Après les berges, Hidalgo s'attaque à la circulation dans le centre de Paris

La Maire de Paris Anne Hidalgo, le 19 février 2021, avant une rencontre avec des étudiants au campus Artem dans le cadre d'une visite sur le thème de la santé et de la solidarité, à Nancy. (Photo, AFP)
La Maire de Paris Anne Hidalgo, le 19 février 2021, avant une rencontre avec des étudiants au campus Artem dans le cadre d'une visite sur le thème de la santé et de la solidarité, à Nancy. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 14 mai 2021

Après les berges, Hidalgo s'attaque à la circulation dans le centre de Paris

  • «Il n'est pas question de supprimer tout le trafic» ni d'instaurer un péage urbain comme à Londres
  • En revanche, tous les véhicules qui passent par le cœur de la capitale sans s'y arrêter devront emprunter un autre itinéraire

PARIS: Son premier mandat avait été marqué par un bras de fer sur la piétonisation des voies sur berges, dont Anne Hidalgo était sortie vainqueur. Réélue en 2020, la maire PS de Paris se lance désormais dans la diminution drastique du trafic routier dans le centre de la capitale.

Des grandes artères avec deux fois moins de voitures qu'en temps normal, des petites rues où piétons et vélos cohabitent sans presque se soucier de la présence de véhicules... Cette vision, déjà une réalité sur la rue de Rivoli depuis la fin du premier confinement, doit se généraliser d'ici la mi-2022 avec l'instauration de la «zone apaisée Paris Centre et Saint-Germain».

Tel est en tout cas le projet de cette «zone à trafic limité» (ZTL) que la majorité de gauche veut mettre en place à l'issue d'une concertation publique débutée mercredi et qui doit s'étendre jusqu'à octobre.

«Il n'est pas question de supprimer tout le trafic» ni d'instaurer un péage urbain comme à Londres, prévient David Belliard, l'adjoint EELV chargé de la transformation de l'espace public à la manoeuvre. «Les riverains, les personnes à mobilité réduite, les taxis, les artisans et commerçants du quartier, etc. pourront continuer à y accéder», assure l'élu écologiste.

 

«Rôtis ou bouillis?»

En revanche, tous les véhicules qui passent par le cœur de la capitale sans s'y arrêter – le «trafic de transit» - devront emprunter un autre itinéraire ou un autre moyen de transport. Quid des deux-roues et des VTC, ou encore des cars de touristes ?

La consultation doit permettre de trancher mais pour Aurélien Véron, porte-parole du groupe d'opposition LR Changer Paris, elle est «jouée d'avance»: Anne Hidalgo «demande aux automobilistes s'ils veulent être mangés rôtis ou bouillis».

La concertation doit aussi permettre de déterminer les modalités d'accès à la ZTL. Outre une adaptation de la signalétique, la mairie envisage de «limiter le nombre d'accès possibles» en changeant par exemple les sens de circulation, explique David Belliard à l'AFP.

Pour faire respecter les règles, la création de la police municipale parisienne tombe à pic, souligne le maire de Paris Centre, Ariel Weil, qui a fait de la suppression du trafic de transit un étendard de sa campagne en 2020 avec le slogan «Paris Centre n'est pas un raccourci».

L'élu socialiste espère que la mesure entraînera un renoncement à la voiture ou à traverser Paris, et donc une «réduction mécanique du trafic dans les arrondissements voisins», là où la maire divers droite du Ve arrondissement Florence Berthout s'inquiète d'une «embolisation du trafic» à l'extérieur de cette zone.

«Ceux qui vont payer, c'est ceux qui sont en périphérie ou, intra muros, aux entrées de Paris», déplore-t-elle auprès de l'AFP.

 

Les berges, «pari gagné»

Pour Aurélien Véron, le «passage en force» d'Anne Hidalgo pourrait aussi lui valoir «des mouvements citoyens de colère à Paris et en banlieue», notamment des VTC et des deux-roues s'ils sont exclus de la zone. 

Pas la colère des élus de droite, pour l'instant: l'élargissement de la ZTL à des morceaux d'arrondissements de la rive gauche (Ve, VIe et VIIe) qu'ils dirigent prouve bien, selon Ariel Weil, «qu'au-delà des postures politiques, il y a un soutien fort à ces mesures. Si on propose ce périmètre, c'est qu'ils ont dit "d'accord"».

Un climat pour l'heure bien différent du long bras de fer politique et juridique qui avait marqué le premier mandat d'Anne Hidalgo autour de la fermeture à la circulation des voies sur berges de la Seine. «Un pari gagné», reconnaît M. Véron, qui préfère cette fois «discuter» pour «essayer de trouver des modalités et limiter la casse».

Alors que Mme Hidalgo pose les jalons d'une éventuelle candidature à la présidentielle de 2022, son projet pour le centre de Paris «est un peu un quitte ou double», estime l'opposant. «Elle est dans l'ornière dans les sondages et se dit qu'il faut peut-être tenter sa chance pour avoir l'image d'une réformatrice très ambitieuse».

Pour Ariel Weil, «ce qu'on pourra juger, c'est de la volonté de la maire de Paris de ne rien céder sur son programme et sur son volontarisme en matière de transition» écologique.


Fin de vie : Bayrou renvoie aux prérogatives du Parlement des questions en suspens

Le Premier ministre français François Bayrou assiste aux vœux du président de l'Assemblée nationale française à l'Assemblée nationale à Paris, le 14 janvier 2025. (Photo  AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou assiste aux vœux du président de l'Assemblée nationale française à l'Assemblée nationale à Paris, le 14 janvier 2025. (Photo AFP)
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  • Estimant que le Parlement a « des prérogatives qui doivent être pleinement respectées », il a affirmé que ce dernier « ne manquera pas de les exercer sur des sujets importants dans notre société, comme la fin de vie ».
  • Ce texte, qui avait été interrompu, devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais il devait le faire dans des conditions strictes et sans employer ces termes, préférant parler d'"aide active à mourir".

PARIS : Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, François Bayrou, a renvoyé mardi au « pouvoir d'initiative » du Parlement sur le sujet sensible de la fin de vie, l'évoquant brièvement sans se prononcer ni sur le délai d'examen d'un texte ni sur le fond.

Estimant que le Parlement a « des prérogatives qui doivent être pleinement respectées », il a affirmé que ce dernier « ne manquera pas de les exercer sur des sujets importants dans notre société, comme la fin de vie ».

Le feuilleton dure depuis plusieurs années sur ce sujet de société sensible, au cœur d'une promesse du président Emmanuel Macron.

Après une longue gestation, un projet de loi porté par le gouvernement de Gabriel Attal avait été examiné en première lecture au printemps 2023, jusqu'à l'avant-veille des élections européennes. La dissolution de l'Assemblée nationale avait mis fin à l'examen du texte avant le vote solennel.

Ce texte, qui avait été interrompu, devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais il devait le faire dans des conditions strictes et sans employer ces termes, préférant parler d'"aide active à mourir".

Plutôt que de relancer les travaux parlementaires via un projet de loi, c'est la proposition de loi du député Olivier Falorni (MoDem), qui reprend le texte issu des débats du printemps, qui servira de base aux nouvelles discussions.

« Le Premier ministre (François Bayrou) considère à juste titre que la fin de vie est un sujet majeur de société » et « la proposition de loi que j'ai déposée avec 227 députés peut être la meilleure démonstration » de la coopération exécutif-législatif, a réagi auprès de l'AFP Olivier Falorni, rapporteur général du projet de loi à l'examen interrompu par la dissolution.

Il estime qu'« il est maintenant urgent de relancer le débat parlementaire sur ce texte attendu par des millions de Français ».

Lors de la cérémonie des vœux aux parlementaires à la mi-journée, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, s'est montrée très offensive sur le sujet, plaidant pour un examen à partir du 3 février, conformément aux engagements du gouvernement Barnier. Elle a estimé que « ce texte important aurait dû être voté le 18 juin dernier ».

La fin de vie figurait à l'ordre du jour des débats de l'Assemblée les semaines des 3 et 10 février, avant que le gouvernement Barnier ne soit censuré.

Le gouvernement actuel compte plusieurs opposants à l'aide active à mourir, comme le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, issu de la droite conservatrice.

Du côté des soignants également opposés, le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), a déclaré à l'AFP : « On va voir maintenant comment et dans quel délai le Parlement s'en saisit. »

Elle a jugé « plus radical que tout ce qui se fait à l'étranger » le texte déposé par Olivier Falorni, « qui, contrairement à ce qu'il dit, n'est pas celui de la dissolution, puisqu'il a remis des choses contre lesquelles les députés avaient voté ».

Parmi les « gros points d'interrogation », selon elle, figurent « le fait que le geste puisse être effectué par des médecins, des infirmiers ou des proches, puisqu'il a remis les proches, contre quoi les députés avaient voté », ainsi que « des délais d'intervention extrêmement courts ».

Elle a aussi réclamé que la « priorité aux soins palliatifs, où il y a un vrai consensus », se traduise budgétairement.


Le Président Emmanuel Macron se rendra au Liban le Vendredi

Le président français Emmanuel Macron participe à une cérémonie en hommage à Ahmed Merabet, un policier musulman qui gardait les bureaux et qui a été exécuté à bout portant, dans le cadre d'une commémoration marquant les 10 ans de l'attaque islamiste contre le journal satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron participe à une cérémonie en hommage à Ahmed Merabet, un policier musulman qui gardait les bureaux et qui a été exécuté à bout portant, dans le cadre d'une commémoration marquant les 10 ans de l'attaque islamiste contre le journal satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Président de la République, Emmanuel Macron, se rendra au Liban dans le cadre d’une visite officielle ce vendredi 17 janvier 2025
  • Le chef de l’État souhaite, par cette visite, marquer l’engagement sans faille de la France en soutien au Liban, à sa souveraineté et à son unité

Le Président français, Emmanuel Macron, se rendra au Liban dans le cadre d’une visite officielle ce vendredi 17 janvier 2025.

Le chef de l’État souhaite, par cette visite, marquer l’engagement sans faille de la France en soutien au Liban, à sa souveraineté et à son unité. Il félicitera le président de la République libanaise, M. Joseph Aoun, pour sa récente élection, ainsi que le Président du Conseil désigné, M. Nawaf Salam.

Dans ce moment historique que vit le Liban, le chef de l’État leur réitérera ses vœux de plein succès dans la mission qui est la leur : former, dans les meilleurs délais, un gouvernement fort, capable de rassembler le Liban dans toute sa diversité, afin de mener les réformes essentielles au redressement du pays, permettre le retour de la prospérité pour toutes les Libanaises et tous les Libanais ainsi que la restauration de la sécurité et de la souveraineté du Liban partout sur son territoire. Il s’agit aujourd’hui de répondre aux aspirations du peuple libanais, aux côtés duquel la France s’est tenue en toutes circonstances.

Ce déplacement sera également l’occasion de travailler à la pleine mise en œuvre du cessez-le-feu annoncé le 26 novembre par le Président de la République et le Président Biden, et de réitérer l’engagement de la France à cet effet au sein de la FINUL ainsi que dans le cadre du mécanisme de vérification. Dans la suite de la conférence du 24 octobre et des contacts du chef de l’État avec les partenaires privilégiés du Liban, cette visite portera également sur les défis que représentent pour le Liban le renforcement de ses forces armées et de sécurité intérieure, au bénéfice de sa souveraineté, ainsi que sur les efforts humanitaires et de reconstruction nécessaires au redressement du pays.

M. Jean-Yves Le Drian, représentant personnel du chef de l’État au Liban, prendra également part à ce déplacement. Depuis juin 2023, il a eu la responsabilité de faciliter le dialogue entre les différents acteurs politiques libanais afin de parvenir à sortir du blocage institutionnel.

Ce déplacement reflète l’engagement constant de la France en faveur de la stabilité, de l’unité et du développement du Liban, partenaire et ami historique de la France. Il s’inscrit dans la mobilisation continue du Président de la République à l’égard du Liban à l’image des visites d’août et septembre 2020.


Prolongation du dispositif des tickets restaurant pour les courses alimentaires : le Sénat ouvre le débat

Source : Getty
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  • Des pâtes, de la farine, du beurre, de la viande achetés en « tickets-resto » au supermarché : cette possibilité, accordée à titre dérogatoire depuis la crise sanitaire pour soutenir le pouvoir d'achat, est débattue mardi au Sénat.
  • Cette mesure de soutien aux salariés est globalement consensuelle, mais un désaccord subsiste au Parlement quant à la durée de la dérogation : faut-il la prolonger jusqu'à la fin 2025 ou jusqu'à la fin 2026 ?

PARIS : Des pâtes, de la farine, du beurre, de la viande achetés en « tickets-resto » au supermarché : cette possibilité, accordée à titre dérogatoire depuis la crise sanitaire pour soutenir le pouvoir d'achat, est débattue mardi au Sénat, qui souhaite la prolonger.

Après l'Assemblée nationale fin 2024, la chambre haute se penche en fin d'après-midi sur une proposition de loi visant à prolonger l'utilisation des tickets restaurant pour les courses alimentaires dans les supermarchés.

Ce texte devait être examiné mi-décembre au Sénat si le gouvernement de Michel Barnier n'avait pas été renversé. Mais cette censure a eu une conséquence : depuis le 1^(er) janvier 2025, il n'est plus possible d'acheter au supermarché des produits alimentaires devant être préparés. D'où la nécessité de légiférer rapidement pour rétablir cette dérogation.

Cette mesure de soutien aux salariés est globalement consensuelle, mais un désaccord subsiste au Parlement quant à la durée de la dérogation : faut-il la prolonger jusqu'à la fin 2025 ou jusqu'à la fin 2026 ?

L'Assemblée nationale a opté pour une prolongation de deux ans, jusqu'à la fin 2026. Mais en commission, le Sénat, dominé par la droite, a proposé de limiter cette mesure à un an, tout en appelant à une réforme en profondeur du « ticket-resto » d'ici la fin 2025, afin de l'adapter à l'évolution des usages, notamment liée au développement du télétravail.

Si cette version est maintenue par la chambre haute mardi en séance publique, le texte devra à nouveau poursuivre sa route au Parlement jusqu'à ce qu'un accord émerge entre les deux chambres, repoussant ainsi sa promulgation potentielle.

Toutefois, de nombreux sénateurs vont tenter, par voie d'amendement, de modifier le texte pour le rendre identique à celui de l'Assemblée nationale et permettre une adoption définitive dès mardi.

« Si on choisit une date différente de l'Assemblée, on repartira sur une navette législative... Alors que si on vote un texte conforme, on pourra ouvrir le dossier en profondeur dès demain en vue d'une réforme », justifie la centriste Nadia Sollogoub auprès de l'AFP.

Même si elle prônait en décembre une prolongation limitée à 2025, notamment pour rassurer les restaurateurs qui s'opposent à cette dérogation, la rapporteure Les Républicains Marie-Do Aeschlimann se montre cette fois plus ouverte et assure qu'elle sera « facilitatrice » pour trouver un compromis.

« Je pense qu'il n'est pas nécessaire de 24 mois pour régler des problèmes déjà identifiés concernant les titres-restaurant. Mais il faut que le dispositif soit remis en place le plus rapidement possible pour mettre fin au flou qui règne actuellement et moderniser ce système qui est arrivé à bout de souffle », assure-t-elle à l'AFP.