Zineb Djazia Benmoussat ressuscite les traditions vestimentaires algériennes ancestrales

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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Zineb Djazia Benmoussat ressuscite les traditions vestimentaires algériennes ancestrales

  • La créatrice, qui a baigné dans l'art et la tradition de la confection des costumes algériens, exerce depuis vingt ans son métier de styliste haute couture avec passion
  • S’inspirant des grands stylistes internationaux, Zineb Djazia Benmoussat se qualifie d’artisane qui confectionne ses créations à partir de matières diverses

PARIS: Inspirée par les traditions de sa ville natale, Tlemcen, une ville-musée avec ses palais andalous, Zineb Djazia Benmoussat, juriste de formation et fondatrice d’El-Hanaa Haute couture, a été initiée dès son plus jeune âge à la tradition du costume algérien. Influencée par ses tantes, spécialisées dans la confection du précieux costume nuptial, la chedda, elle réalisait, à huit ans, ses toutes premières créations.

La créatrice, qui a baigné dans l'art et la tradition de la confection des costumes algériens, exerce depuis vingt ans son métier de styliste haute couture avec passion. Elle aime le travail manuel, minutieux et précis, et a fait du mélange des couleurs et des textures sa marque de fabrique. Zineb Djazia Benmoussat s’efforce de donner un nouveau souffle à l’habit traditionnel algérien, tout en respectant les codes des traditions ancestrales. 

Interrogée par Arab News en français sur son engagement et sa passion pour perpétrer les tenues traditionnelles en Algérie et à l’étranger, la fondatrice d’El Hanaa Haute couture nous explique que «cela a commencé lorsqu’elle a confectionné, pour son mariage, et pour plusieurs jeunes filles de sa région, des tenues traditionnelles qui associent rites et savoir-faire artisanaux qui se transmettent depuis des générations».  

Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco 

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La chedda, un habit royal inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) depuis le 5 décembre 2012, est une longue robe de soie dorée confectionnée dans un tissage traditionnel au fil d’or torsadé et travaillée au M’nsouj Alhrar (technique de broderie haute couture). 

Cette tenue traditionnelle, indispensable pour les cérémonies de mariage à Tlemcen, est très coûteuse. Composée de plusieurs pièces: une blousa, une fouta et un gilet travaillé à la fetla («fil d’or torsadé»), d’un h’zam («ceinture») et d’un mendil («drapé») accroché par des fibules, elle est aussi ornée d’accessoires et de bijoux portés sur la tête et sur le buste. Nous pouvons citer la meskia («collier suspendu»), le kravach, le khoras et la chachiya, confectionnés en or et en perles, comme les colliers de perles de culture. «La chedda ne serait pas complète sans une couronne en forme de cône brodée de fetla qu’on appelle “tedj” (“couronne”) et sublimée par le zerof, un collier en or, orné de pierres précieuses que l’on pose sur le front», précise la créatrice. 

Diplômée de l'École supérieure des arts plastiques de Genève, historienne de l'art et styliste, Leyla Belkaïd a retracé l’histoire des robes de mariées de Tlemcen dont la plus emblématique, la chedda. L’historienne, qui compte à son actif de nombreuses créations de décors et de costumes de théâtre, considère que ce costume «conserve cette forte dimension magique et spirituelle», qui résulte, selon elle, de «l’assemblage d’éléments antiques, médiévaux et plus récents, qui dissimulent le corps sous des couches de soie artisanale, de velours brodé d’or et de perles baroques». 

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«Le caftan court, dissimulé par les colliers de perles et entièrement brodé à la main, s’est cristallisé sous cette forme pendant l’époque turque, car Tlemcen était la ville la plus occidentale du monde ottoman pendant les quatre siècles précédant la colonisation française. La robe qui se porte sous le caftan s’appelle “blousa”, un nom latin. Dans sa forme actuelle, elle a environ un siècle et révèle l’influence des robes à la française du début du XXe siècle», explique l’historienne dans la presse suisse à la suite du classement de ce costume traditionnel au patrimoine culturel de l’humanité par l’Unesco en décembre 2012. 

«Quant à la coiffe conique, brodée et ornée de sept à neuf diadèmes, on la doit à l’Andalousie de l’époque musulmane. Lors de la Reconquista, les exilés musulmans et juifs se sont massivement réfugiés en Afrique du Nord, et plusieurs dizaines de milliers d’immigrés des régions de Cordoue et de Grenade sont arrivés à Tlemcen entre les XIIIe et XVe siècles. Cette coiffe, qui évoque la rencontre entre le Proche-Orient et l’Espagne, entre l’Asie et l’Europe, s’est ainsi perpétuée sur la rive africaine de la Méditerranée.»

Ambassadrice de la tenue algérienne à Istanbul

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S’inspirant des grands stylistes internationaux, Zineb Djazia Benmoussat se qualifie d’artisan qui confectionne ses créations à partir de matières diverses. «Pour réaliser mes costumes, j’utilise des chutes de dentelles et des tissus perlés, des plumes, des pierres Swarovski, des perles naturelles comme les perles de culture», nous explique la styliste, qui précise «réaliser ses travaux en relief, tout en couleurs». Selon elle, «ce qui caractérise le travail créatif, c’est l’exclusivité», qu’elle considère comme «un élément important dans le processus de création». 

Sa passion pour le voyage et l’histoire l’a poussée à s’installer à Istanbul. La ville, une porte entre l’Orient et l’Occident, son histoire, de l’Empire byzantin à la dynastie ottomane, font d’elle l’une des villes les plus magnifiques du monde. «Je suis très amoureuse de mon travail, je le poursuis en Turquie, le pays de la mode qui m’inspire, source de la création et de la Haute couture. Concernant la disponibilité de la matière première, je voyage vers d’autres pays. Je crée des modèles, des tenues haute couture traditionnelles revisitées pour représenter mon pays l’Algérie», nous confie-t-elle.

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Elle y devient ambassadrice de la tenue algérienne. «C’est avec fierté que j’ai été nommée ambassadrice de la tenue algérienne en Turquie», nous confie Zineb Djazia Benmoussat. «C’est un honneur mais aussi un défi et une promesse envers l’Algérie». Aujourd’hui, ses créations sont vendues en Algérie, où elle dispose d’une boutique et d’un atelier. «Les ventes sont faites sur commande», nous indique-t-elle. «Mes créations sont aussi vendues en Europe», ajoute-t-elle, «car ma clientèle est composée, essentiellement, de la communauté algérienne résidant à l’étranger, notamment en France, en Belgique et en Hollande». 

Zineb Djazia Benmoussat a participé à de nombreux événements internationaux organisés par Oriental Fashion Show (Paris), notamment dans les villes de Marrakech (Maroc), Dubaï (Émirats arabes unis) et Istanbul (Turquie).


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.