L'ONU exhorte les factions yéménites à «faire une percée» vers la paix

L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, s'exprime lors d'une conférence de presse à la suite de discussions avec l'envoyé spécial américain pour le Yémen et le ministre allemand des Affaires étrangères au siège du ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin le 12 avril 2021 (Photo, AFP/Archives)
L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, s'exprime lors d'une conférence de presse à la suite de discussions avec l'envoyé spécial américain pour le Yémen et le ministre allemand des Affaires étrangères au siège du ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin le 12 avril 2021 (Photo, AFP/Archives)
Short Url
Publié le Dimanche 30 mai 2021

L'ONU exhorte les factions yéménites à «faire une percée» vers la paix

  • Griffiths a discuté avec les Houthis de leur engagement à un cessez-le-feu et à la reprise des négociations de paix
  • La coalition arabe a intercepté un drone Houthi ciblant l'Arabie saoudite

AL-MUKALLA: L’envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, a exhorté vendredi les factions belligérantes au Yémen à saisir les occasions disponibles et à faire des concessions dans le but de parvenir à un accord afin de mettre un terme à la guerre.

L’appel de Griffiths intervient au moment où ses derniers efforts pour convaincre le gouvernement yéménite et les Houthis soutenus par l’Iran d’accepter son plan de paix, connu sous le nom de déclaration conjointe, sont dans l’impasse.

«Mes récentes réunions, ainsi que le soutien international et régional continu, montrent que les parties au Yémen, pourraient encore saisir cette occasion et faire une percée vers la résolution du conflit», a déclaré Griffiths dans un communiqué.

Le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdel Salam a rencontré jeudi Griffiths après avoir refusé de le rencontrer lors de sa précédente visite dans la capitale omanaise.

L’envoyé américain Tim Lenderking a auparavant critiqué les Houthis pour avoir ignoré l’envoyé de l’ONU au Yémen et avoir refusé de se conformer aux propositions de paix et de poursuivre leur offensive meurtrière contre la ville centrale de Marib.

Dans sa déclaration, Griffiths a révélé avoir rencontré le négociateur des Houthis et des hauts responsables omanais à Mascate, où il a discuté des propositions de l'ONU d'ouvrir l'aéroport de Sanaa, de lever les restrictions sur le port de Hodeidah et de mettre en place un cessez-le-feu à l'échelle nationale.

Les Houthis exigent des vols illimités et non contrôlés depuis et vers l'aéroport de Sanaa vers des destinations telles que l'Iran, la Syrie et le Liban, et la levée des restrictions sur le port de Hodeidah ainsi que l'arrêt des frappes aériennes de la coalition arabe avant même d’élaborer la trêve et d'arrêter leur offensive sur Marib.

À Riyad, un haut responsable du gouvernement yéménite, qui a préféré l'anonymat, a déclaré à Arab News que le gouvernement yéménite avait informé Griffiths lors de sa visite à Riyad la semaine dernière que le gouvernement insiste sur des vols limités et contrôlés de l'aéroport de Sanaa et que les frappes aériennes s'arrêteront seulement après que les Houthis mettent fin d’abord à leur offensive sur Marib.

Mercredi, l’agence de presse officielle SABA a rapporté que le vice-président du Yémen Ali Mohsen Al-Ahmer et le Premier ministre Maeen Abdel Malik ont rencontré Griffiths à Riyad et ont discuté avec lui de l’impact de l’offensive des Houthis sur Marib et de leurs opérations militaires sur la crise humanitaire au Yémen.

Griffiths a «remercié» le gouvernement yéménite pour avoir répondu positivement aux propositions de paix de manière à mettre fin à cette guerre, a ajouté SABA.

Sur les champs de bataille, les combats se sont en grande partie calmés au cours des 48 dernières heures dans la province centrale de Marib après que les Houthis n'aient pas réussi à avancer sur le terrain face à une forte résistance des troupes de l'armée et des membres des tribus alliées.

Il y a dix jours, trois sources militaires ont déclaré à Arab News que l'offensive des Houthis sur Marib s'était affaiblie car les milices avaient subi de lourdes pertes, des désertions et des fuites au sein de leurs troupes.

Des milliers de combattants ont été tués dans la province centrale de Marib depuis février, lorsque les Houthis ont repris une vaste offensive pour prendre le contrôle de la ville riche en pétrole et en gaz de Marib, qui est considérée comme le dernier bastion du gouvernement yéménite dans le nord du pays.

Pendant ce temps-là, la coalition arabe a intercepté un drone houthi ciblant la région sud de l'Arabie saoudite, a rapporté vendredi l'agence de presse officielle SPA.

La coalition a souligné qu'elle continuait de prendre des précautions afin de protéger les civils pendant que la milice continuait de les prendre pour cibles, a ajouté le rapport.

La défense civile de l’Arabie saoudite a dévoilé mercredi que plusieurs missiles tirés par la milice Houthi depuis l’intérieur du Yémen avaient atterri à l’intérieur du sol saoudien.

Le lieutenant-colonel Mohannad ben Jasser Zailai, porte-parole adjoint des médias de la Direction de la défense civile dans la région de Jazan, a signalé que les autorités avaient trouvé cinq missiles près d'une route principale de l'un des villages frontaliers de Jazan.

Le porte-parole a affirmé qu'aucune victime n'avait été signalée.

Les Houthis ont attaqué l'aéroport d'Abha à plusieurs reprises ces dernières années, tuant une personne, en blessant des dizaines et, même une fois, provoquant l'incendie d'un avion de passagers.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
Short Url
  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Short Url
  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
Short Url
  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.