Avion détourné: Loukachenko se dit dans la légalité et s'en prend à l'Occident

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko lors de sa rencontre avec des parlementaires, des membres de la Commission constitutionnelle et des représentants des organes de l'administration publique à Minsk, le 26 mai 2021 / AFP
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko lors de sa rencontre avec des parlementaires, des membres de la Commission constitutionnelle et des représentants des organes de l'administration publique à Minsk, le 26 mai 2021 / AFP
Short Url
Publié le Mercredi 26 mai 2021

Avion détourné: Loukachenko se dit dans la légalité et s'en prend à l'Occident

  • Il s'agissait de la première prise de parole du président bélarusse depuis l'interception dimanche d'un vol Athènes-Vilnius de la compagnie Ryanair, sous prétexte d'une alerte à la bombe qui s'est révélée fausse
  • Deux passagers du vol, le journaliste d'opposition Roman Protassevitch et sa compagne russe Sofia Sapega, ont été arrêtés à Minsk avant que l'avion ne reparte, suscitant une avalanche de condamnations occidentales et des sanctions de l'UE

MINSK: Droit dans ses bottes, le président bélarusse Alexandre Loukachenko a affirmé mercredi que le déroutage d'un avion de ligne puis l'arrestation d'un opposant à bord étaient légaux, avant d'accuser l'Occident de vouloir "étrangler" son pays.

"J'ai agi légalement en protégeant mes gens", a lancé le chef d'Etat, s'exprimant devant un parterre de dignitaires du régime qu'il contrôle depuis 1994.

"C'est un mensonge absolu (de dire) que l'avion a été forcé d'atterrir par un MiG-29", a-t-il martelé: "La mission de l'avion de chasse était d'établir la communication, d'accompagner l'atterrissage de l'avion de passagers en cas de situation d'urgence".

"Nous n'avons pas pris la décision. Selon les règles, les instructions, la décision est prise par le commandant de bord", a-t-il encore ajouté avant d'affirmer qu'excepté Minsk, "personne n'a voulu accueillir l'avion".

Il s'agissait de la première prise de parole du président bélarusse depuis l'interception dimanche d'un vol Athènes-Vilnius de la compagnie Ryanair, sous prétexte d'une alerte à la bombe qui s'est révélée fausse.

Deux passagers du vol, le journaliste d'opposition Roman Protassevitch et sa compagne russe Sofia Sapega, ont été arrêtés à Minsk avant que l'avion ne reparte, suscitant une avalanche de condamnations occidentales et des sanctions de l'UE.

Pour les autorités bélarusses, la présence à bord de ce détracteur du régime et donc son arrestation relevaient du hasard mais l'Union européenne, les Etats-Unis et l'opposition bélarusse affirment que l'alerte à la bombe était un subterfuge pour arrêter le journaliste.

«Absolument inacceptable»

Dès lundi soir, l'UE a adopté de premières sanctions, fermant son espace aérien aux avions bélarusses et recommandant à toutes les compagnies européennes d'éviter les cieux du pays, un appel très suivi. L'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a elle aussi recommandé d'éviter l'espace aérien du Bélarus.

Mercredi, les condamnations continuaient. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a ainsi dénoncé à nouveau une attitude "absolument inacceptable" de Minsk et une "attaque" contre les droits fondamentaux et la liberté de la presse.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit lui tenir mercredi soir une réunion informelle d'urgence à huis clos sur le sujet.

Roman Protassevitch, 26 ans, est accusé par le autorités bélarusses d'avoir organisé des "troubles massifs" dans le pays secoué en 2020 par des manifestations contre la réélection de M. Loukachenko.

Vivant en exil, le jeune homme est l'ancien rédacteur en chef d'un média d'opposition, Nexta, qui avait joué un rôle clé dans la coordination du mouvement de contestation, réprimé sans pitié par Minsk.

L'opposant et sa compagne sont apparus dans des vidéos tournés en prison où ils confessent leurs crimes, mais les autorités bélarusses ont l'habitude de diffuser des aveux obtenus sous la contrainte.

Son père, Dmitri Protassevitch, a dit à l'AFP que son avocat n'avait pas pu le voir et crains qu'il soit à l'hôpital. "Nous pensons que sa vie et sa santé sont en danger", a-t-il indiqué.

«Caution» russe

Face au tollé international, M. Loukachenko s'en est pris à ses "adversaires de l'étranger et à l'intérieur du pays", dénonçant leurs méthodes "dépassant les limites de l'entendement et de la morale humaine".

Il a évoqué une "guerre hybride moderne" contre son pays, un "théâtre d'expérimentation pour ensuite aller vers l'Est". M. Loukachenko accuse régulièrement les Occidentaux de vouloir le renverser pour ensuite s'attaquer à la Russie, son principal allié. 

Lui et Vladimir Poutine doivent d'ailleurs se rencontrer vendredi en Russie.

En début de semaine, Minsk s'était déjà défendu, affirmant avoir dérouté légalement le vol après une alerte à la bombe reçue dans un courriel se réclamant de l'organisation palestinienne Hamas.

La transcription de l'échange entre les contrôleurs et le pilote, publiée mardi par Minsk, montre que les autorités ont insisté pour que l'appareil se pose au Bélarus.

Exilée en Lituanie, l'ex-candidate à la présidentielle Svetlana Tikhanovskaïa a appelé Washington et l'UE à adopter plus de sanctions pour isoler le régime bélarusse.

Moscou n'a de son côté pas rejoint les critiques occidentales. Après le discours de M. Loukachenko, le Kremlin a indiqué ne pas avoir "de raisons de ne pas croire les déclarations des dirigeants bélarusses".

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a elle fustigé les accusations de complicité de Moscou dans cette affaire, dénonçant des "interprétations fantasques". Elle a de nouveau appelé à une "enquête objective" sur l'incident.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.