«Responsabiliser» les jeunes face aux fake news, le pari d'une exposition

«Les fake news qui fonctionnent s'appuient (souvent) sur des archives, qui sont transformées pour réinterpréter les faits historiques», commente Nathalie Bazoche. (Photo, AFP)
«Les fake news qui fonctionnent s'appuient (souvent) sur des archives, qui sont transformées pour réinterpréter les faits historiques», commente Nathalie Bazoche. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

«Responsabiliser» les jeunes face aux fake news, le pari d'une exposition

  • «Comment donne-t-on envie aux jeunes et aux moins jeunes de s'approprier les outils nécessaires» pour lutter contre les fausses informations? 
  • Une vidéo explique le phénomène des deep fakes -- un trucage numérique consistant à reproduire des visages de personnalités comme Donald Trump, et à leur faire dire tout et n'importe quoi

PARIS: "Greta Thunberg aurait été photographiée avec un mouchoir jetable": exemple d'une fausse information qui peut vite devenir virale. Une exposition inédite en France croise les regards d'artistes et d'experts pour faire de la pédagogie face à la prolifération des fake news.

"Notre objectif est de s'adresser aux jeunes", explique Nathalie Bazoche, responsable du développement culturel de la Fondation EDF à Paris, qui abrite l'exposition. "Comment donne-t-on envie aux jeunes et aux moins jeunes de s'approprier les outils nécessaires" pour lutter contre les fausses informations? 

Une vingtaine d'oeuvres (maquettes, photos, sculptures...), une trentaine de dessins de presse et des vidéos pédagogiques visent à montrer comment prolifèrent les fake news et les outils et réflexes pour s'en prémunir. 

"Nous sommes en partie responsables du phénomène des fake news par notre attitude face à l'information", estime Laurence Lamy, déléguée générale de la fondation. "Les artistes en plus d'interpeller notre sensibilité, nous familiarisent avec des procédés: l'art de jouer avec la fiction est leur métier".

Dans "Libération I" et "Libération II", la photographe Agnès Geoffray reprend la photo d'une femme tondue et mise à nue par la foule à la Libération de Paris en 1945. Dans une version modifiée de la photographie (antérieure à l'exposition), l'artiste a rhabillé cette femme pour la "réhabiliter", souligne Nathalie Bazoche.

Une réappropriation artistique qui illustre la capacité d'une image à influer sur la lecture d'un événement. 

«George Clooney en désintox»

"Les fake news qui fonctionnent s'appuient (souvent) sur des archives, qui sont transformées pour réinterpréter les faits historiques", commente Nathalie Bazoche.

A l'autre bout de la pièce, des mètres de "fausses vérités" imprimées sur du papier de ticket de caisse s'amoncellent sur le sol. Cette imprimante à fake news est une oeuvre des artistes Tsilane Hassine et Camel Barnea Brezner Jonas.

Au fil de leur déambulation, les visiteurs peuvent aussi observer quatorze oiseaux bleus en cage, comme les gazouillis du réseau social Twitter, mettant à la portée du public de fausses informations. Comme le tweet "George Clooney a été hospitalisé en cure de désintoxication", imaginé par l'artiste Nicolas Davoine. "N'y a-t-il pas un risque dans la liberté de parole qu'a pu représenter Twitter", interroge-t-il.

Le rôle de l'exposition est d'alerter sur "cette liberté d'expression qu'on ne doit pas perdre, surtout sous prétexte qu'on ne saurait pas gérer les fake news en tant qu'individu", souligne Nathalie Bazoche.

Une vidéo explique ainsi le phénomène des deep fakes -- un trucage numérique consistant à reproduire des visages de personnalités comme Donald Trump ou l'acteur Morgan Freeman, et à leur faire dire tout et n'importe quoi.

Sur un autre écran, Denis Teyssou, journaliste à l'Agence France-Presse - laquelle a développé le plus important réseau au monde de journalistes dédié au fact-checking - présente des outils numériques développés pour analyser les images qui circulent en ligne et retracer leur construction lorsqu'elles ont été détournées.

L'exposition, qui fait l'objet d'un partenariat avec le CLEMI (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information), dispose d'une version adaptée qui circule dans des classes de collèges et lycées. 

Gratuite sur réservation du fait des restrictions sanitaires, l'exposition "Fake News: art, fiction, mensonge" se tient jusqu'au 30 janvier 2022, à la fondation EDF à Paris. C'est la deuxième exposition de la fondation qui suit un nouveau programme, "éclairer des sujets de société avec le concours d'oeuvres d'art".


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com