Migrations irrégulières: Rome et Tunis renforcent leur coopération

La ministre italienne de l'Intérieur Luciana Lamorgese s'adresse aux médias après sa rencontre avec le Premier ministre tunisien à Tunis, le 20 mai 2021. (Photo, AFP)
La ministre italienne de l'Intérieur Luciana Lamorgese s'adresse aux médias après sa rencontre avec le Premier ministre tunisien à Tunis, le 20 mai 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 21 mai 2021

Migrations irrégulières: Rome et Tunis renforcent leur coopération

  • L'Italie et l'UE ont proposé des aides économiques en échange d'un effort accru de Tunis pour empêcher les migrants d'arriver en Europe
  • L'objectif est aussi « une situation gagnant-gagnant, développer une approche globale de gestion de la migration ensemble, à la fois la migration légale et la lutte contre la migration irrégulière »

TUNIS : La ministre italienne de l'Intérieur Luciana Lamorgese a annoncé lors d'une visite à Tunis jeudi la création d'un canal d'échanges directs entre Tunis et Rome afin de coordonner la lutte contre les migrations irrégulières, après des pics d'arrivées à Lampedusa.

Mme Lamorgese et la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson ont proposé des aides économiques à la Tunisie qui peine à rembourser ses dettes, en échange d'un effort de Tunis accru pour empêcher les migrants d'arriver en Europe.

« L'Italie a eu la confirmation de la volonté (de la Tunisie NDLR) d'instaurer une ligne directe entre nos deux pays pour échanger des informations » sur les départs irréguliers, a-t-elle déclaré après une rencontre avec le chef du gouvernement Hichem Mechichi, qui est aussi ministre de l'Intérieur par intérim. 

En outre, « les autorités tunisiennes ont accepté plus de flexibilité dans les règles de rapatriements » de personnes arrivées irrégulièrement en Italie, selon un communiqué du ministère italien de l'Intérieur.

« Nous avons obtenu des résultats politiques très encourageants après nos discussions aujourd'hui », a estimé de son côté la commissaire européenne Johansson, saluant la mise en place de cette « hotline ».

L'Union européenne se réjouit « de coopérer sur des investissements qui aideront la Tunisie à faire face aux conséquences économiques de la pandémie (...) en créant de nouvelles opportunités d'emploi, de l'espoir pour les jeunes », a-t-elle déclaré.

L'objectif est aussi « une situation gagnant-gagnant, développer une approche globale de gestion de la migration ensemble, à la fois la migration légale et la lutte contre la migration irrégulière », a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre italien Mario Draghi a de son côté indiqué que la question de la répartition des migrants au sein de l'UE serait mise au menu d'un sommet européen cette semaine.

La question du « mécanisme de relocalisation est absente depuis quelques temps des débats européens, donc je la soulèverai de nouveau lors du Conseil européen de lundi », a-t-il déclaré à la presse à Rome.

Plus de 13.350 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes depuis janvier, soit trois fois plus qu'à la même époque en 2020, selon Rome. Parmi elles, 15% sont des Tunisiens, qui constituent la principale nationalité arrivée par la mer.

Manque de stratégie économique, hausse du chômage en raison de la pandémie, crise politique qui s’éternise : les départs de Tunisie vers les côtes européennes avaient déjà atteint en 2020 un pic inédit depuis 2011.

Le président tunisien Kais Saied a souligné la nécessité d' « adopter une approche globale » et pas seulement sécuritaire, en examinant « les causes profondes, la pauvreté et le chômage », et en appuyant « les politiques de développement dans les pays de départ ».

Les traversées périlleuses ont également augmenté depuis la Libye voisine, et la Tunisie a secouru récemment des dizaines de migrants partis de l'Ouest libyen.

Après un nouveau naufrage dimanche soir, la Tunisie a indiqué que 36 survivants, des Bangladais recueillis mardi sur une plateforme au large de la Tunisie, avaient été débarqués au port de Sfax (centre) mercredi soir.

 


Il faut «vaincre totalement» le Hamas à Gaza pour «libérer tous les otages israéliens», dit Netanyahu

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu
  • "Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'"

JERUSALEM: Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'", a affirmé M. Netanyahu, selon un communiqué de ses services.

 

 


Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza
  • Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où il a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.

Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".

"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée,  a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir:  "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

"Le sort est jeté"

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.

"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée - , et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave, de manière "contrôlée et progressive".

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon le Cogat.

Un nombre limité de commerçants locaux seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène (...), sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.

L'objectif reste de "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication" du Hamas dans "l'acheminement et la distribution de l'aide", selon le Cogat.

"Ramener les otages" 

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

La communauté internationale presse Israël d'y ouvrir en grand les vannes humanitaires. "Refuser l'accès à la nourriture aux civils peut constituer un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité", a ainsi répété lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk.

Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.

Le Hamas accuse lui Israël d'entretenir volontairement le "chaos" et "d'organiser la famine".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Des vidéos, publiées en fin de semaine dernière par le Hamas et le Jihad islamique, exhibant deux otages israéliens affaiblis et décharnés ont ravivé dans l'opinion publique le débat sur l'urgence d'un accord permettant le retour des captifs.

Familles d'otages en tête, de nombreux Israéliens exigent la fin des hostilités pour ramener "les otages chez eux". M. Netanyahu "mène Israël à sa ruine et les otages à leur mort", a accusé le Forum des familles, la principale organisation de familles des captifs à Gaza.


Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans Gaza

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  • "L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source
  • Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité"

JERUSALEM: Israël a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile de ce territoire palestinien.

"Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l'entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza", indique un communiqué du Cogat.

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source.

Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité".

Pour "mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", détaille le Cogat.

Le paiement des marchandises "s'effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision".

"Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d'hygiène", affirme le Cogat.

Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l'Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L'armée israélienne, "par l'intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication de l'organisation terroriste Hamas dans les processus d'acheminement et de distribution de l'aide", conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.