L'envoyé de l'ONU à Sanaa dans une ultime tentative de sauver le plan de paix

Martin Griffiths s'est rendu à Sanaa dimanche dans le but de convaincre les rebelles d'accepter un plan de paix et de mettre fin à leur assaut sur Marib. (Archive / AFP)
Martin Griffiths s'est rendu à Sanaa dimanche dans le but de convaincre les rebelles d'accepter un plan de paix et de mettre fin à leur assaut sur Marib. (Archive / AFP)
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Publié le Lundi 31 mai 2021

L'envoyé de l'ONU à Sanaa dans une ultime tentative de sauver le plan de paix

  • M. Griffiths rencontrera des responsables houthis pour discuter de propositions comprenant un cessez-le-feu à l'échelle nationale
  • Dans le passé, les Houthis ont dédaigné les efforts de M. Griffiths et de l'envoyé spécial américain au Yémen, Timothy Lenderking

AL-MUKALLA: L'envoyé spécial de l'Organisation des nations unies (ONU) au Yémen, Martin Griffiths, s'est rendu dimanche à Sanaa, tenue par les Houthis, dans une ultime tentative de convaincre les rebelles soutenus par l'Iran d'accepter un plan de paix négocié par l'ONU et de mettre fin à leur assaut sur Marib.

Au cours de sa première visite dans la ville depuis un an, M. Griffiths rencontrera des responsables houthis pour discuter de propositions comprenant un cessez-le-feu à l'échelle nationale, la levée des restrictions sur les ports de Hodeidah et la réouverture de l'aéroport de Sanaa.

Vendredi, l'envoyé spécial de l'ONU a appelé le gouvernement yéménite et les Houthis à faire de larges concessions afin de mettre fin à des mois d'impasse politique et parvenir à un accord de paix.

Dans le passé, les Houthis ont dédaigné les efforts de Martin Griffiths et de l'envoyé spécial américain au Yémen, Timothy Lenderking, et ont rejeté les appels internationaux à mettre fin à leur offensive meurtrière sur la province centrale de Marib. Les Houthis ont exigé en revanche que la coalition arabe cesse ses frappes aériennes contre ses forces et ses vols non réglementés et non contrôlés depuis et vers l'aéroport de Sanaa dans le cadre des initiatives de paix.

Le gouvernement yéménite a rejeté les demandes des Houthis, affirmant que les lourds bombardements aériens par des avions de combat de la coalition arabe ont largement déjoué les assauts des Houthis sur Marib et que l’arrêt des frappes aériennes permettrait aux Houthis d'avancer rapidement vers cette ville stratégique.

Dimanche, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad ben Moubarak, a déclaré que le gouvernement internationalement reconnu du Yémen saluerait toutes les initiatives visant à mettre fin au conflit.

Il a ajouté que le gouvernement yéménite recherche une paix «durable et globale» qui ramènera la stabilité dans le pays et mettra fin au coup d'État des Houthis, selon l'agence de presse officielle Saba.

Pendant ce temps, sur le terrain, des dizaines de combattants ont été tués dimanche dans de violents affrontements entre les Houthis et l'armée yéménite soutenue par des tribus alliées dans les zones montagneuses à l'ouest de la ville de Marib.

Des officiers militaires locaux ont déclaré qu’au moins trente Houthis ont péri au cours des offensives gouvernementales yéménites pour contrer les avancées houthies à Marib à Al-Kasara.

yemen
Les forces progouvernementales yéménites se positionnent afin de contrer les Houthis sur l'un des fronts de bataille de la ville de Marib, au Yémen. (Archive AFP)

 

Les loyalistes ont partagé des vidéos montrant une épaisse fumée s'échappant des zones disputées de Marib à la suite du passage des avions de combat de la coalition arabe qui ont pris pour cible des sites houthis et leurs renforts militaires.

Des milliers de soldats du gouvernement yéménite et de combattants houthis ont été tués depuis février, au cours de la reprise des offensives par les rebelles contre Marib, dernier bastion gouvernemental dans le nord du pays.

 

Accusations

Le gouvernement yéménite a accusé les Houthis de violer l'Accord de Stockholm en transformant les ports de la mer Rouge sous leur contrôle en usines de fabrication et de lancement de bateaux piégés.

Le ministre yéménite de l’Information, Mouammar al-Eryani, a déclaré que la dernière attaque des Houthis en mer Rouge déjouée par la coalition arabe, indique que les rebelles menacent toujours le trafic maritime international et violent les accords existants.

«Les Houthis utilisent les ports de Hodeidah, Salif et Ras Issa comme bases de lancement d’attaques terroristes et de bateaux piégés, confirmant ainsi leur renoncement à l'accord suédois et leur volonté de mettre en œuvre le programme iranien visant à semer le chaos et le terrorisme dans la région et à menacer les intérêts internationaux», a déclaré le ministre yéménite dans un message sur Twitter.

Dans le cadre de l'accord de paix entre le gouvernement yéménite et les Houthis conclu à la fin de l’année 2018, connu sous le nom d'«Accord de Stockholm», le gouvernement yéménite a accepté de mettre fin à une offensive militaire sur la ville de Hodeidah en échange de la cession par les Houthis des ports de Hodeidah à des forces neutres et du dépôt de recettes à la banque centrale de la ville.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.


Soudan: des dizaines de milliers de personnes fuient le conflit qui s'étend à l'est du Darfour 

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait. (AFP)
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  • Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusien
  • Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023

PORT-SOUDAN: Plus de 36.000 civils soudanais ont fui des villes et des villages face à l'avancée des combats dans une vaste région à l'est du Darfour, un peu plus d'une semaine après la prise de la ville d'El-Facher par les paramilitaires, a indiqué une agence onusienne.

Dans un communiqué publié dimanche soir, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 36.825 personnes avaient fui cinq localités du Kordofan-Nord, un Etat situé à quelques centaines de kilomètres à l'est du Darfour, région où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le dernier grand bastion que l'armée y contrôlait.

Ces dernières semaines, la région du Kordofan est devenue un nouveau champ de bataille entre l'armée et les FSR, en guerre depuis avril 2023.

Des habitants ont rapporté lundi à l'AFP que des villes entières étaient devenues des cibles militaires, alors que l'armée et les FSR s'affrontent pour le contrôle d'El-Obeid, capitale de l'Etat du Kordofan-Nord, important centre logistique et de commandement reliant le Darfour à Khartoum, qui abrite également un aéroport.

"Aujourd'hui, toutes nos forces ont convergé sur le front de Bara", a affirmé un membre des FSR dans une vidéo diffusée dimanche soir par les paramilitaires, en citant une localité située au nord d'El-Obeid. Les FSR avaient revendiqué la prise de Bara la semaine précédente.

Souleiman Babiker, habitant d'Oum Smeima, à l'ouest d'El-Obeid, a déclaré à l'AFP qu'après la prise d'El-Facher par les paramilitaires, "le nombre de véhicules des FSR a augmenté".

"Nous avons cessé d'aller dans nos champs, de peur des affrontements", a-t-il ajouté.

Un autre habitant, ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a également fait état d'"une forte augmentation des véhicules et du matériel militaire à l'ouest et au sud d'El-Obeid" au cours des deux dernières semaines.

Martha Pobee, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour l'Afrique, a alerté la semaine dernière sur de "vastes atrocités" et des "représailles à motivation ethnique" commises par les FSR à Bara, évoquant des schémas similaires à ceux observés au Darfour, où les combattants paramilitaires sont accusés de massacres, de violences sexuelles et d'enlèvements visant les communautés non arabes après la chute d'El-Facher.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.