La Commission royale pour AlUla: l'hôtellerie est un secteur d'investissement phare

Le plan directeur couvre la zone patrimoniale principale d'AlUla avec une mise en œuvre en trois phases jusqu'en 2035. (Photo fournie)
Le plan directeur couvre la zone patrimoniale principale d'AlUla avec une mise en œuvre en trois phases jusqu'en 2035. (Photo fournie)
Le coût total du développement est estimé à 57 milliards de riyals saoudiens (15 milliards de dollars). (Photo fournie)
Le coût total du développement est estimé à 57 milliards de riyals saoudiens (15 milliards de dollars). (Photo fournie)
L’UCR estime que l’hôtellerie est l’un des principaux domaines dans lesquels le potentiel d’AlUla peut s’exprimer et pour lequel les partenariats et les projets se développent à un rythme rapide. (Photo fournie)
L’UCR estime que l’hôtellerie est l’un des principaux domaines dans lesquels le potentiel d’AlUla peut s’exprimer et pour lequel les partenariats et les projets se développent à un rythme rapide. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 14 mai 2021

La Commission royale pour AlUla: l'hôtellerie est un secteur d'investissement phare

  • Le plan directeur Journey Through Time comprendra 5 000 chambres d'hôtel, dont 1 000 seront prêtes à être utilisées d'ici à 2023
  • «Nous voulons que nos offres d’hôtellerie reflètent fidèlement la tradition d’accueil chaleureuse de la communauté locale, ancrée dans le respect de l’histoire et de la nature»

DUBAÏ: Le plan directeur de 15 milliards de dollars (1 dollar = 0,82 euro) récemment annoncé par l’Arabie saoudite pour le développement d’AlUla entraînera l’arrivée de certains des groupes hôteliers les plus célèbres du monde, l’hôtellerie ayant été identifiée comme un domaine d’investissement phare pour le plan.

Le plan directeur Journey Through Time – le premier d’une série de plans pour le développement d’AlUla, que la Commission royale d’enquête pour AlUla (UCR) a publié le 7 avril – comprendra 5 000 chambres d’hôtel, dont 1 000 seront prêtes à être utilisées d’ici à 2023. D’ici à 2035, 9 400 chambres sont prévues dans le cadre d’une stratégie de développement plus large pour AlUla. 

Le plan directeur couvre la zone patrimoniale principale d’AlUla, avec une mise en œuvre en trois phases jusqu’en 2035, la première devant être achevée d’ici à 2023.

Le coût total du développement est estimé à 57 milliards de riyals saoudiens (15 milliards de dollars), dont 12 milliards de riyals sont destinés aux infrastructures de base.

«Grâce au plan directeur Journey Through Time, nous développons le potentiel d’AlUla en tant que destination, un atout culturel mondial et un investissement important», a déclaré à Arab News Wessam Lubbard, directeur financier de l’UCR.

«Le plan directeur présente diverses opportunités d’investissement dans plusieurs catégories d’actifs telles que des projets culturels emblématiques, des infrastructures sociales, des services publics et de mobilité, des projets d’accueil, commerciaux et résidentiels», indique Wessam Lubbard. «De plus, nous avons minimisé tous les investissements futurs en engageant notre financement de démarrage de 2 milliards de dollars dans des projets essentiels à AlUla.»

L’UCR estime que l’hôtellerie est l’un des domaines principaux dans lesquels le potentiel d’AlUla peut s’exprimer et pour lequel les partenariats et les projets se développent à un rythme rapide. C’est aussi un secteur qui peut grandement contribuer à Saudi Vision 2030 grâce à une croissance durable au sein de la communauté locale.

«Nous voulons que nos offres d’hôtellerie reflètent fidèlement la tradition d’accueil chaleureuse de la communauté locale, ancrée dans le respect de l’histoire et de la nature», a déclaré à Arab News Philip Jones, directeur de la gestion et du marketing des destinations de l’UCR.

Parmi les hôtels déjà présents à AlUla, ou en cours de construction, figurent Accor Banyan Tree, Aman et Habitas. L’UCR s’attend à ce que d’autres noms viennent prochainement s’ajouter à cette liste.

Aman Resorts est connue pour ses propriétés exclusives, dont beaucoup sont situées hors des sentiers battus dans des destinations exotiques, tandis que d’autres se trouvent dans certaines des villes les plus cosmopolites du monde, comme New York et Tokyo.

L’AlUla Hegra Resort, par Aman, qui devrait être achevé à la fin de 2023, sera situé en montagne, dans une vallée isolée du secteur Nabataean Horizon d’AlUla, à proximité du site classé au patrimoine mondial de l’Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) de Hégra. Il comprendra 40 villas de luxe, un centre de découverte, une bibliothèque partiellement creusée dans la roche, un spa souterrain et un verger biologique sur plusieurs niveaux célébrant le paysage naturel.

«Nos partenaires, dont Habitas et Aman, ainsi que le célèbre architecte Jean Nouvel ont des styles radicalement différents mais une chose en commun: une approche immersive de chaque destination», déclare Philip Jones. «En nous associant à des marques de classe mondiale qui comprennent notre paysage, nous créons une destination qui met l’expérience du visiteur et la culture locale au premier plan.»

La chaîne de villégiature de luxe écologique Habitas constitue un autre atout majeur d’AlUla. La marque, dont le site phare se situe à Tulum, au Mexique, construit un complexe de 100 chambres dans les canyons du désert de la vallée d’Ashar d’AlUla. L’hôtel intégrera des influences locales à travers sa musique, ses soins de spa et ses séances de yoga axées sur l’astronomie. Le développement du complexe entraînera un impact écologique minimal.

Banyan Tree, géré par Accor, agrandit son complexe d’Ashar en partenariat avec l’UCR dans le secteur Nabatean Horizon d’AlUla. Quarante-sept nouvelles villas seront ajoutées, portant le total à 82, ainsi que plusieurs nouveaux restaurants et un spa. L’hôtel est soigneusement conçu pour se fondre dans le paysage naturel saisissant de la vallée d’Ashar, située à 15 kilomètres de Hégra.

Un autre bon exemple de l’engagement et de l’investissement de l’UCR dans le patrimoine d’AlUla à travers le tourisme et l’hôtellerie est la construction de la première propriété en son genre par le grand cabinet d’architecture Atelier Jean Nouvel, qui a également réalisé le Louvre d’Abu Dhabi.

Le bâtiment a pour objectif de faire revivre l’héritage architectural vieux de deux mille ans des anciens Nabatéens, évoquant une partie importante du passé d’AlUla dans une structure contemporaine qui tient compte des anciennes formations rocheuses environnantes grâce à son architecture et à son design conçus avec sensibilité.

L’investissement dans le patrimoine et les infrastructures essentielles d’AlUla est d’une importance capitale pour l’UCR. Elle a déjà consacré 2 milliards de dollars à des projets de développement, notamment l’extension de l’aéroport international d’AlUla et l’amélioration des infrastructures de sécurité, ainsi que le développement des atouts touristiques phares, notamment le domaine d’Ashar et le Maraya.

Le Maraya, un lieu polyvalent à la fois salle de concert et plus grand bâtiment en miroir du monde, s’intègre parfaitement dans la vallée d’Ashar. Dans ses murs en miroir, des artistes comme Andrea Bocelli, Lionel Richie et Lang Lang se sont tous produits pendant le festival Winter at Tantora. Le lieu convient également pour des réunions et des conférences de grande envergure et a accueilli le 41e Sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en janvier 2021.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Veolia redéfinit la gestion des déchets dangereux : une stratégie mondiale au service de la durabilité

Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
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  • Veolia prévoit d’augmenter de 50 % sa capacité de traitement des déchets dangereux d’ici 2030, dans le cadre de son programme stratégique GreenUp
  • La nouvelle technologie Drop® permet la destruction de PFAS ciblés jusqu’à 99,9999 %, marquant une avancée majeure dans la lutte contre les « polluants éternels »

Courrières, France: Alors que les déchets dangereux deviennent un enjeu stratégique pour l’industrie mondiale, le géant des services environnementaux Veolia prend les devants avec une feuille de route audacieuse. Lors de sa conférence “Deep Dive Waste to Value” organisée à Courrières, dans le nord de la France, l’entreprise a dévoilé sa stratégie pour accroître de 50 % d’ici 2030 ses capacités de traitement des déchets dangereux — un pilier essentiel de son plan GreenUp, conçu pour accélérer le développement d’infrastructures durables à l’échelle mondiale.

L’événement a marqué un repositionnement stratégique : dans une ère de régulation renforcée, de transformations industrielles et de préoccupations sanitaires liées aux polluants chimiques, les déchets dangereux ne sont plus une passivité à gérer, mais bien une ressource à valoriser, un risque à neutraliser, et un défi mondial nécessitant des solutions évolutives et scientifiquement validées.

Des dirigeants de Veolia, venus d’Europe, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et de la région Australie–Nouvelle-Zélande, ont dévoilé les contours de ce nouveau positionnement : d’une part, des technologies de destruction des PFAS, d’autre part, des acquisitions ciblées à l’international. Ensemble, ils ont tracé la voie d’un futur axé sur l’innovation, les investissements d’infrastructure et des solutions régionales adaptées aux besoins industriels.

Des pots de peinture aux molécules PFAS : l’étendue des déchets dangereux

Les déchets dangereux ne se limitent pas aux industries : ils comprennent aussi des produits ménagers courants — pots de peinture inutilisés, pesticides périmés, solvants.

Ainsi, la transition vers l’économie circulaire commence au niveau individuel. Un rappel que le changement durable dépend à la fois de l'infrastructure systémique et des choix quotidiens.

À grande échelle, Veolia vise à porter ses capacités de traitement des déchets dangereux à 530 000 tonnes supplémentaires, à éliminer plus de 9 millions de tonnes de polluants par an, et à accroître de 50 % le chiffre d’affaires de ce segment d’ici 2030.

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Estelle Brachlianoff et des dirigeants de Veolia lors de la conférence “Deep Dive Waste to Value” à Courrières - France. (Photo: fournie)

Selon Estelle Brachlianoff, directrice Générale de Veolia, « Le traitement des déchets dangereux devient un goulet d’étranglement stratégique pour de nombreuses industries. C’est aussi un enjeu essentiel pour la santé humaine et la sécurité environnementale. »

Stratégie macro et micro : un duo indispensable

Brachlianoff a insisté sur cette double approche : « Nous avons besoin de coopération internationale, mais aussi de changement au niveau des ménages. Un impact durable exige les deux. » Trois forces façonnent cette dynamique : la dépollution sanitaire, la restructuration industrielle, et la résilience des chaînes d’approvisionnement. « Les déchets ne sont plus des déchets — c’est une ressource inexploitable », a-t-elle ajouté.

Veolia traite aujourd’hui plus de 8,7 millions de tonnes de déchets dangereux par an et a enregistré 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 sur ce segment. Son offre mobilise des technologies de pointe telles que la séparation des métaux stratégiques, le recyclage des batteries, et le traitement thermique via son réseau propriétaire de laboratoires et d’incinérateurs.

Courrières : le laboratoire du progrès

Le site de Courrières, l’un des plus avancés de Veolia, traite environ 140 000 tonnes de déchets dangereux par an. Chaque lot subit entre 10 et 20 tests, suivi d’un tri selon la famille de déchets, puis d’un traitement par incinération ou process chimique — un cycle complet pouvant durer de 10 à 45 minutes.

Le niveau de complexité et d’investissement requis rend ces infrastructures dépendantes du volume local. En cas de volume insuffisant, les déchets sont transférés vers d’autres installations en Europe ou ailleurs.

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(Photo: fournie)

Défi PFAS : la technologie Drop®

Veolia a annoncé la mise en service de Drop®, sa nouvelle technologie brevetée de destruction des PFAS — ces substances perfluoroalkylées persistantes, aussi surnommées « produits chimiques éternels ». Développée en interne, Drop® est désormais déployée sur 20 lignes d’incinération européennes.

Fonctionnant à plus de 900 °C dans un procédé catalytique, Drop® garantit un taux de destruction (DRE) pouvant atteindre 99,9999 % pour les PFAS – polymériques et non polymériques (PFOA, PFOS, PFHxS). De plus, cette méthode réduit fortement la corrosion et l’encrassement dans les brûleurs, renforçant ainsi la fiabilité à long terme.

« C’est une innovation disruptive capable d’éliminer les PFAS ciblés tout en préservant l’intégrité des installations industrielles », explique Catherine Ricou, directrice, déchets dangereux Europe. « Nous sommes fiers de poser une référence européenne dans le traitement des PFAS. »

Des marchés mondiaux aux réponses locales

En Europe, Catherine Ricou met en avant quatre piliers : réseau, diversité des équipements, proximité client et innovation, appuyés par 20 sites en activité et une croissance ciblée de 10 % par an de l’EBITDA sur les déchets dangereux.

En Amérique du Nord, Bob Cappadona, directeur, services et solutions environnementaux, souligne des acquisitions récentes dans le Massachusetts et la Californie, ainsi que la mise en service d’une des plus grandes usines de traitement des PFAS aux États-Unis, dans le Delaware.

Au Moyen-Orient, Helder Daravano, directeur, MAGMA, précise que la région croît deux fois plus vite qu’en Europe, malgré un marché quatre fois plus petit, grâce à des installations stratégiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

En Australie/Nouvelle-Zélande, Matt Ead, directeur, services nationaux de remédiation, décrit la transition du simple enfouissement vers des procédés de prétraitement, soutenue par des opérations de fusion-acquisition et des stratégies adaptées au marché local.


L'Arabie saoudite propose aux entreprises canadiennes un potentiel de 2,5 milliards de dollars dans le secteur minier

Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
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  • Des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises.
  • Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien.

DJEDDAH : Les entreprises canadiennes se sont vu présenter les possibilités d'exploration dans le secteur minier de l'Arabie saoudite lors d'une table ronde à Vancouver.

Selon l'agence de presse saoudienne, des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises, en soulignant les objectifs de la stratégie minière globale du gouvernement.

Les intervenants ont également souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume et ses efforts continus pour développer le secteur minier, maximisant ainsi sa contribution à la diversification économique.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien, dont les richesses minérales sont estimées à environ 9 300 milliards de SR (2 480 milliards de dollars).

Cet effort comprend également le Future Minerals Forum, lancé en 2022 en tant que conférence internationale annuelle où les leaders mondiaux de l'industrie minière collaborent, partagent leurs connaissances et s'attaquent aux principaux défis et opportunités de l'industrie.

La réunion de Vancouver est l'une des nombreuses réunions prévues avant la cinquième édition du Forum des minéraux du futur du Royaume en janvier. Selon SPA, "les participants à la table ronde ont réaffirmé le rôle vital du FMF pour façonner l'avenir du secteur minier mondial et développer des solutions efficaces à ses défis dans le cadre des changements en cours dans les paysages énergétiques et industriels".

Le rapport ajoute que le ministère a également organisé un séminaire avec des investisseurs à Toronto, où il a également présenté des opportunités d'investissement prometteuses dans le secteur minier du Royaume.

Ces réunions s'inscrivent dans la dynamique des engagements de haut niveau entre le Canada et l'Arabie saoudite, dont le ministre de l'industrie, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, qui a conduit une délégation à Ottawa et à Toronto en octobre afin de faire progresser la coopération bilatérale après le rétablissement des liens diplomatiques en mai 2023.

La visite a également mis en évidence l'intérêt de l'Arabie saoudite pour l'expertise du Canada en matière de technologies financières numériques, de levés géologiques et de développement des capacités humaines, s'alignant sur les efforts du Royaume pour construire un secteur minier basé sur le savoir et axé sur l'innovation dans le cadre de la Vision 2030.

En 2023, les exportations non pétrolières du Royaume vers le Canada s'élevaient à 140 millions de SR, principalement composées de métaux de base et de produits végétaux. En revanche, les importations non pétrolières en provenance du Canada ont atteint 2,89 milliards de SR, notamment des locomotives, des produits pharmaceutiques, du matériel d'optique et d'imagerie et des appareils électriques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane : Éric Lombard affirme croire en la possibilité d'un accord avec Washington

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.
  • "À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien.

PARIS : Face à la menace de nouveaux droits de douane brandie par l'administration Trump, le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.

"À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien à La Tribune Dimanche, publié en ligne samedi. Alors que les surtaxes douanières doivent théoriquement entrer en vigueur en juillet, il estime : "Je pense que nous allons trouver un deal avec les Américains."

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un pilier de sa politique commerciale. Il a instauré de nouvelles taxes sur de nombreux produits importés, avant de concéder une pause de 90 jours, qui prendra fin le 9 juillet.

Dans les négociations en cours entre l’Union européenne et Washington, des discussions pourraient inclure le secteur énergétique, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL). "L'Europe achète encore du GNL russe. Trois usines de liquéfaction sont en construction dans le golfe du Mexique. Nous pouvons donc augmenter nos importations de gaz américain, ce qui pourrait peser dans les négociations pour éviter une hausse de 10 % des tarifs", a précisé Éric Lombard.

Il a néanmoins plaidé pour une position ferme vis-à-vis des États-Unis : "Les premières mesures de riposte sur 22 milliards d’euros d’importations sont en suspens. Nous travaillons avec la Commission européenne sur un second paquet, bien plus conséquent. L’idéal serait de parvenir à un accord sans devoir enclencher ces représailles."

Interrogé sur les risques économiques liés aux tensions au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l’Iran, le ministre a écarté la crainte d’un regain d’inflation. "À 68 dollars le baril, les cours du pétrole restent en ligne avec les prévisions. Je ne vois pas de risque d’un retour de l’inflation énergétique, comme lors de la première année de la guerre en Ukraine", a-t-il estimé.

Enfin, Éric Lombard a défendu un mix énergétique associant nucléaire et renouvelables, dans un contexte de transition écologique. "J’espère que l’on va cesser les rodomontades politiques sur les énergies renouvelables", a-t-il lancé. "Dans le monde décarboné de demain, notre indépendance énergétique reposera sur ces deux sources. Il faut soutenir ces filières, créatrices de dizaines de milliers d’emplois dans nos territoires."