Grâce présidentielle pour France 4, chaîne vedette des confinements

Le président français Emmanuel Macron, le 4 février 2021 à l'Elysée à Paris / AFP
Le président français Emmanuel Macron, le 4 février 2021 à l'Elysée à Paris / AFP
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Publié le Mardi 18 mai 2021

Grâce présidentielle pour France 4, chaîne vedette des confinements

  • Selon l'Elysée, il s'agit de maintenir la diffusion de la chaîne sur le réseau hertzien de la TNT, où elle occupe actuellement le canal 14
  • C'est l'une des principales décisions prises personnellement par le chef de l'Etat dans le domaine des médias depuis le début du quinquennat

PARIS: Grâce présidentielle pour France 4: Emmanuel Macron a annoncé mardi que la chaîne publique, promise à la fermeture cet été, allait continuer d'émettre sur la TNT, en reconnaissance du rôle qu'elle a joué pour l'éducation et la culture durant la pandémie.

"Chaîne de l'animation et de l'éducation, France 4 a pris une place à part dans les foyers, notamment depuis la pandémie. Je souhaite qu'elle poursuive sa mission autour de deux axes: jeunesse en journée, culture en soirée, pour prolonger le succès de l'expérience Culturebox", a fait valoir le chef de l'Etat dans un message sur Twitter.

Selon l'Elysée, il s'agit de maintenir la diffusion de la chaîne sur le réseau hertzien de la TNT, où elle occupe actuellement le canal 14. C'est l'une des principales décisions prises personnellement par le chef de l'Etat dans le domaine des médias depuis le début du quinquennat.

"Je remercie le président de la République Emmanuel Macron. C'est une marque de confiance pour le service public et ses salariés qui œuvrent tous les jours au service de nos téléspectateurs. Nous sommes très honorés de poursuivre cette mission pour les jeunes et la culture", a salué aussitôt Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions.

"J'en suis très heureuse", car "je suis une militante du maintien de cette chaîne", a renchéri la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, sur RTL. "J'étais une avocate" (du maintien de France 4) et "Emmanuel macron a été facile à convaincre ".

Le gouvernement prévoyait initialement d'arrêter France 4 à l'été 2020, une décision annoncée en 2018 par la ministre de la Culture de l'époque, Françoise Nyssen, au nom d'une accélération des investissements dans le numérique et dans un souci d'économies pour France Télévisions. Elle devait ainsi connaitre le même sort que France Ô, la chaîne ultramarine qui a cessé d'émettre fin août 2020, également sur décision du gouvernement.

Mais le gouvernement avait octroyé un sursis d'un an à la chaîne, plébiscitée pour ses programmes éducatifs pendant la fermeture des écoles lors du premier confinement du printemps 2020, même si sa part d'audience est retombée depuis autour de 1%.

Plébiscitée par les jeunes

Plus d'un million de téléspectateurs en moyenne avaient suivi en mars 2020 les cours pour les élèves du primaire proposés par des enseignants dans l'émission "La maison Lumni", soit 16% de part d'audience, et plus de 500 000 pour la version collège (6% de part d'audience), selon des données de Médiamétrie.

Et depuis le 1er mai, la chaîne du canal 14 a joué un autre rôle salué par des élus de tous bords en ouvrant son antenne en soirée aux programmes de Culturebox, la chaîne éphèmère lancée en février par France Télévisions pour soutenir les artistes privés de scène à cause du Covid-19, et qui avait d'abord trouvé refuge sur le canal 19, l'ancienne fréquence de France Ô.

Ces derniers mois, les appels s'étaient multipliés pour sauver la chaîne, notamment au sein de la filière française du dessin animé, joyau de l'industrie audiovisuelle française, dont elle était un des principaux débouchés, mais aussi parmi les défenseurs d'un canal dédié aux enfants sur la TNT, qui offre de nombreux avantages aux parents et aux petits, à commencer par la gratuité d'accès, par rapport aux offres numériques qui nécessitent un abonnement à internet.

Au début du mois, la commission de la Culture du Sénat avait adopté un amendement au projet de loi renforçant la lutte contre le piratage audiovisuel et organisant la fusion entre le CSA et l'Hadopi, visant à pérenniser la chaîne. Un texte qui doit être examiné par le Sénat à partir de jeudi en première lecture.

Par ailleurs, cette décision a été dévoilée par le président au lendemain de l'annonce d'un projet de fusion entre les groupes privés TF1 et M6, qui vont former un nouveau géant de l'audiovisuel, et passer devant France Télévisions en termes d'audiences, s'il aboutit.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.