Un policier tué à Avignon dans une opération antidrogue

Une unité de CRS a quadrillé le quartier où le policier a été abattu hier par des trafiquants de drogue, à Avignon. (Photo, AFP)
Une unité de CRS a quadrillé le quartier où le policier a été abattu hier par des trafiquants de drogue, à Avignon. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 mai 2021

Un policier tué à Avignon dans une opération antidrogue

  • «Tout est mis en œuvre pour que cet acte odieux ne reste pas impuni», a affirmé le chef du gouvernement Jean Castex
  • La mort du policier survient dans un contexte marqué par le traumatisme de l'assassinat, à coups de couteau, d'une fonctionnaire de police dans un commissariat à Rambouillet

MARSEILLE: Un policier a été tué mercredi lors d'une opération antidrogue à Avignon, un drame qui survient alors que l'exécutif a placé la lutte contre les trafics au coeur de ses priorités et que l'insécurité s'annonce un thème majeur de la campagne présidentielle.

«Tout est mis en œuvre pour que cet acte odieux ne reste pas impuni», a souligné le chef du gouvernement Jean Castex, qui a annoncé la nouvelle sur Twitter. 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a quant à lui indiqué qu'il se rendait sur place mercredi soir, évoquant un «terrible drame».

Selon les premiers éléments, vers 18H30, le policier décédé et son équipage ont été requis «pour des perturbateurs en centre-ville à proximité d'un point de deal», a expliqué une source policière. 

A leur arrivée, ils «auraient constaté une transaction» et «tenté d'interpeller plusieurs individus se livrant à la revente de stupéfiants», a-t-elle ajouté. 

Un homme a alors «fait feu à plusieurs reprises» sur le policier, a encore dit cette source. L'auteur présumé des tirs est «en fuite», a-t-elle précisé. De source policière, le suspect a pris la fuite «en trottinette».

Selon des sources syndicales, le policier tué s'appelait Eric, il avait une quarantaine d'années et était affecté dans un groupe de recherche et intervention (GRI).

Sur Twitter, le syndicat Unité SGP Police a présenté ses condoléances aux proches de la victime, «lâchement abattu(e) en intervention».

«L’ensemble du ministère de l’Intérieur est en deuil ce soir à la suite du décès d’un policier en intervention à #Avignon, mortellement blessé par des tirs d’arme à feu», a aussi réagi la porte-parole du ministère sur Twitter.

«La mère des batailles»

Tout récemment, mi-avril, lors d'une intervention baptisée «coca84», sept Vauclusiens avaient été interpellés pour trafic de stupéfiants par la brigade de recherche de la gendarmerie d'Avignon. Quelque 37 armes et de nombreuses munitions de divers calibres avaient été récupérées à cette occasion.

La mort de ce policier survient dans un contexte marqué pour les forces de l'ordre par le traumatisme de l'assassinat terroriste de Stéphanie Monfermé, une fonctionnaire de police tuée à coups de couteau dans le commissariat de Rambouillet il y a une dizaine de jours à peine.

Il intervient aussi alors que l’exécutif a ces derniers mois érigé la sécurité au premier rang de ses priorités, à un an de l’élection présidentielle.

Dans un entretien accordé au Figaro Emmanuel Macron a récemment fait de l'éradication des trafics de stupéfiants «la mère des batailles» et son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin salue régulièrement sur Twitter les «démantèlements» de «points de deal».

A la mi-avril, le chef de l'Etat s'était même rendu à Montpellier pour une visite consacrée à ce thème, et il y avait notamment passé 40 minutes dans une voiture avec des policiers de la brigade anticriminalité qui lui avaient montré des points de deal de la ville.

Emmanuel Macron avait également visité le quartier populaire de la Mosson, où en février un groupe de dealers armés avaient pris en otage des agents de sécurité et tagués le nom de leur point de deal sur les murs avant d'être délogés par une grosse opération de police.

La droite et le RN dénoncent pour leur part «l’échec total», selon le mot du candidat ex-LR à la présidentielle Xavier Bertrand, du gouvernement en matière de sécurité.

Selon une étude de l'institut Elabe publiée le mois dernier, les électeurs français citent l'emploi à 31%, le pouvoir d'achat (31%) et la sécurité (30%) comme les thèmes qui compteront le plus dans leur choix en 2022.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste». 


France: au moins cinq migrants décédés lors d'une tentative de traversée de la Manche

Photo d'archives d'un contrebandier réparant le moteur du bateau sur la plage de Gravelines, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 12 octobre 2022, pour tenter de traverser la Channe anglaise (Photo, AFP).
Photo d'archives d'un contrebandier réparant le moteur du bateau sur la plage de Gravelines, près de Dunkerque, dans le nord de la France, le 12 octobre 2022, pour tenter de traverser la Channe anglaise (Photo, AFP).
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  • Douze migrants avaient perdu la vie en 2023 dans ces circonstances, selon la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord
  • En 2023, 29.437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45.774 en 2022, année record, d'après des chiffres du ministère britannique de l'Intérieur

WIMEREUX: Au moins cinq migrants, dont une enfant, sont décédés après "un mouvement de foule" en mer lors d'une tentative de traversée de la Manche dans la nuit de lundi à mardi à partir d'une plage du nord de la France.

Trois hommes et une femme figurent également parmi les personnes décédées et une personne a été légèrement blessée, a indiqué à l'AFP la préfecture du département du Pas-de-Calais, confirmant une information de La Voix du Nord.

Les faits ont eu lieu à 5H00 (3h00 GMT), quand un small-boat avec plus de 110 personnes à bord a pris la mer depuis la plage de Wimereux, selon le récit de la préfecture.

"Après un premier échouage sur un banc de sable, le bateau a de nouveau repris la mer", a indiqué la préfecture. "Un mouvement de foule serait survenu dans l'embarcation surchargée, générant plusieurs victimes."

La tentative de traversée a eu lieu sur une mer calme et avec un temps dégagé, mais avec une température à peine quelques degrés au dessus de zéro.

Avec ce drame, au moins quinze personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche en direction de la Grande-Bretagne en 2024, selon un décompte de l'AFP.

Douze migrants avaient perdu la vie en 2023 dans ces circonstances, selon la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.

Année record 

Le dernier drame remonte au 3 mars avec le décès par noyade d'une fillette de sept ans dans le canal de l'Aa, un petit fleuve qui se jette dans la mer du Nord, alors qu'elle se trouvait sur une petite embarcation avec 15 autres migrants.

Fin février, un Turc de 22 ans est décédé en tombant de son embarcation au large de Calais et deux autres migrants sont portés disparus. Un Erythréen a été mis en examen et incarcéré samedi dans ce dossier.

Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, sont morts à Wimereux alors qu'ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau à 9 degrés.

Le corps d'un homme a par ailleurs été découvert le 19 mars dans le chenal de l'Aa, à Grand-Fort-Philippe, probablement un migrant signalé disparu alors qu'il tentait, selon les associations, de rejoindre le Royaume-Uni en bateau.

En 2023, 29.437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45.774 en 2022, année record, d'après des chiffres du ministère britannique de l'Intérieur.

Le Parlement britannique a approuvé dans la nuit de lundi à mardi le projet de loi permettant l'expulsion vers le Rwanda de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni.

Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak et présenté comme une mesure-phare de sa politique de lutte contre l'immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile - d'où qu'ils viennent- entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques.


Grenades factices au consulat d'Iran à Paris: 10 mois de prison avec sursis

La police de Paris a déclaré avoir mené une opération au consulat iranien après qu'un témoin ait rapporté avoir vu dehors un homme portant une grenade et un gilet explosif, vendredi 19 avril 2024 (Photo, AP).
La police de Paris a déclaré avoir mené une opération au consulat iranien après qu'un témoin ait rapporté avoir vu dehors un homme portant une grenade et un gilet explosif, vendredi 19 avril 2024 (Photo, AP).
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  • L'homme de 61 ans, qui vit en France depuis de longues années, a également été condamné par le tribunal correctionnel à une obligation de soins, une interdiction de porter une arme et une interdiction de paraître au consulat
  • Le prévenu, qui s'exprime dans un français correct mais souffre de problèmes d'audition, comparaissait pour «menace de mort»

PARIS: Un homme d'origine iranienne qui s'était introduit vendredi dans le consulat d'Iran à Paris avec des grenades factices pour se "venger" du gouvernement de Téhéran a été condamné lundi à Paris à 10 mois de prison avec sursis.

L'homme de 61 ans, qui vit en France depuis de longues années, a également été condamné par le tribunal correctionnel à une obligation de soins, une interdiction de porter une arme et une interdiction de paraître au consulat, ainsi que dans le 16e arrondissement de Paris où les faits ont eu lieu.

A la barre, il a expliqué qu'il n'avait voulu "menacer personne", mais avait souhaité "se venger" des autorités iraniennes, "terroristes" à ses yeux.

La veille des faits, "on m'a informé que mon cousin avait été pendu en Iran, et que ma soeur avait été arrêtée", a affirmé Nicolas K., qui réside en banlieue parisienne et participe régulièrement à des manifestations d'opposants iraniens à Paris.

Le prévenu, qui s'exprime dans un français correct mais souffre de problèmes d'audition, comparaissait pour "menace de mort" et "violences avec préméditation".

Vendredi après-midi, il était entré dans la section consulaire de l'ambassade d'Iran, muni d'un gilet avec des explosifs factices.

Selon des témoins, dont les récits ont été rapportés à l'audience par le président du tribunal, il avait "fait tomber des drapeaux" iraniens, et répété "j'ai envie de mourir, je suis à bout".

Intervention des négociateurs 

L'intervention de négociateurs de la police avait finalement permis son interpellation; il était de lui-même sorti du bâtiment sans son gilet.

Selon un expert psychiatre, il ne souffre ni d'une altération, ni d'une abolition de son discernement. A la barre, il a fait de longues digressions sur la situation politique en Iran. "Ça ne m'intéresse pas, nous devons rester sur les faits", lui a rétorqué le président.

Le représentant du parquet a estimé que les faits poursuivis ne relevaient pas d'un "acte de résistance politique", mais bien d'"infractions de droit commun".

"C'est l'acte isolé d'une personne qui certes ne va pas bien, mais qui n'a aucune légitimité pour se venger de qui que ce soit", a dit le procureur, qui avait requis un an de prison, dont quatre mois avec sursis.

L'avocate du prévenu, Me Louise Hennon, a elle a plaidé la relaxe, faisant notamment valoir qu'une condamnation porterait une "ingérence disproportionnée dans la liberté d'expression" de son client.