La fin de l'ère Netanyahou, enjeu du drame politique israélien

Le rôle du représentant de l'extrême droite israélienne Naftali Bennett (d), dont le parti Yamina a six sièges clés au parlement, sera déterminant pour l’avenir du mandat record du Premier ministre Benjamin Netanyahou (g) à la tête du pays. (Reuters)
Le rôle du représentant de l'extrême droite israélienne Naftali Bennett (d), dont le parti Yamina a six sièges clés au parlement, sera déterminant pour l’avenir du mandat record du Premier ministre Benjamin Netanyahou (g) à la tête du pays. (Reuters)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

La fin de l'ère Netanyahou, enjeu du drame politique israélien

  • Le politicien d'extrême droite Naftali Bennett, dont le parti Yamina a six sièges clés au parlement, sera le faiseur de roi
  • Les commentateurs politiques israéliens, cependant, ne tiennent rien pour acquis

JERUSALEM : Israël a été en proie à un drame politique dimanche à propos de la fin peut-être imminente de la longévité du Premier ministre Benjamin Netanyahou à la tête du pays. Après quatre élections législatives non concluantes en deux ans, le mandat de 28 jours donné au chef de l'opposition Yair Lapid pour former un nouveau gouvernement expire mercredi, et les médias ont annoncé qu'il était sur le point de former une coalition qui mettrait fin à la période de 12 ans de Netanyahou comme Premier ministre.

Les chances de succès de Lapid reposent en grande partie sur le politicien d'extrême droite Naftali Bennett, un faiseur de rois dont le parti Yamina a six sièges clés à la Knesset.

Bennett, 49 ans, devrait annoncer, peut-être dès dimanche, son intention de faire équipe avec Lapid, qui dirige le parti Yesh Atid.

Mais avant cela, Bennett devrait rallier les députés de son propre parti pour rejoindre ce que les opposants à Netanyahou ont décrit comme un gouvernement de « changement » comprenant des factions de gauche, de centre et de droite.

Toujours à court de majorité parlementaire après les élections du 23 mars qui se sont soldées par une impasse, un groupe aussi diversifié pourrait être fragile et nécessiterait le soutien extérieur de députés arabes dont les opinions politiques diffèrent fortement de celles de Yamina.

Bennett a maintenu le silence public ces derniers jours, Netanyahou, le chef du parti Likoud, alimentant les spéculations sur la fin de son propre mandat dans un tweet et une vidéo vendredi. "Real Alert", a-t-il écrit, avertissant qu'une dangereuse administration "de gauche" pourrait lui succéder.

Yamina a annoncé samedi soir que Bennett rencontrerait et informerait ses députés dimanche, après des informations selon lesquelles il avait accepté un accord dans lequel il serait d'abord Premier ministre avant de passer le relais au centriste Lapid.

Ancien ministre de la Défense, Bennett a fait marche arrière avant de renverser Netanyahou, 71 ans, le leader de droite au pouvoir depuis 2009 et actuellement jugé pour des accusations de corruption qu'il nie.

Avec un accord avec Lapid largement finalisé juste avant que les combats n'éclatent le 10 mai entre Israël et les militants de Gaza, Bennett a déclaré pendant les hostilités qu'il abandonnait les efforts pour former une coalition avec le centre et la gauche.

Mais avec l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, la récente vague de violence dans les rues entre Arabes et Juifs a diminué et un partenariat Lapid-Bennett pourrait reprendre son cours.

Cependant, les commentateurs politiques israéliens ne tenaient rien pour acquis.

« Le gouvernement de changement opposé au Premier ministre Benjamin Netanyahou n’est toujours pas un fait accompli », a écrit dimanche le chroniqueur politique Yossi Verter dans le journal de gauche Haaretz.

"Il est prématuré de sabrer le champagne, et également trop tôt pour préparer ses bagages", a-t-il déclaré, se demandant si les législateurs de Yamina pourraient résister aux pressions de la droite contre un accord avec Lapid.

Si Lapid, 57 ans, ne parvient pas à annoncer un gouvernement d'ici mercredi, une cinquième élection israélienne depuis avril 2019 -perspective que Bennett dit vouloir éviter - est probable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.