Biden réduit la voilure de son plan d'infrastructures

L'attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, lors d'un point de presse quotidien à la salle des conférences de presse James Brady de la Maison Blanche le 21 mai 2021 à Washington, DC / AFP
L'attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, lors d'un point de presse quotidien à la salle des conférences de presse James Brady de la Maison Blanche le 21 mai 2021 à Washington, DC / AFP
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Publié le Samedi 22 mai 2021

Biden réduit la voilure de son plan d'infrastructures

  • Le président US a fait une contre-offre en annonçant un plan d'infrastructures raboté de 600 milliards de dollars, à 1 700 milliards, pour tenter de rallier les républicains
  • La contre-offre signale la volonté affichée par Biden de conclure un accord avec les républicains plutôt que d'adopter un texte de manière unilatérale

WASHINGTON : La Maison Blanche a présenté vendredi un plan d'infrastructures raboté de 600 milliards de dollars, à 1 700 milliards, pour tenter de rallier les sénateurs républicains qui ont immédiatement déploré la persistance de "grandes divergences" avec l'exécutif.

Cette contre-offre est "raisonnable", a estimé la porte-parole Jen Psaki. "Elle réduit la taille du programme" qui passe de 2.250 milliards de dollars d'investissements supplémentaires à 1 700 milliards, sans pour autant renier les dispositions chères au président Joe Biden, a-t-elle expliqué au cours d'une conférence de presse.   

Ce nouveau projet est "l'art de trouver un terrain d'entente", a-t-elle ajouté.

"Il existe toujours de grandes divergences entre la Maison Blanche et les républicains du Sénat en ce qui concerne la définition de l'infrastructure, l'ampleur des dépenses proposées et la façon de les financer", a réagi Kelley Moore, la directrice de communication de la sénatrice républicaine Shelley Moore Capito.

Pour autant, les républicains du Sénat vont examiner "plus en détail la contre-offre et continueront de dialoguer avec l'administration" Biden, a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Si les positions restent très éloignées, la contre-offre signale la volonté affichée par l'administration Biden de conclure un accord avec les républicains plutôt que d'adopter un texte de manière unilatérale. 

Joe Biden a toujours dit vouloir privilégier la voie consensuelle mais il doit aussi composer avec les progressistes du parti démocrate qui ne sont pas disposés à de vastes concessions.

La porte-parole de la Maison Blanche a précisé que des coupes avaient été faites dans les propositions de financement de l'internet à haut débit ou encore dans les investissements concernant les routes et les ponts. 

Les dépenses consacrées à la recherche et au développement, aux petites entreprises ou encore aux chaînes d'approvisionnement ont aussi été retirées de cette nouvelle mouture. Mais elles devraient être incluses dans d'autres projets de loi.

La contre-offre dévoilée vendredi conserve en revanche plusieurs des dispositions du plan Biden auxquelles les républicains sont farouchement opposés, ce qui pourrait réduire les chances de parvenir à un accord entre les deux partis au Congrès à brève échéance.

Celles-ci comprennent des financements en faveur des aides-soignants à domicile pour les personnes âgées et le financement pour développer l'utilisation des véhicules électriques, des éléments que les républicains considèrent être en dehors du spectre des infrastructures.

Vote sans voix républicaine?

Joe Biden argue depuis des mois que ce plan permettra de créer des "millions d'emplois" tout en luttant contre le changement climatique. 

En ce qui concerne son financement, il reste inchangé: il doit se faire par le biais de l'augmentation de l'impôt sur les sociétés de 21% à 28%. Un autre fort point de tiraillement avec les républicains.

La "contre-offre reflète notre point de vue" et ne peut totalement embrasser celle des républicains "qui exclut entièrement certaines propositions essentielles à notre compétitivité, essentielles aux investissements dans les énergies propres et dans les industries du futur", a insisté Jen Psaki.  

"Nous demandons donc une augmentation des niveaux de financement pour les infrastructures de transport essentielles comme le ferroviaire", a-t-elle déclaré, citant également les projets pour éliminer le plomb dans les canalisations qui ont contaminé l'eau potable ou les projets renforçant la résistance des infrastructures aux événements météorologiques extrêmes, devenus récurrents en raison du changement climatique.

La cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi avait fixé comme objectif de trouver un accord d'ici le 4 juillet.

Mais le vote du texte pourrait intervenir plus tard en raison de la lenteur des négociations, et sans le vote des républicains.

En mars, le Congrès avait déjà adopté le plan de relance de l'économie américaine, de 1 900 milliards de dollars, sans aucune voix républicaine.

Joe Biden peut certes compter sur des majorités à la Chambre des représentants et au Sénat. Mais elles sont si étroites, surtout à la chambre haute, qu'il ne peut se permettre quasiment aucune défection.

Pour ce plan, les démocrates pourraient s'appuyer sur une règle leur permettant de contourner, exceptionnellement, l'obligation de trouver 60 voix, sur 100, pour autoriser un vote final.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.