« Ark Re-imagined » redonne vie à l'héritage culturel des Arabes des marais

Les bateaux sont au cœur d'Ark Re-imagined. (Fourni)
Les bateaux sont au cœur d'Ark Re-imagined. (Fourni)
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Publié le Lundi 24 mai 2021

« Ark Re-imagined » redonne vie à l'héritage culturel des Arabes des marais

  • « Nous sommes ici pour créer une liaison », dit Rashad Salim, à propos du pavillon irakien qui participe cette année à la Biennale Architettura de Venise
  • Les bateaux sont au cœur d’Ark Re-imagined (Arche repensée), qui remet en question les perceptions occidentales de l'Arche de Noé

DUBAÏ : « Il s'agit d'une culture jusqu'ici ignorée », dit l'artiste irako-allemand Rashad Salim. « Aucun effort n'a été consenti pour préserver l'architecture vernaculaire qui fait partie de notre patrimoine culturel. Auparavant, des anthropologues, des ethnologues indépendants et des individus, que la culture vernaculaire intéressait, venaient consulter ces architectures. Depuis l'invasion et l'occupation de l'Irak, tout a basculé ».        

M. Salim a consacré sa carrière artistique à protéger et à redonner vie aux anciens métiers de l'Irak. Il nous parle d'un sujet qui le passionne : la construction de bateaux, l'architecture et l'artisanat traditionnels qui proliféraient dans le centre, le sud et l'ouest de l'Irak. Les conflits, les déplacements de la population et les traumatismes collectifs souvent ahurissants ont plongé cette culture dans des tragédies successives et l'ont conduite au bord de l'extinction.

Rashad Salim cherche, à sa façon, à contrer cette négligence de manière active à travers le projet Ark Re-imagined, qui collabore avec des artisans à travers le pays en vue de faire revivre et de documenter les restes des techniques traditionnelles. Initialement lancée en 2016, l'initiative est désormais gérée par Safina Projects, un studio de création cofondé par Salim et Hannah Lewis en 2017.

Rashad Salim - La Mésopotamie à Venise. (Fourni)
Rashad Salim - La Mésopotamie à Venise. (Fourni)

« Dans toutes les régions que j'ai visitées en Irak, j'ai rencontré des habitants qui conservent la mémoire des lieux et de l'environnement », explique-t-il. « Leur civilisation repose sur cette culture. Mais pour la première fois de son histoire, l'Irak a été tellement miné, tellement corrompu, que le tissu essentiel du pays – celui qui repose sur l'environnement et la culture, qui émane de la terre et génère les moyens de subsistance – a été sapé et risque de disparaître. Les bateaux en sont un exemple».

Les bateaux sont au cœur d’Ark Re-imagined (Arche repensée), qui remet en question les perceptions occidentales de l'Arche de Noé, et de la plupart des autres initiatives prises en charge par Safina Projects. À travers l'Arche pour l'Irak, le studio s'efforce de « redonner vie aux bateaux traditionnels du Tigre et de l'Euphrate, les préserver et les explorer », ce qui permettra de transmettre les connaissances à la nouvelle génération. Ainsi, cette initiative contribue à faire revivre la guffa (un coracle en osier), fabriquée par une seule personne, à savoir une vieille femme de la ville de Hillah, située dans le centre de l'Irak, et  dont les cordes artisanales sont fabriquées à Ayn al-Tamr. Cette initiative assure ainsi une continuité culturelle.

C'est Ark Re-imagined qui va mettre en lumière le patrimoine naval de l'Iraq lors de la Biennale Architettura de Venise de cette année. L'Irak participera pour la première fois à cette biennale qui se déroulera du 22 mai au 21 novembre à travers l'exposition « Ark Re-imagined : the Expeditionary Pavilion » (Arche repensée: le pavillon des expéditions). Avec le soutien de Community Jameel et de Culturunners, le projet rendra hommage à l'architecture vernaculaire et aux embarcations du Tigre et de l'Euphrate, mais se penchera également sur le titre de l'exposition de cette année : « Comment allons-nous vivre ensemble ? ».  Après tout, le message original de l'Arche était celui de l'unité et de la rencontre.

Abou Hyder et Rashad - Qishla vieux Bagdad. (Fourni)
Abou Hyder et Rashad - Qishla vieux Bagdad. (Fourni)

« La conception de l'Ark n’a pas pris que cinq années de travail », déclare M. Salim. « ll s’agit plutôt de 40 ans de travail. Pendant cinq ans, j'ai travaillé en Irak pour raviver et recréer des bateaux qui avaient disparu. C'était un projet universitaire ancré dans mes convictions d'artiste. Aujourd'hui, nous cherchons à reprendre ce projet et à le réengager dans le domaine artistique durant la biennale ».

C'est en 1976 que Salim a visité pour la première fois les marais du sud de l'Iraq, alors qu'il était  jeune étudiant en art. L'année suivante, il s'est joint à l'expédition du Tigre menée par l'explorateur norvégien Thor Heyerdahl à bord d'un bateau en roseau depuis le Shatt al-Arab, en passant par le golfe Arabique jusqu'au Pakistan, avant de rejoindre la mer Rouge. Cette expérience a transformé sa vie et a inspiré son travail par la suite.

« Le Tigre était pleinement organique et tendu. C'était comme si l'on naviguait à bord d'un corps humain », se souvient-il. « Le navire se déplaçait sur l'eau de façon bien différente d'un bateau à quille... Nous nous déplacions à la vitesse d'un vélo au mieux. Comme la profondeur était minime (ne dépassant pas 30 centimètres au-dessus du niveau de l'eau à des endroits), on pouvait constater la complexité de la vie ; des vagues qui déferlent sur d'autres vagues et la vie à la surface de l'eau. Cette expérience m'a ainsi profondément influencé et a suscité mon intérêt pour explorer plus à fond l'histoire des bateaux et leur rôle dans le développement de la civilisation ».

Tissage de tapis en roseau, Rashad Salim 2016. (Fourni)
Tissage de tapis en roseau, Rashad Salim 2016. (Fourni)

Ark Re-imagined est le fruit de cette histoire profonde et de l’attachement de M. Salim à la grâce, à la pureté et à la simplicité de la construction traditionnelle des bateaux.

« La question que nous nous posons est la suivante : comment l'Arche a-t-elle été construite à cette époque et à cet endroit ? De toute évidence, la conception que l'Occident attribue aux arches ne correspond ni à l'époque ni au lieu où elles ont été construites. Il s'agit principalement d'un rouage du 17e siècle. Il ne correspond en aucune façon au lieu, aux technologies, aux matériaux ni aux techniques  disponibles à l'époque. Lors de nos premières visites à Venise, nous avons remarqué que les mêmes techniques de construction, le même type de bateaux et le même type d'engagement avec l'environnement étaient utilisés dans les marais de Venise qu'en Mésopotamie. Les arches construites en Europe seraient construites selon la même méthode employée en Mésopotamie à l'époque, à savoir la traction. Il s'agit d'une période qui précède de longue date l'époque où le métal a permis de manipuler le bois pour créer un engrenage ».

Ark Re-imagined se présentera sous diverses formes. Cette initiative a vu le jour lors d'une conversation entre M. Salim et Markus Reymann, directeur de la TBA21-Academy, à Ocean Space, le 20 mai. On assure actuellement des sites d'amarrage pour deux types de bateaux – la tarada du grand cheikh (un grand canoë diplomatique) et une maison flottante en roseau –  et on exposera à l'entrée de la cour les marchandises que vendaient traditionnellement les marchands. Les sites d'amarrage changeront régulièrement d'emplacement pendant les six mois de l'exposition. Par ailleurs, deux films consacrés aux activités d'Ark Re-imagined en Irak seront projetés, et la vie à l'intérieur de l'arche sera représentée au moyen de la broderie au crochet traditionnelle du sud de l'Irak, dite Izar. Le centre d'intérêt de cette exposition concernera la tarada, spécialement construite pour l'exposition. Surnommée « Faisaliyah », du nom du roi Fayçal 1er  d'Irak, elle fait 11,8 mètres de long et naviguera de l'Irak jusqu'à Venise au cours de l'exposition.

La Barge Delil reconstruite sur la rive du fleuve à Hit, Rashad Salim, 2019. (Fourni)
La Barge Delil reconstruite sur la rive du fleuve à Hit, Rashad Salim, 2019. (Fourni)

Un autre élément est également pris en compte, à savoir le caractère curatif de l'art. Le pavillon et la documentation du projet bénéficient du soutien du Fonds culturel irakien pour la santé, qui a été créé par Community Jameel et Culturunners dans le cadre du Fonds de soutien aux artistes intitulé The Future is Unwritten (L'avenir n'a pas encore été écrit). Le programme du pavillon est également élaboré en concertation avec l'initiative Healing Arts, lancée l'année dernière en partenariat avec la Fondation de l'OMS sous les auspices de l'Organisation mondiale de la santé. Ark Re-imagined est le premier projet à être soutenu par le Fonds culturel irakien pour la santé.

« Ark Re-imagined illustre la collaboration entre les communautés pour favoriser le processus de guérison. Cette démarche porte sur l'art en faveur de la santé », explique Christopher Bailey, responsable des arts et de la santé à l'OMS. « Dans ce cas bien précis, le problème présente une multitude de dimensions. Il s'agit d'une communauté – en l’occurrence les Arabes des marais – qui a subi une succession de catastrophes au fil des ans ; de l'assèchement intentionnel de son habitat à l'expulsion de son peuple et à la disparition des connaissances traditionnelles. Tout cela a engendré une crise culturelle au sein de cette communauté.

Coracle de guffa recouvert de goudron et d'adobe, Rashad Salim, 2018. (Fourni)
Coracle de guffa recouvert de goudron et d'adobe, Rashad Salim, 2018. (Fourni)

« L'exposition soulève en effet la question suivante : ‘Comment reprendre ces connaissances disparues ou en passe de disparaître et, en apprenant à la nouvelle génération à maîtriser cet artisanat, comment concevoir une sorte d'arche conceptuelle - un nouvel espoir - qui permettrait de préserver une pratique en voie de disparition en raison d’une succession de catastrophes, mais aussi d'imaginer un nouvel endroit vers lequel cet artisanat pourrait nous conduire ?’ Je trouve que cette métaphore est particulièrement puissante ».

M. Salim sera à Venise pour les cinq premiers jours de la Biennale Architettura, avant de se rendre à Bagdad et à Bassora, où une exposition de certains objets artisanaux sera organisée pendant la même période. Il retournera ensuite à Venise pour entamer une tournée continue.

« Voilà trois ans que je travaille sur ce projet et j'ai conçu dans ma tête un nombre incalculable d'expositions », explique-t-il. « Nous sommes ici dans le cadre d'une expédition. Nous sommes ici pour créer une liaison et un engagement, pour entretenir une conversation culturelle,  pour réunir les étudiants et leur montrer que nous vivons ensemble depuis la nuit des temps ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.