Peines de prison de 8 à 53 ans pour les auteurs des attentats de Catalogne en 2017

Cette combinaison de photos montre Mohamed Houli Chemlal (Gauche), Driss Oukabir (Centre) et Said Ben Iazza, les trois accusés d'avoir aidé les auteurs des attaques djihadistes de 2017 en Catalogne. (Photo, AFP)
Cette combinaison de photos montre Mohamed Houli Chemlal (Gauche), Driss Oukabir (Centre) et Said Ben Iazza, les trois accusés d'avoir aidé les auteurs des attaques djihadistes de 2017 en Catalogne. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Peines de prison de 8 à 53 ans pour les auteurs des attentats de Catalogne en 2017

  • L'Espagnol Mohamed Houli Chemlal, 24 ans et le Marocain Driss Oukabir, 31 ans, ont été condamnés respectivement à 53 ans et demi et à 46 ans de prison
  • Le tribunal a en revanche suivi le parquet en ce qui concerne Said Ben Iazza, 28 ans, condamné à 8 ans de prison

MADRID : Trois hommes accusés d'avoir appartenu à une cellule djihadiste qui avait mené un double attentat ayant fait 16 morts en Catalogne (nord-est de l'Espagne) en 2017, ou d'en avoir été complice, ont été condamnés jeudi à des peines allant de 8 à 53 ans de prison.

L'Espagnol Mohamed Houli Chemlal, 24 ans et le Marocain Driss Oukabir, 31 ans, ont été condamnés respectivement à 53 ans et demi et à 46 ans de prison, notamment pour appartenance à une organisation terroriste et détention et fabrication d'explosifs, alors que le parquet avait requis 41 et 36 ans à leur encontre.

Dans son communiqué, le tribunal madrilène de l'Audience nationale, chargé notamment des affaires de terrorisme, a toutefois indiqué que la peine effective « ne dépasserait pas 20 ans » pour ces deux accusés, qui n'ont pas été jugés pénalement responsables de la mort des victimes comme le réclamaient les proches de ces derniers.

Le tribunal a en revanche suivi le parquet en ce qui concerne Said Ben Iazza, 28 ans, condamné à 8 ans de prison pour avoir prêté un véhicule et des papiers aux assaillants.

Improvisation

Le premier attentat avait eu lieu le 17 août sur la célèbre avenue des Ramblas à Barcelone, où une camionnette-bélier avait foncé sur les passants, tuant 14 personnes, en majorité des touristes étrangers.

Dans sa fuite, le chauffeur, Younes Abouyaaqoub, qui avait été abattu quelques jours plus tard par les forces de l'ordre, avait assassiné une autre personne pour lui voler sa voiture avant de s'enfuir.

Quelques heures après le massacre des Ramblas, cinq autres membres de la cellule, Marocains comme Abouyaaqoub, avaient perpétré la seconde attaque sur le front de mer de la petite station balnéaire de Cambrils, 100 km plus au sud.

Ils y avaient renversé plusieurs personnes avec un véhicule avant de poignarder mortellement une femme et d'être abattus par la police.

Les deux attaques avaient été revendiquées par l'organisation Etat islamique. 

Autres cibles

Durant l'enquête, Mohamed Houli Chemlal, le principal accusé, avait expliqué à la police que le plan initial de la cellule, formée par neuf jeunes dans la ville de Ripoll au nord de Barcelone, était de perpétrer des attentats contre des sites célèbres, mentionnant notamment la basilique de la Sagrada Familia.

Les plans de la cellule avaient été chamboulés par l'explosion accidentelle de leur planque à Alcanar, à 200 kilomètres au sud de Barcelone, où les djihadistes fabriquaient des explosifs.

La déflagration, qui avait blessé Chemlal, avait précipité le passage à l'acte du groupe, endoctriné, selon l'accusation, par un imam marocain de 44 ans, Abdelbaki Es Satty, tué dans l'explosion.

La camionnette utilisée sur les Ramblas avait été louée par Driss Oukabir, le frère d'un des assaillants tués, qui n'a cessé de clamer son innocence pendant le procès, affirmant ne pas être une personne religieuse.

Des affirmations rejetées par le tribunal qui a considéré que sa radicalisation était visible depuis février 2017 et qu'il avait « intégré la cellule dirigée par Abdelbaki Es Satty ».

Houli Chemlal, quant à lui, faisait « partie intégrante de la cellule terroriste » et a participé à l'achat de matériel explosif, ainsi qu'à la fabrication d'engins explosifs, selon la décision du tribunal.

L'Audience nationale avait entendu plus de 200 témoins lors du procès-fleuve qui s'est déroulé de novembre 2020 à février 2021. Des vidéos glaçantes des jeunes membres de la cellule blaguant alors qu'ils fabriquaient des explosifs y avaient été notamment diffusées.

L'un des témoignages les plus poignants du procès fut celui de Javier Martínez, dont le fils de 3 ans est mort sur les Ramblas.

« Tous les sentiments que l'on a pour continuer à vivre, à se battre, se sont brisés sur le sol » des Ramblas, avait-il dit devant le tribunal.

L'Espagne avait été touchée le 11 mars 2004 par l'attaque djihadiste la plus sanglante d'Europe, lorsque des engins avaient explosé à bord de quatre trains de banlieue dans la gare madrilène d'Atocha, faisant 191 morts et environ 2 000 blessés.

Elle n'a pas subi de nouvelle attaque depuis ces attentats de 2017 en Catalogne, mais de nombreux experts estiment qu'elle reste dans le viseur de l'islam radical.

 


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.