Meurtre d'Eric Masson: policiers et politiques attendus en nombre devant l'Assemblée nationale

Les parlementaires se lèvent pendant une minute de silence en hommage au policier français Eric Masson tué le 5 mai. (Photo, AFP)
Les parlementaires se lèvent pendant une minute de silence en hommage au policier français Eric Masson tué le 5 mai. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Meurtre d'Eric Masson: policiers et politiques attendus en nombre devant l'Assemblée nationale

  • Les syndicats, réunis, espèrent une mobilisation exceptionnelle de 30 000 personnes et «sans récupération politique»
  • Beaucoup de policiers voient dans la mort du brigadier un symbole des violences répétées à leur encontre, qui nécessitent une «réponse pénale» plus ferme

PARIS: Des syndicats unanimes, des milliers de policiers mais aussi le ministre de l'Intérieur et des politiques de tous bords sont attendus mercredi devant l'Assemblée nationale, deux semaines après le meurtre du brigadier Eric Masson et à l'approche d'importantes échéances électorales.

Les syndicats, réunis - fait assez rare-, en intersyndicale, espèrent une mobilisation exceptionnelle de 30 000 personnes et "sans récupération politique".

"Chacun est libre d'y participer", mais "aucun responsable politique ne pourra accéder à la tribune ni s'y exprimer", ont-ils fait savoir dans un communiqué commun. 

Car depuis qu'ils ont appelé "la population" à venir témoigner de son "soutien à sa police républicaine", des élus de tous bords ont annoncé leur présence, alors que la sécurité s'impose comme l'un des principaux thèmes de campagne des régionales dans un mois, et de la présidentielle dans un an.

Les grandes mobilisations de policiers depuis 20 ans

Les grandes mobilisations de policiers depuis 20 ans, avant celle organisée ce mercredi pour demander plus de sévérité pour les "agresseurs des forces de l'ordre".

2020: «jetés en pature»

En juin, de multiples rassemblements de policiers s'estimant "jetés en pature" sont organisés en France, suite au projet d'abandon de la clé d'"étranglement" annoncé par le gouvernement après des manifestations contre les violences policières. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait également demandé la suspension de policiers en cas de "soupçons avérés" de racisme, avant de reconnaître une "maladresse". La technique d'interpellation controversée restera finalement utilisée.

En décembre, plusieurs centaines de policiers se rassemblent à Paris, Nantes ou Bordeaux, se disant "dénigrés" après des propos d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat avait jugé "insoutenable" que les contrôles ciblent davantage les jeunes dont la peau "n'est pas blanche" et reconnu qu'il existait "des violences par des policiers".

2019: «marche de la colère»

Le 2 octobre, quelque 27 000 policiers, selon les organisateurs, défilent à Paris pour une "marche de la colère".

Au coeur de la protestation, une usure opérationnelle liée au mouvement social des "gilets jaunes", où la police a été accusée de violences, et un bond des suicides au sein de la police nationale.

Les syndicats policiers craignent aussi les conséquences du projet de réforme des retraites. Le 12 décembre, ils suspendent leur mouvement après avoir obtenu des "avancées" pour le maintien de leur régime dérogatoire. 

2016: prime et «haine anti-flics»

En avril, plusieurs milliers de policiers manifestent à Paris pour réclamer l'augmentation d'une "prime de risque" à la suite des attentats et de l'instauration de l'état d'urgence.

En mai, des centaines de policiers manifestent pour dénoncer la "haine anti-flics" lors des manifestations contre la réforme du droit du travail. En marge d'une marche contre les violences à l'encontre des forces de l'ordre à Paris, deux policiers sont attaqués et leur voiture incendiée.

En octobre, une attaque aux cocktails Molotov contre quatre agents à Viry-Châtillon (Essonne) déclenche une série de manifestations, auxquelles participent des centaines de policiers. En réponse, le gouvernement fait voter une loi assouplissant les règles de légitime défense.

En avril 2021, l'acquittement en appel de huit des accusés dans cette affaire et la condamnation des cinq autres à des peines moins sévères qu'en première instance provoqueront de nouvelles manifestations de policiers.

2015: policier blessé

Des milliers de policiers manifestent en France le 14 octobre, après qu'un de leur collègue a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis par un braqueur en cavale depuis une permission de sortie.

2014: «paupérisation»

Plusieurs milliers de policiers défilent à Paris le 13 novembre pour dénoncer "une paupérisation constante des services" et "le mal-être" dans la police.

2012: mise en examen

De nombreuses manifestations de centaines de policiers se succèdent durant plusieurs semaines pour protester contre la mise en examen d'un de leurs collègues pour homicide volontaire. Celui-ci avait abattu un multirécidiviste en cavale en Seine-Saint-Denis le 25 avril. 

2009: «politique du chiffre»

Dans toute la France, plusieurs milliers de policiers dénoncent le 3 décembre une "politique du chiffre, quotas de contraventions et effectifs en baisse".

2007: changement de statut

Le 8 décembre, plusieurs milliers d'officiers de police manifestent à Paris contre un changement de leur statut.

2001: meurtre de policiers

Le tiers des 114 000 policiers de France, de tous grades, manifeste durant deux semaines, après le meurtre de deux policiers le 16 octobre, au Plessis-Trévise (Val-de-Marne), par un braqueur récidiviste libéré alors qu'il était en détention provisoire, et après les blessures reçues par deux autres dans une fusillade à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) le 7 novembre.

Même Gérald Darmanin s'y rendra, une "première" de mémoire de policiers pour un ministre de l'Intérieur, ce qui lui a valu de vives critiques de l'opposition. 

"Je vais leur dire que nous les aimons", a-t-il justifié sur France Inter. "Il n'y a pas de soumission à un pouvoir quelconque", a-t-il affirmé, en référence à la police. 

L'eurodéputé conservateur François-Xavier Bellamy a raillé un ministre qui manifeste "contre sa propre inaction". "Son rôle est d'agir, pas de manifester", a aussi estimé Damien Abad, le patron des députés LR, dont "la quasi-totalité" sera présent. 

Le numéro deux du Rassemblement national Jordan Bardella a également annoncé sa venue, avec "beaucoup d'élus" du parti. 

A gauche, les chefs du Parti socialiste, Olivier Faure, et du Parti communiste, Fabien Roussel, seront présents, tout comme l'écologiste Yannick Jadot. Seule exception, La France insoumise, qui voit dans les demandes des syndicats policiers un "cahier de revendications corporatives".

L'acteur Gérard Lanvin doit prendre la parole au début du rassemblement à 13H00, avant des témoignages de policiers de terrain et des prises de parole syndicales, ont précisé les organisateurs. 

«Ecoeurés» et «en colère»

Les syndicats ont décidé d'organiser ce rassemblement deux semaines jour pour jour après le meurtre d'Eric Masson, tué sur un point de deal à Avignon. Un drame qui a ébranlé la police, déjà marquée par l'assassinat le 23 avril de Stéphanie Monfermé, agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), par un Tunisien qui se serait radicalisé.

Selon les responsables syndicaux, beaucoup de policiers "en colère" et "écœurés" voient dans la mort du brigadier lors de cette banale intervention un symbole des violences répétées à leur encontre, qui nécessitent une "réponse pénale" plus ferme.

Depuis Avignon, le gouvernement a déjà donné des gages aux syndicats, reçus le 10 mai à Matignon. Le Premier ministre Jean Castex s'est notamment engagé à étendre à trente ans la période de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme. Et à limiter strictement les possibilités de réduction des peines pour ceux qui s'attaquent aux forces de l'ordre. 

Mais les syndicats déplorent que leur "revendication la plus importante", "la mise en œuvre de peines minimales" (aussi appelées peines planchers) pour "les agresseurs des forces de l'ordre", n'ait pas été "prise en compte". 

Il faut "changer de logiciel", assure Grégory Joron d'Unité SGP Police-FO, dénonçant une "individualisation exacerbée des peines" et un "empilage de dispositifs qui vident les peines de leur sens". 

Le rassemblement devant l'Assemblée nationale est aussi une manière de rappeler aux élus qu'ils "doivent prendre leurs responsabilités et au besoin légiférer pour faire en sorte que tout ce qu'on vient de vivre ne se reproduise plus", détaille Fabien Vanhemelryck, Secrétaire général d'Alliance.

"Le nœud gordien c'est l'application des peines existantes, notamment pour tout ce qui est en bas du spectre, c'est-à-dire les agressions du quotidien", "là où le sentiment d'impunité se crée et se nourrit", estime aussi Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie Officiers.

Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), rappelait toutefois dimanche auprès de l'AFP que les peines planchers, mises en place sous Nicolas Sarkozy et abrogées en 2014, avaient été "relativement peu mises en œuvre", les juges pouvant y déroger. 


La "loi spéciale" au Parlement, rendez-vous en janvier pour reparler budget

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu et le ministre français de l'Économie et des Finances Roland Lescure quittent l'Élysée après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu et le ministre français de l'Économie et des Finances Roland Lescure quittent l'Élysée après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • Faute d’accord sur le budget de l’État, le Parlement vote une loi spéciale pour reconduire provisoirement le budget 2025 et assurer le fonctionnement de l’État
  • Les débats budgétaires reprendront en janvier, sur fond de déficit élevé, de tensions politiques et de discussions autour d’un possible recours au 49.3

PARIS: Le Parlement pose une rustine sur ses désaccords budgétaires. L'Assemblée nationale et le Sénat devraient voter tour à tour mardi la "loi spéciale" présentée par le gouvernement pour continuer de financer provisoirement l'État et les administrations.

Les votes des deux assemblées ponctuent deux mois et demi de débats budgétaires qui se soldent par un échec partiel pour le Premier ministre Sébastien Lecornu.

Le dialogue privilégié engagé par le Premier ministre avec le Parti socialiste a permis l'adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2026, au prix de concessions sur les retraites et le financement de la Sécurité sociale.

Mais les profondes divergences entre l'Assemblée nationale et le Sénat, tenu par des partis de droite et du centre hostiles à tout prélèvement supplémentaire, ont empêché l'approbation du second texte budgétaire, celui sur le financement de l'État.

Les parlementaires se retrouveront donc en début d'année pour de nouvelles joutes sur ce texte, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions budgétaires n'ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction des déficits.

"Nous devrons au plus vite, en janvier, donner un budget à la nation" qui "devra tenir l'objectif de 5% de déficit et financer nos priorités", a déclaré Emmanuel Macron lundi soir lors du Conseil des ministres, selon la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

"L'Élysée commence à s'impatienter", glissait lundi un cadre du camp gouvernemental.

Rentré d'Abou Dhabi où il était allé célébrer Noël avec les troupes françaises, Emmanuel Macron a présidé lundi soir un Conseil des ministres de crise pour la présentation de la loi spéciale.

- Pas de dépense nouvelle -

Le texte reconduit temporairement le budget de 2025, il permet de lever l'impôt et de payer les fonctionnaires. Mais il ne comprend pas de dépenses nouvelles, y compris sur la défense, érigée en priorité face à la menace russe.

Ce projet de loi spéciale devrait être voté mardi en toute fin d'après-midi par l'Assemblée nationale, puis dans la soirée par le Sénat. A l'unanimité ou presque. Avant d'être promulgué dans les jours suivants par le chef de l'État.

Déjà l'an dernier, l'exécutif avait dû y avoir recours après la chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale. Les deux textes budgétaires 2025 avaient finalement été approuvés au mois de février, quelques semaines après l'arrivée de François Bayrou à Matignon.

Anticipant la reprise des débats en janvier, Sébastien Lecornu a reçu dimanche et lundi les forces politiques, à l'exception de la France insoumise et du Rassemblement national. Un ballet devenu habituel de responsables politiques exprimant leurs exigences et lignes rouges rue de Varenne, à l'issue de ces entretiens.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé à un budget qui ne fasse pas "peser les efforts sur les plus modestes" et préserve les investissements en matière d'écologie.

Quant à la cheffe des députés écologistes Cyrielle Châtelain, elle s'est inquiétée d'une copie budgétaire trop calquée sur les positions du Sénat. En cas de 49.3, les Ecologistes choisiront "la censure", a-t-elle prévenu.

Car on reparle de plus en plus de cet outil constitutionnel permettant de faire adopter un texte sans vote, sauf motion de censure.

Écarté par le Premier ministre à la demande des socialistes, qui le jugent brutal, il est évoqué avec insistance par des responsables de droite et du bloc central qui lui demandent de revenir sur son engagement.

Il faudrait alors pour le gouvernement trouver avec les socialistes des conditions de non-censure. Pour espérer enfin tourner la page du débat budgétaire.

Mais pour l'heure, Sébastien Lecornu s'y refuse, jugeant le projet de budget "encore votable sans intervention du gouvernement", selon Mme Bregeon.


France: Conseil des ministres spécial pour tenter de sortir de l'impasse budgétaire

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron convoque un conseil des ministres extraordinaire pour présenter une loi spéciale afin d’assurer le financement de l’État face à l’impasse budgétaire
  • Les discussions sur un budget 2026 reprendront rapidement : le gouvernement vise une adoption d’ici fin janvier, dans un contexte de fortes divergences

PARIS: Le président français Emmanuel Macron préside lundi un conseil des ministres extraordinaire qui devrait conduire à l'adoption rapide par le Parlement d'une loi spéciale, destinée à financer l'Etat et ses administrations malgré l'impasse budgétaire.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu doit poursuivre dans la journée de lundi ses consultations des différentes formations politiques "pour trouver les conditions d'une solution".

Une commission de sénateurs et députés a échoué vendredi à trouver un accord sur le projet de loi de finances pour l'année à venir.

A l'issue de ces discussions, un conseil des ministres de crise destiné à présenter le projet de loi spéciale est prévu en fin de journée, au retour du président Emmanuel Macron d'Abou Dhabi, où le chef d'État a annoncé devant des militaires français le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions destiné à remplacer le Charles De Gaulle.

Dans la foulée, les commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat auditionneront lundi soir et mardi le ministre de l'Économie Roland Lescure et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, sur ce projet de loi. L'objectif est que ce texte spécial puisse être voté mardi par les deux chambres.

Mais il faudra dès la rentrée reprendre les discussions pour tenter de trouver un budget 2026, car la loi spéciale "c'est un service minimum", a martelé Amélie de Montchalin.

La ministre a indiqué dimanche soir sur la chaîne BFMTV que l'objectif est d'adopter une véritable loi de finance 2026 avant "la fin janvier", y compris avec "quelques hausses d'impôts", une des demandes notamment du Parti socialiste - partenaire privilégié de Sébastien Lecornu lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale, et à qui il a concédé notamment la suspension de la réforme des retraites.

Reste qu'après deux mois de discussions qui n'ont pas permis d'aboutir, le doute subsiste sur la capacité du Premier ministre à obtenir ce compromis, entre une droite sénatoriale attachée aux économies et aux baisses d'impôts et une Assemblée où la gauche réclame plus de recettes et moins de coupes budgétaires.


Macron donne le coup d'envoi du futur porte-avions lors du Noël avec les troupes

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux troupes françaises lors d'une cérémonie à la base du 5e régiment de cuirassiers à Zayed Military City, près d'Abou Dhabi, le 21 décembre 2025. (AFP)
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  • Plus grand et plus puissant, ce bâtiment symbolise l’ambition stratégique et industrielle de la France, malgré les contraintes budgétaires et les débats sur l’évolution des menaces

ABOU DHABI: Emmanuel Macron a donné dimanche le coup d'envoi de la construction du futur porte-avions français destiné à remplacer le Charles De Gaulle et qui doit entrer en service en 2038.

"Ce nouveau porte-avions sera l'illustration de la puissance de notre nation, puissance de l'industrie, de la technique, puissance au service de la liberté sur les mers et dans les remous du temps", a-t-il assuré.

L'annonce du lancement officiel de la construction était très attendue malgré l'impasse budgétaire dans laquelle se trouve le gouvernement, alors que le mur d'investissements nécessaires et l'évolution des menaces mettent le projet sous pression.

"Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire, et après un examen complet et minutieux, j'ai décidé de doter la France d'un nouveau porte-avions", a annoncé le chef de l'Etat français lors du Noël avec les troupes à Abou Dhabi.

"La décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine", a-t-il ajouté.

Lui aussi à propulsion nucléaire, le nouveau porte-avions sera beaucoup plus massif que l'actuel. Il fera près de 80.000 tonnes pour environ 310 mètres de long, contre 42.000 tonnes pour 261 mètres pour le Charles De Gaulle. Avec un équipage de 2.000 marins, il pourra embarquer 30 avions de combat.

Le risque d'un "choc dans trois, quatre ans" face à la Russie évoqué par les armées fait craindre que les budgets ne filent vers des priorités plus pressantes.

De récents propos du chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, jugeant qu'on "ne peut pas se contenter de reproduire un outil qui a été conçu à la moitié du siècle dernier", semblent mettre aussi en question le concept du porte-avions.

Le général a notamment souligné le "besoin de permanence à la mer" du bâtiment et sa capacité d'emport de "drones de tous types".

Un seul bâtiment, en l'occurence le Charles De Gaulle, est disponible 65% du temps, selon la Marine. Un décalage de la construction et donc de l'entrée en service de son successeur laisserait la Marine sans porte-avions.

Une étude menée à l'occasion du prochain arrêt technique majeur du Charles De Gaulle permettra de dire en 2029 si le bâtiment peut être prolongé de quelques années au-delà de 2038, en fonction de l'état de ses chaufferies nucléaires et de sa structure.

Le président français Emmanuel Macron a fait cette annonce lors d'une visite aux Emirats arabes unis, allié militaire avec lequel Paris souhaite renforcer son "partenariat stratégique" et dont il espère plus de coopération dans sa lutte contre le narcotrafic.