Washington en faveur de la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid

Des gens se rassemblent pour se faire vacciner contre le coronavirus Covid-19 dans un camp de vaccination à Lahore, Inde, le 5 mai 2021. (Photo, AFP)
Des gens se rassemblent pour se faire vacciner contre le coronavirus Covid-19 dans un camp de vaccination à Lahore, Inde, le 5 mai 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 mai 2021

Washington en faveur de la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid

  • « Il s'agit d'une crise sanitaire mondiale, et les circonstances extraordinaires de la pandémie de la Covid-19 appellent à des mesures extraordinaires »
  • Les brevets sont détenus essentiellement par des laboratoires américains qui sont globalement opposés à leur levée

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu'ils étaient favorables à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid, une prise de position exceptionnelle à l'heure où les pays pauvres manquent cruellement des précieuses doses, seules armes contre la pandémie qui poursuit ses ravages, notamment en Inde.

« Il s'agit d'une crise sanitaire mondiale, et les circonstances extraordinaires de la pandémie de la Covid-19 appellent à des mesures extraordinaires », a souligné la représentante américaine au Commerce Katherine Tai, soulignant l'urgence de la situation. 

Le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué sur Twitter une « décision historique ».

« L'administration croit fermement aux protections de la propriété intellectuelle, mais pour mettre fin à cette pandémie, elle soutient la levée » des brevets sur les vaccins anti-Covid, a justifié Mme Tai, précisant que Washington participait « activement » aux négociations menées à l'Organisation mondiale du Commerce pour permettre la levée de ces brevets.

La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a, elle-même, fait de l'accès aux vaccins une priorité pour son organisation.

Pour l'heure, les brevets sont détenus essentiellement par des laboratoires américains qui sont globalement opposés à leur levée car cela les priverait, selon eux, d'une manne financière pour des innovations coûteuses.

Sollicités par l'AFP, Johnson & Johnson, Pfizer et Moderna n'ont pas directement réagi à l'annonce américaine.

Mais la Fédération internationale de l'industrie pharmaceutique (IFPMA) a jugé « décevante » cette annonce.

« Nous sommes totalement en phase avec l'objectif que les vaccins anti-Covid 19 soient rapidement et équitablement partagés dans le monde. Mais comme nous n'avons de cesse de le dire, une suspension est la réponse simple mais fausse à un problème complexe », a-t-elle expliqué.

Stephen Ubl, le président de la fédération américaine (PhRMA), a souligné que cette décision pourrait ainsi « affaiblir davantage les chaînes d'approvisionnement déjà tendues et favoriser la prolifération des vaccins contrefaits ».

Selon lui, il faut plutôt s'attaquer au problème de la distribution et de la disponibilité « limitée » des matières premières.

L'annonce de Washington intervient alors que la fracture se creuse entre les nations déshéritées à la peine et les pays riches, où les campagnes de vaccination –  bientôt élargies aux Etats-Unis aux adolescents et au Canada aux enfants dès 12 ans – , permettent une levée progressive des restrictions sanitaires.

Exhortés par l'OMS à la solidarité dans ce domaine, les membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie) ont discuté mercredi à Londres des moyens d'augmenter leur assistance financière ou de partager leurs doses excédentaires pour aider les Etats pauvres.

Exposé à des cas potentiels de Covid-19, le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, a été contraint de participer virtuellement à cette réunion.

Des milliards de dollars débloqués en Inde

L'Inde, qui subit une deuxième vague dévastatrice, a dénombré 3 780 morts et 382 000 contaminations supplémentaires en 24 heures, soit plus de 222 000 décès et près de 20,3 millions de cas au total, un bilan que certains experts jugent largement sous-évalué.

Cette situation est notamment attribuée à des rassemblements religieux, à des meetings politiques ainsi qu'à l'inaction du gouvernement de Narendra Modi.

Les hôpitaux sont submergés et à court de réserves d'oxygène, de médicaments, de lits, malgré l'aide internationale qui afflue.

La levée temporaire des brevets sur les vaccins est notamment réclamée par l'Inde et l'Afrique du Sud pour pouvoir accélérer la production mais certains pays dont la France y sont opposés.

Paris plaide plutôt pour des dons en faveur des pays démunis.

Dans ce contexte, Katherine Tai reconnaît que les tractations à l'OMC "prendront du temps étant donné la nature consensuelle de l'institution et la complexité des questions en jeu".

En Inde, la Banque centrale a annoncé 6,7 milliards de dollars de prêts bon marché au système de santé vétuste qui peine à surmonter l'afflux de malades, certains trouvant la mort aux portes mêmes des hôpitaux.

Quant à la Malaisie, confrontée également à une nouvelle vague, elle va renforcer les restrictions dans sa capitale Kuala Lumpur où seuls les commerces essentiels resteront ouverts.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.