BEYROUTH: Le Programme alimentaire mondial a annoncé mercredi qu’il triplait son aide au Liban, offrant une aide financière en cash pour environ 300 000 personnes dans un contexte de crise financière et économique hors du commun.
La monnaie nationale libanaise a perdu près de 85% de sa valeur en dollars depuis fin 2019, entraînant une incomparable inflation des produits de base dans un pays dépendant des importations. Les banques, craignant une ruée, ont limité l’accès des déposants à leurs comptes et interdit les transferts à l’étranger – ce qui aggrave le sentiment de faillite dans ce petit pays de 6 millions d’habitants.
Avec un État au bord de la banqueroute, l’aide étrangère demeure une nécessité vitale face à l’ampleur de cette crise. Le Programme alimentaire mondial a déclaré qu’il soutenait 195 000 personnes supplémentaires, contre un peu plus de 100 000 au départ, sous forme d’aide financière afin de faire face à l’augmentation des prix des denrées alimentaires. L’agence des Nations unies accorde environ 200 000 livres libanaises – l’équivalent de 15 dollars au marché noir – par famille et par mois.
«Il devient chaque jour plus difficile aux Libanais de se procurer ce dont ils ont besoin, cette aide arrive juste à temps», a déclaré le directeur de pays et représentant du PAM au Liban, Abdallah Alwardat.
Ces derniers mois, nombre d’entreprises, en faillite, ont mis la clé sous la porte. Les pharmacies ont du mal à se procurer les médicaments importés, les stations-service ont connu des pénuries de carburant, et des bagarres ont également éclaté dans des supermarchés, alors que les acheteurs se démènent pour se procurer du lait en poudre, du riz et de l’huile subventionnés.
Le gouvernement œuvre quant à lui pour élaborer un programme de levée des subventions, les réserves de change étant faibles à la Banque centrale. L’impasse politique entre les partis rivaux a empêché la formation d’un gouvernement pour faire face à la crise.
Le Liban est sans gouvernement depuis la démission du dernier en date, quelques jours après la gigantesque explosion au port de Beyrouth le 4 août dernier, qui a fait 211 morts, plus de 6 000 blessés et endommagé des quartiers entiers.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com