A Berlin, un lieu de culte unique pour chrétiens, musulmans et juifs

Le pasteur Gregor Hohberg, le rabbin Andreas Nachama et l'imam Kadir Sanci lors de la cérémonie d'inauguration du bâtiment multireligieux "House Of One", le 27 mai 2021 / AFP
Le pasteur Gregor Hohberg, le rabbin Andreas Nachama et l'imam Kadir Sanci lors de la cérémonie d'inauguration du bâtiment multireligieux "House Of One", le 27 mai 2021 / AFP
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

A Berlin, un lieu de culte unique pour chrétiens, musulmans et juifs

  • Dix ans après la conception de ce projet, les travaux de construction de ce vaste édifice, situé sur l'île aux Musées dans le centre de Berlin, doivent durer quatre ans
  • Bâti sur une ancienne église détruite du temps de la RDA communiste, le bâtiment a été conçu pour que chaque groupe de croyants puisse prier séparément

BERLIN: Chrétiens, musulmans et juifs ont posé jeudi à Berlin la première pierre d'un lieu de culte commun, un projet présenté comme unique au monde qui intervient dans un contexte de tensions exacerbées entre communautés religieuses par le conflit israélo-palestinien.

L'imam, le pasteur et le rabbin de la "House of one" ont voulu voir dans la pose de cette première pierre "une étape importante vers l'achèvement de notre projet de paix inter-religieux", selon les mots du rabbin Andreas Nachama.

Dix ans après la conception de ce projet, les travaux de construction de ce vaste édifice, situé sur l'île aux Musées dans le centre de Berlin, doivent durer quatre ans.

Leur lancement prévu l'an dernier avait dû être reporté en raison de la pandémie.

Bâti sur une ancienne église détruite du temps de la RDA communiste, le bâtiment a été conçu pour que chaque groupe de croyants puisse prier séparément. 

«Lieu de paix»

Mais la mosquée, la synagogue et l'église protestante seront reliées entre elles par un grand hall commun où des événements et fêtes pourront également être célébrés ensemble. 

La "joie liée (...) à ce projet de paix unique des religions croît avec chaque pierre qui sera posée", s'est réjoui le pasteur Gregor Hohberg avant la cérémonie.

"Pour nous, c'est un pas en avant plein de symbolique", a assuré l'imam de la future mosquée Kadir Sanci. 

"En ces temps de polarisation des opinions et des attitudes" qui "jettent une grande ombre sur le monde, la +House of one+ incarne l'esprit constructif de la foi et de la spiritualité", a-t-il ajouté.

Il a également vu dans ce lieu de culte des trois religions monothéistes "un lieu de paix et de sécurité", "un éloge de la différence" alors que les tensions entre juifs et musulmans ont été vives en Allemagne ces dernières semaines à la faveur de la reprise du conflit armé israélo-palestinien. 

Le maire de Berlin, Michael Müller, a d'ailleurs dénoncé dans un discours lors de la cérémonie "la haine, la violence, l'antisémitisme et l'islamophobie, le racisme et l'incitation à la haine raciale" qui "n'ont pas de place dans notre société". 

"Il est tout à fait normal et même important que dans la capitale allemande, des conflits mondiaux dramatiques puissent faire l'objet d'une discussion", a-t-il assuré, tout en rejetant toute forme de violence.

Slogans antisémites

Des drapeaux israéliens ont été brûlés et des slogans antisémites prononcés lors de rassemblements pro-palestiniens en Allemagne ces dernières semaines.

La chancelière Angela Merkel avait mis en garde samedi contre des débordements racistes ou antisémites lors des manifestations en faveur de la cause palestinienne.

"Ceux qui portent la haine contre les juifs dans la rue, ceux qui incitent à la haine raciale, sont en dehors de notre Loi fondamentale", avait-elle tancé, après notamment des débordements violents pendant un rassemblement à Berlin.

Une soixantaine de personnes avaient été arrêtées et une centaine de policiers blessés.

L'imam, le pasteur et le rabbin de la "House of one" ont prononcé de courtes prières avant que des objets symboliques des trois religions du Livre ne soient coulés dans le béton.

Le projet estimé à 47 millions d'euros est en partie financé par l'Etat allemand et la Ville de Berlin. Une campagne participative et de dons a également été lancée afin de réunir les quelque 8 millions d'euros encore manquants.

L'Allemagne compte une majorité de chrétiens, dont beaucoup de protestants mais aussi une importante communauté musulmane estimée à entre 5,3 et 5,6 millions de croyants, soit 6,4 à 6,7% de la population.

Décimée par l'Holocauste, la communauté juive est aujourd'hui l'une des plus dynamiques en Europe à la faveur de l'arrivée dans les années 90 de plus de 200 000 juifs de l'ex-Union soviétique à qui l'Allemagne a ouvert ses portes. 

Elle est estimée actuellement à environ 225 000, soit la troisième communauté en Europe après la France et la Grande-Bretagne.


L'Asean «  profondément inquiète » face à l'escalade du conflit en Birmanie

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
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  • La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi
  • L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie

BANGKOK: L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte.

"Nous, les Etats-membres de l'Asean, sommes profondément inquiets par la récente escalade des conflits, notamment dans la région de Myawaddy", ont écrit les ministres des Affaires étrangères du bloc de dix pays, dans un communiqué conjoint daté de jeudi.

"Nous demandons de manière urgente à toutes les parties de cesser immédiatement la violence et de faire preuve de la plus grande retenue, de respecter le droit humanitaire international et de prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions et assurer la protection et la sécurité de tous les civils", ont-ils insisté.

La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi, sans qu'une issue pacifique ne se dessine, malgré les appels répétés du groupe régional qui a présenté un plan de sortie de crise il y a trois ans.

Les combats se sont accentués ces derniers mois après une série d'attaques de groupes ethniques minoritaires et de combattants anti-junte dans plusieurs régions.

Le pouvoir militaire a essuyé plusieurs revers majeurs, notamment dans des zones frontalières de la Chine et de la Thaïlande, qui le place dans une position de faiblesse inédite depuis le putsch, selon des analystes.

La semaine dernière, la junte s'est retirée de la ville stratégique de Myawaddy, après des jours de combats dont les bruits d'explosion et d'artillerie étaient perceptibles du côté thaïlandais.

Depuis, il n'y a pas eu d'affrontements importants dans la ville, mais des combats ont lieu à une trentaine de kilomètres plus loin, à Kawkareik, autre localitée située sur la principale route reliant Rangoun à la Thaïlande.

La Thaïlande a de son côté rehaussé son niveau de présence militaire à sa frontière.

Le royaume a prévenu qu'il n'accepterait aucune "violation" de son territoire, tout en se préparant à un éventuel afflux de réfugiés.

Aung San Suu Kyi en résidence surveillée 

"En tant que pays voisin, nous soutenons les négociations qui pourraient mener à l'unité, la paix et la stabilité", a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole de la diplomatie thaïlandaise.

Depuis octobre 2021, la Birmanie a été écartée des sommets et réunions ministérielles de l'Asean mais, en janvier, une haute fonctionnaire de Naypyidaw a participé à une "retraite" des ministres des Affaires étrangères au Laos, pays qui assure la présidence annuelle tournante.

Un émissaire laotien de l'Asean a rencontré début janvier le chef de la junte à Naypyidaw, pour discuter de la "paix et de la stabilité".

La Birmanie a souvent été un sujet de discorde entre les membres de l'Asean.

Le plan de sortie de crise en cinq points concocté par l'Asean comprend la mise en place d'un dialogue entre toutes les parties concernées. Une demande restée lettre morte pour le moment, la junte continuant de qualifieer ses adversaires ethniques et politiques de "terroristes".

Aung San Suu Kyi purge de son côté une peine de prison de 27 ans pour plusieurs condamnations qualifiées de mascarade par les groupes de défense des droits humains.

La prix Nobel de la paix, 78 ans, a été transférée de sa cellule à une résidence surveillée, a indiqué mercredi une source militaire à l'AFP, la junte ayant annoncé des mesures pour protéger les détenus fragiles face à une vague de chaleur.

Le conflit a tué plus de 4.800 civils depuis 2021, selon un groupe de surveillance local.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com