Une édition critique de «Mein Kampf» bientôt en librairie

Un exemplaire du livre d'Adolf Hitler «Mein Kampf» (Mon combat) exposé au Musée de l'Holocauste à Buenos Aires le 29 novembre 2019. (Photo, AFP)
Un exemplaire du livre d'Adolf Hitler «Mein Kampf» (Mon combat) exposé au Musée de l'Holocauste à Buenos Aires le 29 novembre 2019. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 17 mai 2021

Une édition critique de «Mein Kampf» bientôt en librairie

  • C'est l'aboutissement d'un projet d'une dizaine d'années pour cette maison d'édition, qui a décidé d'intituler le livre «Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf»
  • Rédigé par Hitler entre 1924 et 1925, alors que le chef du parti nazi (NSDAP) purge une peine de prison après l'échec d'un putsch, «Mein Kampf» est un long manifeste d'un homme politique qui, de marginal, se hissera au pouvoir par les urnes en 1933

PARIS: L'éditeur Fayard a annoncé lundi la publication le 2 juin de son édition critique de «Mein Kampf», exposé de l'idéologie raciste et antisémite d'Adolf Hitler, et le versement des bénéfices à la Fondation Auschwitz-Birkenau.

C'est l'aboutissement d'un projet d'une dizaine d'années pour cette maison d'édition, qui a décidé d'intituler le livre «Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf».

La diffusion se fera selon des modalités rarement vues, à savoir uniquement chez les détaillants qui prendront l'initiative de le commander, indique Fayard dans un courrier aux libraires envoyé lundi, et obtenu par l'AFP.

«Pour commercialiser cet ouvrage, nous avons choisi de ne pas procéder à une mise à l'office (ndlr: diffusion à l'initiative de l'éditeur via les réseaux de distribution du livre) comme c'est l'usage, mais de proposer "Historiciser le mal" à la commande chez vous, chers libraires», explique dans ce courrier la présidente directrice générale, Sophie de Closets.

Le prix très élevé, 100 euros, devrait limiter le nombre de lecteurs.

Rédigé par Hitler entre 1924 et 1925, alors que le chef du parti nazi (NSDAP) purge une peine de prison après l'échec d'un putsch, «Mein Kampf» est un long manifeste d'un homme politique qui, de marginal, se hissera au pouvoir par les urnes en 1933, avant d'engager son pays dans une guerre mondiale et une entreprise de génocide des Juifs d'Europe.

Adolf Hitler y revient sur son parcours et expose sa vision en lançant de violentes imprécations contre ceux qu'il désigne comme les ennemis de l'Allemagne, à commencer par les Juifs.

Mille pages

Fayard a confié ce texte réputé difficile à un traducteur renommé, Olivier Mannoni, qui a travaillé sur des auteurs comme Sigmund Freud, Stefan Zweig ou Franz Kafka.

Le volume atteindra 1 000 pages, dont un tiers pour le texte original, et deux tiers pour l'appareil critique.

«Notre comité d'historiens, dirigé par Florent Brayard, a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l'édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres», a détaillé Fayard.

La première édition française de «Mein Kampf», sous le titre «Mon combat», approchant 700 pages, remonte à 1934, aux Nouvelles Editions latines, qui le commercialisent toujours.

Outre cette édition, publiée par ce que Mme de Closets qualifie de «maison d'extrême droite (qui en a vendu près de 5 000 exemplaires l'an dernier seulement)», l'éditrice relève qu'il est «très facile» de le trouver «en un clic» sur internet.

Fayard lui-même avait publié en 1938 une édition approuvée par le régime nazi, sous le titre «Ma doctrine», et deux fois plus courte, expurgée entre autres des nombreux passages antifrançais.

Cette fois-ci, «il n'est pas question, bien évidemment, que cette publication puisse être lucrative: ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d'extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente», précise la maison d'édition.

Dans un courrier à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot dont elle a envoyé une copie à l'AFP, Eliane Calmann-Levy, une descendante des fondateurs des éditions du même nom, a appelé le gouvernement à s'assurer de la «transparence comptable» par un «accès aux comptes détaillés de Fayard».

Une édition critique en allemand de «Mein Kampf», en deux tomes de près de 2 000 pages, a été publiée par un centre de recherches en histoire de Munich, l'IfZ, en janvier 2016, date à laquelle l'ouvrage est passé dans le domaine public.

En janvier 2021, les éditions Bellona à Varsovie publiaient une édition critique en polonais, de 1 000 pages.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com