Malgré une lueur d'espoir diplomatique, les frappes se poursuivent à Gaza

Une famille blessée par un raid israélien s'apprête à être transportée en ambulance à l'hôpital. (AFP).
Une famille blessée par un raid israélien s'apprête à être transportée en ambulance à l'hôpital. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 20 mai 2021

Malgré une lueur d'espoir diplomatique, les frappes se poursuivent à Gaza

  • «Mais qu'est-ce que mon frère a fait ? Il ne faisait que passer (ses jours) dans son fauteuil roulant»
  • Le Comité international de la Croix-Rouge a estimé que «les populations à Gaza et en Israël ont un besoin urgent de répit»

GAZA: Vers un cessez-le-feu à Gaza? La diplomatie s'active jeudi sur le terrain et en coulisses pour tenter de mettre un terme à l'escalade militaire meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza après une nouvelle nuit de bombardements.

Après l'appel du président américain Joe Biden en faveur d'une «désescalade» immédiate dans ces affrontements qui ont fait au moins 239 morts en dix jours, majoritairement des Palestiniens, et l'échec d'une résolution de la France à l'ONU, bloquée par Washington, c'est au tour jeudi de l'Allemagne d'entrer en scène.

gaza
Un homme palestinien âgé passe devant un bâtiment détruit par les bombardements israéliens dans la ville de Gaza, le 19 mai 2021. (Photo, AFP)

 

Heiko Mass: la paix passe par une solution à deux Etats

Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Mass, tient dans la journée en Israël et en Cisjordanie occupée des pourparlers avec de hauts responsables israéliens et l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, mais pas directement avec le Hamas, classé organisation «terroriste» par les États-Unis et l'Union européenne. 

D'où aussi d'intenses pourparlers avec l'Égypte, pays limitrophe d'Israël et de la bande de Gaza, micro-territoire palestinien de deux millions d'habitants sous blocus israélien depuis 15 ans, pour remettre sur les rails une trêve fragile datant de quelques années entre le Hamas et l'État hébreu mais qui a volé en éclats la semaine dernière.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a affirmé que Gaza a besoin d'être soutenue sur le plan humanitaire. Il a toutefois aussi exprimé la solidarité de l'Allemagne avec Israël, tout en appelant à un cessez-le feu urgent.

Maas a par ailleurs estimé qu'une solution à deux États permettrait aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre en paix.

De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel s'est dit favorable à des «contacts indirects» avec le Hamas.

Ce cycle de violences entre Israël et Gaza a été déclenché après les tirs par le Hamas de salves de roquettes vers l'État hébreu le 10 mai, en solidarité avec les centaines de Palestiniens blessés lors de heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de Jérusalem, dans le secteur palestinien de Jérusalem occupé par Israël depuis plus de 50 ans. 

Israël a «profité» de la situation, a indiqué mercredi un responsable militaire israélien, pour «réduire les capacités» militaires du Hamas. Depuis dix jours, l'armée israélienne pilonne la bande de Gaza, où la population locale vit de jour et de nuit sous le tonnerre de la guerre, selon des équipes de l'AFP sur place. 

gaza
Au dénuement presque total des Gazaouis, s'ajoute à présent la destruction de leur espace de vie. (AFP).

 

Hamas annonce la probabilité d'un cessez-le-feu

Un cessez-le-feu avec Israël sera annoncé dans les 24 heures, a déclaré un haut responsable du Hamas à CNN. Israël n'a pas commenté cette déclaration.

 

 

 

Famille décimée

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des avions de chasse israéliens ont frappé les résidences d'au moins six dirigeants du Hamas, selon l'armée israélienne, tandis que les sirènes d'alarmes hurlaient dans le sud d’Israël aux premières heures de jeudi, le deuxième groupe armé à Gaza, le Jihad islamique, revendiquant une nouvelle salve de roquettes.

Un peu plus tôt, une famille palestinienne a été décimée à Deir al-Balah (centre). Eyad Saleha, en fauteuil roulant, Amani, sa femme enceinte, et Nagham, leur fille de trois ans, ont péri dans un raid israélien mercredi sur la bande de Gaza, selon les autorités locales.

«Mais qu'est-ce que mon frère a fait ? Il ne faisait que passer (ses jours) dans son fauteuil roulant», a dit à l'AFP Omar Saleha, affirmant que son frère, en fauteuil roulant depuis 14 ans, n'était pas un combattant. «Qu'est-ce que sa fille a fait ? Et sa femme ?».

Le Comité international de la Croix-Rouge a estimé que «les populations à Gaza et en Israël ont un besoin urgent de répit», ajoutant dans un communiqué avoir informé Israël et le Hamas qu’à partir de jeudi son personnel se «déplacera pour apporter une réponse aux besoins urgents. Les deux parties ont une responsabilité claire de nous faciliter de tels mouvements».

Depuis le début des affrontements, au moins 227 Palestiniens, incluant une soixantaine d'enfants et des combattants du Hamas, ont péri dans les frappes israéliennes, tandis que 12 personnes ont perdu la vie en Israël dans des tirs depuis Gaza, les mouvements palestiniens dans ce territoire ayant dirigé plus de 4 000 roquettes vers le territoire israélien. 

Il s'agit de la plus forte cadence de roquettes jamais tirées vers l'État hébreu, selon l'armée israélienne qui dispose toutefois d'un bouclier antimissile ayant permis selon eux d'intercepter environ 90% des projectiles.

«Le président (américain) a indiqué au Premier ministre (israélien) qu'il s'attendait à une désescalade significative aujourd'hui vers un cessez-le-feu», selon la Maison Blanche qui a fait état d'un échange téléphonique entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu.

Les États-Unis, qui ont revendiqué une approche diplomatique «discrète», ont refusé de soutenir un projet français d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU appelant à une cessation des hostilités.

«Le moment opportun»

Mercredi, un responsable militaire israélien a affirmé que son pays étudiait le «moment opportun pour un cessez-le-feu», précisant que l'armée était prête à encore «plusieurs jours» de conflit.

«Ce que nous essayons de faire est précisément ceci: diminuer leurs capacités, leurs moyens terroristes et diminuer leur détermination», a renchéri le Premier ministre Benjamin Netanyahu se disant «déterminé à continuer cette opération».

«Nous n'en sommes pas encore à un cessez-le-feu», ont résumé mercredi à Jérusalem deux sources diplomatiques étrangères à l'AFP, alors qu'une troisième a fait état d'un «risque de contagion» à la région qui rend encore plus «urgent» un cessez-le-feu.

Mercredi, des roquettes ont été tirées du Liban voisin vers Israël qui a répliqué à l'artillerie, mais c'est surtout c'est vers la Cisjordanie occupée et l'intérieur même d'Israël que les regards sont tournés. 

Depuis 10 jours, des émeutes et des affrontements avec les forces israéliennes ont éclaté dans de nombreuses villes et camps palestiniens de Cisjordanie faisant plus de 25 morts, pire bilan depuis des années dans ce territoire. 

Et des Arabes israéliens – descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948 – ont manifesté, fermé leur commerce ou été au cœur d'émeutes, disant subir la même «discrimination» que les Palestiniens de Gaza ou Ramallah en Cisjordanie. 

La communauté internationale à la peine dans le conflit israélo-palestinien

Entre des Etats-Unis soucieux de ménager Israël, une Europe divisée et des acteurs régionaux antagonistes, la communauté internationale peine à se faire entendre et à imposer un cessez-le-feu dans le nouvel embrasement entre Israéliens et Palestiniens de Gaza.

LA PRUDENCE DE JOE BIDEN 

Le président américain Joe Biden, qui n'avait pas fait du dossier israélo-palestinien une priorité après les multiples gestes de son prédécesseur Donald Trump en faveur d'Israël, se retrouve en première ligne malgré lui dans la gestion diplomatique de la crise.

Ses partenaires occidentaux et l'aile gauche du parti démocrate lui demandent de s'impliquer davantage et de faire pression sur Israël, allié traditionnel des Etats-Unis, pour calmer le jeu et remettre ensuite sur le métier la recherche d'une solution politique.

"Ce qui se passe montre que l'idée caressée par certains (de) simplement ignorer le conflit du Proche-Orient en pensant qu'il disparaîtrait de lui-même, que le temps arrangerait les choses (...) était une vue de l'esprit", résume le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

Le président Biden a appelé mercredi à une "désescalade vers un cessez-le-feu". "Mais la position traditionnelle des Etats-Unis est de ne pas faire pression sur Israël", relève Pascal Boniface, directeur de l'Institut de Relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris.

L'administration Biden privilégie en outre comme ses prédécesseurs les canaux bilatéraux au détriment de l'ONU, où elle a jusqu'ici bloqué toute initiative appelant à la cessation des hostilités, relève une source diplomatique européenne. 

"A ce stade, elle réalise aussi qu'il y a peu de bénéfice politique à tirer d'une implication plus grande dans la recherche d'une solution politique", faute de perspectives de ce côté-là, observe Lucy Kurtzer-Ellenbogen, experte à l'Institute of Peace à Washington.

Les Etats-Unis comme Israël entendent aussi "s'assurer que le Hamas ne ressorte pas comme le vainqueur d'un cessez-le-feu", renchérit Ghaith al-Omari au Washington Institute. Avec un objectif majeur, réduire durablement sa capacité militaire.

L'IMPUISSANCE DES EUROPEENS

L'Union européenne, premier partenaire économique d'Israël et soutien clé dans le développement de la Palestine, dispose dans l'absolu de leviers de pression. Mais elle reste divisée - la Hongrie a refusé mardi de se joindre à une déclaration commune appelant au cessez-le-feu - et inaudible sur ce dossier.

"Les divisions se sont accrues entre les Etats membres sous l'influence de l'administration Trump qui a beaucoup radicalisé le dossier", explique Pierre Vimont, diplomate français et expert au centre Carnegie Europe interrogé par l'AFP.

"Les Etats membres sont tout autant divisés pour utiliser les leviers" à leur disposition, ajoute-t-il, déplorant "une absence totale d'initiative".

L'UE refuse également de faire pression sur Israël en menaçant si besoin de remettre en cause l'accord d'association qui les lie et n'a aucun contact avec le Hamas qu'elle considère comme une organisation terroriste.

La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, compte sur ce soutien européen pour accentuer la pression sur les Etats-Unis aux Nations-unies.

Mais son projet de résolution appelant à une "cessation immédiate des hostilités" et à un accès de l'aide humanitaire à Gaza se heurte à une menace de veto américain.

Le président français Emmanuel Macron appuie aussi une médiation de son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, dont le pays est l'un des rares à parler à la fois au Hamas et à Israël, avec lequel il a signé un traité de paix en 1979. 

L'EGYPTE, MEDIATEUR DE REFERENCE

Acteur clé dans la région, l'Egypte pâtit toutefois de l'influence grandissante du Qatar et de la Turquie sur le Hamas, relève Haisam Hassanein, expert au Washington Institute.

"Son rôle s'est du coup réduit à la recherche d'un cessez-le-feu quand l'escalade est à son comble. Mais les Israéliens insistent pour la garder dans la boucle", note-t-il.

Pour Pascal Boniface, l'Egypte peut "accompagner un compromis, habiller le résultat d'une négociation" entre deux belligérants, Israël et le Hamas, qui officiellement ne se parlent pas.

Le Qatar, qui a des relations discrètes avec Israël, peut aussi servir de "courtier, de relais" entre les deux belligérants, estime-t-il.

L'IRAN ET LA TURQUIE, "AVOCATS" DE LA CAUSE PALESTINIENNE

Le président turc Recep Tayyip Erdogan se pose une nouvelle fois en héraut de la cause palestinienne face à des pays arabes moins vocaux sur le sujet et dont certains viennent tout juste de normaliser leurs relations avec Israël comme le Maroc, les Emirats arabes unis et Bahreïn.

L'Iran, soupçonné de fournir financements et armes au Hamas et au Jihad islamique, autre groupe armé à Gaza, "tire aussi avantage d'un conflit qu'il n'a pas lui-même contribué à déclencher", fait observer le Centre d'analyse américain Soufan. 

Il apparaît ainsi comme un soutien de la cause palestinienne et à travers elle de l'islam sunnite et non plus seulement des chiites. "Cela renforce sa stratégie (d'influence) régionale afin de contrer les Etats-Unis, Israël, l'Arabie saoudite et d'autre adversaires", souligne le Soufan Center.

LA RUSSIE ET LA CHINE A L'ARRIERE-PLAN

La Russie, qui entretient de bonnes relations à la fois avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les dirigeants palestiniens, appelle à une réunion urgente du Quartette, un groupe de médiateurs pour le Proche-Orient (Russie, Etats-Unis, ONU et UE).

La Chine a regretté pour sa part "l'obstruction" des Etats-Unis au Conseil de sécurité après avoir tenté en vain de faire adopter une déclaration appelant à la fin des hostilités.


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
Short Url
  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.