BEYROUTH : La Banque du Liban a déclaré jeudi qu’un système d’importation de produits médicaux subventionnés ne pouvait être maintenu sans utiliser ses réserves obligatoires et a demandé aux autorités compétentes de trouver une solution à ce problème.
Le Liban, en proie à une crise financière qui menace sa stabilité, subventionne le carburant, le blé, les médicaments et d’autres produits essentiels.
Dans un communiqué publié après que le ministre sortant de la santé, Hamad Hassan, a mentionné qu’il s’était rendu en vain à la banque pour demander le déblocage de fonds pour les médicaments essentiels, la banque centrale a affirmé qu’elle ne puiserait pas dans ses réserves obligatoires pour couvrir les 1,3 milliard de dollars de produits médicaux subventionnés.
« Ce coût total, exigé de la banque centrale en raison d’une politique visant à subventionner ces produits médicaux, ne peut être fourni sans toucher aux réserves obligatoires et c’est ce que le conseil de la banque centrale refuse », indique le communiqué.
Les réserves en devises du Liban ont chuté de manière alarmante, passant de plus de 30 milliards de dollars avant le début de la crise financière fin 2019 à un peu plus de 15 milliards de dollars en mars.
Le programme de subventions dans son ensemble coûte environ 6 milliards de dollars par an.
M. Hassan avait déclaré lors d’une émission de télévision locale la semaine dernière qu’environ 50% des médicaments nécessaires étaient disponibles, mais dans les entrepôts des importateurs en attente de paiement.
Le Liban, dans un état de paralysie politique, est profondément endetté et peine à obtenir des fonds de la part des États et des institutions donateurs potentiels, a annoncé que les fonds destinés aux subventions seront épuisés en mai.
La conception et la mise en œuvre de son système de subventions, qui comprenait de longues listes de produits non essentiels, ont été critiquées par les commerçants et les consommateurs, estimant qu’il s’agissait d'un gaspillage.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com