Comment les fidèles musulmans de Jérusalem savourent l'essence du ramadan

Des fidèles palestiniens prient devant le dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem le troisième vendredi du ramadan, le 30 avril 2021. (Photo: Ahmad Gharabli / AFP)
Des fidèles palestiniens prient devant le dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem le troisième vendredi du ramadan, le 30 avril 2021. (Photo: Ahmad Gharabli / AFP)
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Publié le Jeudi 13 mai 2021

Comment les fidèles musulmans de Jérusalem savourent l'essence du ramadan

  • Les dix derniers jours du ramadan sont toujours spéciaux, mais dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, ils sont uniques
  • Les fidèles et les étudiants se posent souvent des questions sur la vie et cherchent des solutions aux problèmes quotidiens

JÉRUSALEM: Les dix derniers jours du mois sacré du ramadan sont toujours spéciaux. Dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, ils sont uniques… et chargés d’émotion.

Le 10 mai, la police israélienne a pris d'assaut le Haram al-Sharif, qui abrite à la fois la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher, en lançant des gaz lacrymogènes et en tirant des balles en caoutchouc. Plus de 300 personnes ont été blessées dans les violences qui ont suivi.

Avant que les troubles n'y éclatent, Arab News a passé quatre jours à Jérusalem et s’est entretenu avec les fidèles dans l’attente de Laylat al-Qadr, la nuit du destin qui tombe le 28e jour du ramadan et marque la date, selon les érudits musulmans, de la révélation du Saint Coran.

La plupart des fidèles soulignent la dimension spirituelle de leurs visites.

Mohammed Abdo, un ouvrier du quartier de Sour Baher à Jérusalem, déclare qu'il aime aller à la mosquée aussi souvent que possible. En raison de son travail, il s’y rend habituellement pour les prières de l'après-midi et du soir. «Mais ma préférée est la prière de l'aube. C’est une sensation très spirituelle et céleste», ajoute-t-il.

Mustafa Abu Sway, professeur d'études islamiques à l'université Al-Qods et titulaire de la chaire Ghazali, déclare qu'il est presque toujours à la mosquée Al-Aqsa pour les prières de midi. «Je donne des conférences quotidiennes et le meilleur moment pour ces entretiens spirituels est juste avant les prières de midi.»

Il note que les fidèles et les étudiants se posent souvent des questions sur la vie et cherchent des solutions aux problèmes quotidiens.

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Des fidèles palestiniens arrivent pour prier devant le dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, le 30 avril 2021. (Photo: Ahmad Gharabli / AFP)

 

«Nous essayons de comprendre comment la foi islamique influence notre comportement. Que ce soit dans les relations personnelles, l'éthique du travail ou les questions d'environnement, nous discutons de toutes ces questions», explique-t-il.

Il souligne que les cercles universitaires internationaux s'intéressent beaucoup aux doctrines et à la pensée d'Al-Ghazali, un théologien islamique influent et un prédicateur célèbre.

Se rendre à Al-Aqsa n'est pas simple. Le parking le plus proche pour ceux qui viennent de l'extérieur de la vieille ville se trouve à plusieurs kilomètres. Une flotte de voiturettes électriques transporte les personnes âgées et handicapées, mais la majorité d’entre elles doivent faire une longue marche dans des rues pavées.

Certains entrent par la porte de Damas au nord et remontent le Khan Al-Zayt et le Suq Al-Wad, deux anciennes artères, vers les hauteurs de Haram Al-Sharif.

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Les forces de sécurité israéliennes montent la garde le 25 septembre 2020 devant la porte du Lion à Jérusalem afin d’empêcher les fidèles d'atteindre l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa en raison des mesures de restrictions liées à la pandémie de Covid-19. (AFP)

 

D'autres passent par la porte du Lion dans le mur Est de la ville. Une fois à l'intérieur de l'enceinte, il existe des entrées séparées pour les hommes et les femmes dans la mosquée du dôme du Rocher. À l'intérieur, une petite barrière en bois sépare les hommes des femmes.

Dans la structure séparée d'Al-Aqsa, le sud d'Al-Qably est réservé aux hommes tandis que la partie proche du Bab Al-Rahmeh, une autre section de prière, est divisée entre les hommes du côté droit et les femmes du côté gauche.

L'ensemble du complexe forme une esplanade qui domine la vieille ville, et il est entretenu par le ministère jordanien du Waqf (biens religieux). La Jordanie a détenu la vieille ville et la Cisjordanie jusqu'en 1967.

Pendant le ramadan, le Waqf aménage des zones spéciales afin de permettre à des centaines de fidèles de rompre le jeûne. Beaucoup viennent de l'extérieur de la ville, soit de l'intérieur des frontières d'Israël de 1948, soit de diverses parties de la Cisjordanie.

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Les forces de sécurité israéliennes surveillent les fidèles palestiniens pendant les prières de l'Aïd al-Fitr devant le complexe fermé de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, le 24 mai 2020. (photo AFP)

 

Cette année comme l’année dernière, l'entrée dans Israël depuis la Cisjordanie a été encore compliquée par la pandémie de Covid-19. Seules les personnes vaccinées ont pu obtenir un permis pour voyager depuis la Cisjordanie.

Avant l'incursion du 10 mai de la police israélienne dans le Haram al-Sharif, les commandants israéliens avaient ordonné aux gardes-frontières et aux agents de sécurité en civil d'adopter un profil bas.

Au début du mois sacré, les forces de sécurité israéliennes ont coupé l'électricité de quatre minarets et bloqué une place devant la porte de Damas, une entrée majeure de la vieille ville au nord-ouest d'Al-Aqsa.

Les commandants essayaient de faire taire l'appel à la prière le même soir qu'un événement commémoratif juif pour les soldats israéliens tombés au combat. À une autre date, ils ont tenté de prévenir les affrontements entre Palestiniens et manifestants juifs extrémistes qui criaient «mort aux Arabes».

L'atmosphère s’est encore dégradée avec les tentatives d'expulsion des familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, à l'extérieur de la vieille ville, des bâtiments revendiqués par les colons juifs. Les États-Unis et l'Union européenne (UE) ont appelé au calme.

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Les forces de sécurité israéliennes arrêtent un Palestinien qui a tenté de franchir une barrière de sécurité pour entrer dans le complexe fermé de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, le 24 mai 2020. (photo AFP)

 

Les gardes de la mosquée, qui sont employés par le gouvernement jordanien, sont également restés discrets lorsque les fidèles se déplaçaient à l’intérieur et autour du complexe.

Les gardes palestiniens surveillaient les visiteurs afin de s'assurer qu'ils ne violaient pas un accord conclu en 2014 à Amman entre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou; le secrétaire d'État américain, John Kerry; et le roi Abdallah de Jordanie.

L'accord non écrit stipule que seuls les musulmans peuvent prier à Al-Aqsa et au dôme du Rocher tandis que tous les autres peuvent s’y rendre pour une visite. Les juifs prétendent toutefois que l'esplanade est le site des premier et deuxième temples, qui sont sacrés dans la tradition juive. Israël revendique la totalité de Jérusalem comme sa capitale indivisible.

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Dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, les dix derniers jours du mois sacré du ramadan sont toujours spéciaux. (Crédit photo: We One Agency, Jérusalem, Palestine)

 

Les gardes du Waqf cherchent à contrer les tentatives de groupes juifs extrémistes, tels que le Temple Mount Faithful, qui veulent reconstruire le troisième temple sur le site. Ils pourraient tenter de réciter des prières juives en signe de revendication de souveraineté.

Durant les quelques heures séparant les prières de l'après-midi des prières du soir qui suivent la rupture du jeûne ou de l'iftar, Al-Aqsa était plus calme. Les habitants de la vieille ville rentraient chez eux pour rompre le jeûne avec leurs familles, tandis que les personnes extérieures étaient invitées dans un espace dédié de la mosquée par divers organismes de bienfaisance afin de partager un repas chaud, des boissons et des sucreries.

Des zones pour se laver étaient disponibles ainsi que de l'eau potable pour ceux qui jeûnent toute la journée sans boire ni manger.

Dans la soirée, les habitants de la vieille ville sortaient de leur maison pour organiser des prières communes de Tarawih avec ceux qui étaient restés dans la mosquée. Les fins de la soirée étaient consacrées à des discussions en petits et grands groupes et à des études religieuses.

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Des fidèles palestiniens se rassemblent devant l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem avant la troisième prière du vendredi du mois sacré du Ramadan, le 30 avril 2021. (photo AFP)

Certains restaient debout toute la nuit pour le petit déjeuner du sahur. Beaucoup dormaient avant d'être réveillés pour prendre un repas léger avant l'imsak (le moment de s'abstenir) au lever du soleil. Les lève-tôt retournaient à la mosquée pour le moment spécial des prières de l'aube. Certains n'ont pas le luxe de passer une nuit au Haram al-Sharif, le troisième site le plus sacré de l'Islam.

Nemeh Quteneh, de Beit Safafa, un autre quartier de Jérusalem-Est, marche avec sa mère et sa tante vers le dôme du Rocher, qui abrite la pointe du mont Moriah, pour les prières de l'après-midi.

Elle explique: «Ma mère, Sufiana, ne peut venir que l’après-midi, mais je préfère les prières tôt le matin. L'air est calme et le calme permet d'avoir cette connexion spirituelle que ce Lieu saint induit.»


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.