A Beyrouth, le destin tragique des pompiers martyrs tués dans l’explosion

Rita Hitti, en pleurs, suit le cortège funèbre de son fils Najib Hitti, de son neveu Charbel Hitti et de son gendre Charbel Karam, qui sont tous partis ensemble dans un camion de pompiers pour éteindre un incendie au port, qui aurait déclenché la méga-explosion du 4 août à Beyrouth, et ne sont jamais rentrés chez eux. (AFP)
Rita Hitti, en pleurs, suit le cortège funèbre de son fils Najib Hitti, de son neveu Charbel Hitti et de son gendre Charbel Karam, qui sont tous partis ensemble dans un camion de pompiers pour éteindre un incendie au port, qui aurait déclenché la méga-explosion du 4 août à Beyrouth, et ne sont jamais rentrés chez eux. (AFP)
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Publié le Lundi 24 août 2020

A Beyrouth, le destin tragique des pompiers martyrs tués dans l’explosion

  • Les pompiers ne savaient pas que l'entrepôt où ils sont intervenus contenait 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, entreposées à côté de feux d'artifice
  • Parmi les victimes, plusieurs membres d’une même famille, une jeune femme qui était sur le point de se marier, et un jeune père de famille

BEYROUTH: Famille, amis et collègues ont fait leurs adieux en larmes le 15 août à Ralph Mallahi, le sixième pompier identifié parmi les dix qui ont péri dans l'explosion du 4 août, qui a ravagé Beyrouth et conduit à la démission du gouvernement libanais.

Sa dépouille, placée dans un cercueil blanc a été portée par ses collègues - pompiers, officiers et sauveteurs - tous habillés de blanc, tandis que sa famille endeuillée et ses proches marchaient derrière le cercueil.

Une marche nuptiale a accompagné en fond sonore le cortège funèbre, qui est passé devant la Brigade des Pompiers de Beyrouth à La Quarantaine – son lieu de travail - avant de traverser les quartiers d'Ain Al-Remmaneh et Furn el-Chebbak où le soldat du feu a grandi. Sur le passage du cortège, les habitants lançaient du riz et des fleurs, rendant la scène encore plus poignante.

Des parents proches portent les cercueils des pompiers Charbel Hitti, Najib Hitti et Charbel Karam au milieu du cortège funèbre, dans leur ville natale de Qartaba, au nord de la capitale libanaise Beyrouth. (AFP)
Des parents proches portent les cercueils des pompiers Charbel Hitti, Najib Hitti et Charbel Karam au milieu du cortège funèbre, dans leur ville natale de Qartaba, au nord de la capitale libanaise Beyrouth. (AFP)

Jeune homme fringant de 24 ans, grand et aux yeux bleus, Ralph faisait partie d'un groupe de pompiers qui sont morts alors qu’ils tentaient de maîtriser le feu dans le hangar 12 du port de Beyrouth. Ils ont été soufflés par les deux explosions qui ont réduit à néant le port et les quartiers voisins.

Ni les pompiers ni les sauveteurs ne savaient que l'entrepôt contenait 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, entreposées à côté de feux d'artifice. L'explosion a coûté la vie à 180 civils,  et 30 personnes sont toujours portées disparues. Plus de 6.000 personnes ont été blessées, et des milliers d'autres ont été déplacées. La tragédie a également causé d’immenses dégâts matériels.

Le corps du sergent-chef Charbel Karam a été retrouvé samedi, quelques jours après la découverte de la dépouille de Ralph Mallahi, du sergent-chef Rami Kaaki, du sergent Elie Khouzami, du pompier Joe Noon et de Sahar Fares, membre de l’équipe des sauveteurs. D'autres corps doivent encore être identifiés.

Les dépouilles des pompiers Charbel Hitti, 22 ans, de son cousin Najib Hitti, de Michel Hawwa et de Joe Bou Saab ont également été retrouvées.

Des femmes libanaises regardent une affiche portant les photos de trois pompiers portés disparus, qui sont partis ensemble dans un camion de pompiers pour éteindre un incendie au port qui aurait déclenché l'énorme explosion du 4 août à Beyrouth, et qui ne sont jamais rentrés chez eux, avec la légende ci-dessous écrite en arabe "Les Héros." (AFP)
Des femmes libanaises regardent une affiche portant les photos de trois pompiers portés disparus, qui sont partis ensemble dans un camion de pompiers pour éteindre un incendie au port qui aurait déclenché l'énorme explosion du 4 août à Beyrouth, et qui ne sont jamais rentrés chez eux, avec la légende ci-dessous écrite en arabe "Les Héros." (AFP)

Lundi,  les funérailles de Charbel Karam et de deux autres pompiers se sont déroulées dans leur ville, où beaucoup ne pouvaient pas contenir leur émotion.

« Les sauveteurs nous ont dit qu’ils avaient retiré les dépouilles et avaient effectué un test ADN », a précisé Georges, le père de Charbel, à Arab News. Le permis de conduire de Najib a quant à lui été retrouvé à côté de dépouilles, indiquant ainsi qu’il conduisait le camion de pompiers.

Georges, extérieurement résistant, a décrit l’impact de la tragédie sur sa famille. « Mon fils n’est pas le seul à avoir été tué dans ce crime commis contre les Libanais. Najib, âgé de 25 ans, travaillait également avec lui ».

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Les deux hommes avaient rejoint la brigade des pompiers il y a trois ans, après avoir servi dans la brigade de la Défense civile à Qartaba. « Mon cousin Charbel Karam, qui est aussi mon beau-frère, a également été tué avec eux »,  a ajouté Georges.

Alors que les villageois portaient à bout de bras les photos de leurs trois fils perdus avec le mot « héros » inscrit dessus, la mère d’un des jeunes hommes était sans voix: « Je ne sais pas qui pleurer, mon fils, Charbel Hitti, mon frère Charbel Karam ou le fils de mon beau-frère Najib. »

Georges a expliqué que les trois jeunes hommes rendaient service aux gens, et venaient en aide aux démunis. Ils travaillaient à Beyrouth et rentraient chez eux à Qartaba, à 55 km de la capitale, ajoutant : « Dieu merci, ils n'ont jamais été affiliés à aucun parti (politique). »

Le jour de l'explosion, Georges était à Beyrouth et voulait leur rendre visite sur leur lieu de travail pour la première fois. « Je suis allé au siège central où ils dormaient, après un long travail d’équipe de nuit. J'ai réveillé mon fils Charbel et son cousin Najib et je leur ai dit que je les verrais à Qartaba après leur travail. Rentre dormir », m’a-t-il dit.  

Karlen pleure devant le cortège funèbre de son mari Charbel Karam, de son frère Najib Hitti et de son cousin Charbel Hitti, dans leur ville natale de Qartaba, au nord de la capitale libanaise Beyrouth, le 17 août 2020. (AFP)
Karlen pleure devant le cortège funèbre de son mari Charbel Karam, de son frère Najib Hitti et de son cousin Charbel Hitti, dans leur ville natale de Qartaba, au nord de la capitale libanaise Beyrouth, le 17 août 2020. (AFP)

Georges est resté un peu plus longtemps à Beyrouth, puis il est rentré chez lui. « Il ne m'est pas venu à l'esprit que ce serait la dernière fois que je les verrais - une visite d'adieu ». Charbel Karam, 37 ans, laisse une femme et deux toutes petites filles.

Le maire de Beyrouth, Marwan Abboud, a été le premier à déplorer la mort des dix pompiers, à la télévision, alors qu'il se dirigeait vers le port. « Nous avons perdu dix jeunes », avait-il déclaré.

C’est d’abord le corps de la jeune femme de l’équipe, Sahar Fares, qui a été retrouvé en premier sur le lieu de l’explosion. La jeune femme a été identifiée grâce à ses ongles et à son pantalon.

Sahar Fares avait même pris une photo du groupe qui souriait, avant de l’envoyer à l'homme qu'elle devait épouser en juin 2021. Son corps a été retrouvé sous les décombres le lendemain de l’explosion, alors que la photo du groupe faisait le tour des réseaux sociaux.

Sa famille est toujours sous le choc, et sa mère n'arrive pas à croire que sa fille qui s'apprêtait à vêtir une robe de mariée est morte. Ses collègues l'ont décrite comme « passionnée par son travail ». Elle était selon eux «  la première à se précipiter chaque fois que sonnait l'alarme, et l’une des plus dynamiques de l’équipe des sauveteurs. »

Ce mardi 4 août, l’équipe de pompiers était partie du siège central de la Brigade des pompiers en direction du quartier de la Quarantaine, vers le port, à bord d'un camion de pompiers et d'une ambulance.

La Brigade des pompiers, à laquelle appartenaient les victimes, a comme devise « Chevalerie - Sacrifice – Loyauté ».

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Elle comprend un groupe technique organisé et formé militairement, composé de techniciens spécialisés dans la lutte contre les incendies, dans le sauvetage et les secours, en plus de personnel militaire chargé de superviser le respect de l'ordre et du commandement.

Des collègues qui étaient avec les victimes lorsque l'alarme a été donnée l'après-midi du 4 août, ont précisé que Ralph Mallahi avait été le premier à monter dans le camion de pompiers qui se rendait au hangar en feu.

L'équipe s'est dirigée vers le port pour aider les pompiers qui y étaient déjà stationnés. « Il y a des photos prises par l'équipe quand nos pompiers essayaient d'ouvrir l'entrepôt, accompagnés d'un civil », a déclaré le lieutenant Ali Najm, responsable des relations publiques de la Brigade des pompiers de Beyrouth.

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Ralph Mallahi avait été le premier à monter dans le camion de pompiers qui se rendait au hangar en feu.

« Il s'est avéré qu'ils avaient besoin d'aide, et nous avons donné l'alarme une fois de plus. C’est à ce moment que tous les pompiers se sont dirigés vers les lieux du drame lorsqu'une énorme explosion s'est produite, les murs du siège central se sont effondrés et de gros dégâts y ont été causé », a-t-il ajouté. « Si nos pompiers avaient été au siège central au moment de l’explosion, nous aurions subi des pertes humaines encore plus importantes. »

La mère de Rami Kaaki a dit que son fils faisait son devoir, même s’il n’était pas de service ce jour-là. « J'essaie de me calmer en me disant que Dieu me l'a donné et que Dieu l'a repris, mais je n’arrive pas à supporter ce malheur », a-t-elle déclaré, chez elle à Burj Abi Haidar, à Beyrouth. « Ma belle-fille est enceinte, et a déjà une fille de quatre ans. Comment peut-on accepter ça ? »

La mère endeuillée a ajouté : « Tous les responsables devraient être pendus… surtout celui qui dit que son parti n'a pas accès au port ou à l'aéroport. Si vous savez ce qui est entreposé à Haïfa, comment ne savez-vous pas ce qui est stocké dans le port de Beyrouth ou dans le reste du pays ? »

« Rami travaillait au sein de la Brigade des pompiers depuis douze ans, a précisé son frère Khairuddin. C’est lui qui a appelé le siège central pour demander de l’aide, et si d’autres pompiers ne s’étaient pas dirigés vers les camions de pompiers pour se rendre au port, ils auraient certainement été touchés. Rami a sauvé ses collègues. »

Joe Noon, 27 ans, venait du village de Mishmish dans la région de Jbeil. Après l'explosion, son frère William, volontaire de la brigade de Défense Civile, s’est rendu tous les jours au port pour obtenir des informations.

Réactions de proches lors des obsèques des pompiers Charbel Hitti, Najib Hitti et Charbel Karam, dans leur ville natale de Qartaba, au nord de la capitale libanaise Beyrouth. (AFP)
Réactions de proches lors des obsèques des pompiers Charbel Hitti, Najib Hitti et Charbel Karam, dans leur ville natale de Qartaba, au nord de la capitale libanaise Beyrouth. (AFP)

Le corps de Joe, fort et robuste, connu pour avoir traîné à lui seul un camion, a été retrouvé sous les décombres. La dernière photo prise de lui le montrait en train d'essayer d'ouvrir la porte de l'entrepôt.

Les pompiers qui ont survécu à l'explosion ont blâmé les responsables du port. « Ils ont signalé un incendie mais n'ont pas dit ce qui était stocké dans l'entrepôt, a déclaré l'un d'eux. Ils ont conduit nos collègues à une mort certaine. S'ils avaient su ce qu'il y avait dans le hangar 12, ils n’y seraient jamais entrés, et ne seraient pas devenus des cadavres mutilés. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com

Beyrouth: «  Il n'y a plus rien  »
Par Arab News en Français -

Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com