La réouverture des boutiques est imminente, le casse-tête des soldes reste entier

L'Alliance du commerce, qui représente notamment les grandes enseignes du centre ville a demandé dès lundi «le maintien de la date» au 23 juin. (Photo, AFP)
L'Alliance du commerce, qui représente notamment les grandes enseignes du centre ville a demandé dès lundi «le maintien de la date» au 23 juin. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 18 mai 2021

La réouverture des boutiques est imminente, le casse-tête des soldes reste entier

  • Les avis divergents se font connaître, entre grands et petits commerçants
  • Objectif: pouvoir vendre «pendant quelques semaines au moins» les produits de la saison en cours «au juste prix, sans remise»

PARIS: Que faire face aux stocks de vêtements et chaussures non vendus par les commerçants «non-essentiels», fermés pendant des mois? Décaler les soldes, les maintenir aux dates actuelles, les allonger... Toutes les options sont sur la table, à la veille de la réouverture des boutiques.

Actuellement, la période est programmée du 23 juin au 20 juillet. Mais l'épidémie de Covid-19 a chamboulé le calendrier de ces opérations de liquidation des stocks, par ailleurs de plus en plus concurrencées par d'autres types d'opérations promotionnelles.

Les soldes de l'hiver avaient ainsi été décalés de deux semaines, à la demande des petits commerçants désireux de vendre plus longtemps au prix fort pour compenser leurs pertes liées au confinement de novembre. La période avait aussi été prolongée de deux semaines, jusqu'au 2 mars, cette fois pour laisser plus de temps pour déstocker.

Décalage aussi à l'été 2020, à début juillet au lieu de mi-juin. Cela avait notamment fait du tort aux commerces parisiens: début juillet, la capitale était vidée de nombreux habitants partis en vacances, et les touristes étaient peu nombreux.

Covid-19 - Commerces, restaurants, terrasses: ventilation, mode d'emploi

Rouvrir, dans tous les sens du terme: la ventilation est reconnue comme une arme anti-Covid-19 de première importance avant la réouverture des commerces mercredi. Le point sur les mesures prévues et sur celles qui manquent selon les spécialistes.

Pourquoi ventiler?

Pour combattre le risque de transmission de Covid-19 par les aérosols, ces nuages invisibles de particules que nous émettons lorsque nous parlons ou respirons.

Quelles mesures en intérieur?

En plus du masque et d'une jauge, il faudra «aérer les locaux par une ventilation naturelle ou mécanique».

Les commerces devront mesurer le dioxyde de carbone (CO2) dans l'air. Au-delà de 800 ppm (parties par million, l'unité de mesure), il faudra mieux aérer ou réduire le nombre de clients.

Où est-ce le plus compliqué?

Les lieux les plus difficiles à sécuriser «sont les zones de restauration collective car on y parle, on est démasqué et c'est en intérieur», répond Bruno Andreotti.

Il faudra «aérer les locaux par une ventilation naturelle ou mécanique» en «évitant de diriger le flux vers les clients». L'idéal est de privilégier une ventilation de la pièce par deux points distincts» pour créer des courants d'air, est-il précisé.

Et en terrasse?

Les terrasses rouvrent mercredi, avec une jauge de 50%, un maximum de six personnes par table et l'interdiction de la consommation debout. En extérieur, le risque des aérosols est beaucoup moins élevé que dans les espaces intérieurs mal ventilés.

Quid du plexiglas?

Selon le protocole gouvernemental, les petites terrasses échapperont à la jauge de 50% si elles séparent leurs tables (10 maximum) avec des paravents ou du plexiglas.

Décision «avant la fin du mois» 

Et cet été? Du côté du gouvernement, on explique que le ministre en charge des PME, Alain Griset, doit consulter cette semaine «fédérations de commerçants et associations de consommateurs». Son entourage promet une décision avant la fin du mois de mai.

En attendant, les avis divergents se font connaître, entre grands et petits commerçants.

L'Alliance du commerce, qui représente notamment les grandes enseignes du centre ville (Galeries Lafayette, Printemps, Le Bon Marché) et de grandes marques de l'habillement ou de la chaussure (Petit Bateau, Etam, Paraboot, Pataugas...), a demandé dès lundi «le maintien de la date» au 23 juin.

Cela permettrait notamment, assure l'organisation professionnelle, de «contribuer à la nécessaire relance de la consommation» et de «ne pas perdre la clientèle située dans les grandes agglomérations». A contrario, un décalage encouragerait les offres promotionnelles avant le coup d'envoi des «vrais» soldes.

D'autres commerces, plus petits notamment, ont la position inverse, assurant ne pas être en mesure de concurrencer les géants de la distribution en terme de promotions. Ainsi la Confédération des commerçants de France (CDF), présidée par Francis Palombi et représentant des petits commerces indépendants, est comme les fois précédentes farouche partisan d'un décalage des dates, en l'occurrence au 15 juillet et avec un maintien de la période à 4 semaines.

Objectif: pouvoir vendre «pendant quelques semaines au moins» les produits de la saison en cours «au juste prix, sans remise», selon un communiqué lundi soir. «Les commerçants ont besoin de réaliser une marge bénéficiaire pour assumer leurs échéances, leurs charges», plaide encore le CDF.

«Poursuite des aides»

L'organisation, qui revendique représenter «450 000 entreprises», plaide en outre pour «la poursuite des aides au-delà du 31 mai». Les commerces spécialisés dans l'habillement ou les articles de voyages, qui avaient été fermés en novembre en raison du confinement ont appris dimanche qu'ils allaient percevoir une aide complémentaire, à hauteur de 80% du montant perçu ce mois-là.

Mais «pour les commerces qui ont deux ou trois boutiques, 1 500 euros, voire 10 000 euros d'aides à partager sur deux ou trois points de vente, ça devient très difficile», regrettait vendredi le créateur de vêtements pour homme Pierre Talamon.

Malgré le bonheur de rouvrir mercredi, la fébrilité est d'autant plus grande que les commerces sont dans le flou quant à l'affluence en magasins, et que les trésoreries ont été affectées par un an de crise sanitaire.

«Dans tous les cas, la date des soldes devra rapidement être fixée, les soldes nécessitant une préparation importante, y compris concernant l'organisation du travail des salariés», a encore plaidé l'Alliance du commerce.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.