L'armée israélienne va bientôt frapper les infrastructures militaires appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans tout le sud du Liban, en réponse aux tentatives interdites de cette organisation de reprendre ses opérations dans la région", a écrit le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, sur X, en appelant les habitants de trois villages, Aita al-Jabal, al-Taybeh et Tayr Debba, à immédiatement quitter leurs logements.

Il a ensuite appelé à évacuer un bâtiment et ses environs du village de Zawtar El Charqiyeh, dans la même zone.

Dans une déclaration séparée, la porte-parole du gouvernement israélien, Sosh Bedrosian, a déclaré plus tôt qu'Israël prendrait des mesures pour garantir le respect du cessez-le-feu dans le sud du Liban.

"Israël continuera à défendre toutes ses frontières et nous continuons à insister sur la pleine application de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Mme Bedrosian aux journalistes.

"Nous ne permettrons pas au Hezbollah de se reconstruire", a-t-elle ajouté.

Un cessez-le-feu a mis fin en novembre 2024 à une guerre entre le Hezbollah et Israël. Ce dernier a poursuivi ses attaques contre les bastions du mouvement armé au Liban, affirmant vouloir l'empêcher de reconstituer ses forces.

Le Hezbollah a affirmé jeudi son "droit légitime" à se défendre face à l'intensification des attaques israéliennes.

 


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.