Au Koweït, un éleveur veut rendre tendance la consommation de larves dans le Golfe

La consommation d'insectes n'est pas nouvelle, et quelque 1 000 espèces ont déjà fait leur apparition dans les assiettes de deux milliards de personnes notamment en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. (Photo, AFP)
La consommation d'insectes n'est pas nouvelle, et quelque 1 000 espèces ont déjà fait leur apparition dans les assiettes de deux milliards de personnes notamment en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 juin 2021

Au Koweït, un éleveur veut rendre tendance la consommation de larves dans le Golfe

  • Les insectes comestibles sont perçus comme une alternative protéinée plus durable que la viande
  • L'éleveur produit généralement entre 3 000 et 6 000 vers par trimestre, parfois jusqu'à 10 000. Il les vend trois dollars les 25 unités

KOWEIT: Jassem Bouabbas élève depuis des années des larves destinées à la consommation animale, mais l'entrepreneur koweïtien espère désormais que ses petites créatures se fassent une place dans les assiettes des habitants du Golfe. 

Dans une pièce sombre située à l'extérieur de Koweït City, la capitale du riche émirat pétrolier, M. Bouabbas place des larves de ténébrion meunier, aussi appelées "vers de farine" et réputées riches en protéines, dans une boîte avec du son et de la farine de maïs. Dans une autre, il met des insectes adultes pour qu'ils s'accouplent.

"Mon ambition, c'est que les vers de farine deviennent une alternative réussie de nourriture pour les humains", explique-t-il.

La consommation d'insectes n'est pas nouvelle, et quelque 1 000 espèces ont déjà fait leur apparition dans les assiettes de deux milliards de personnes notamment en Afrique, en Asie ou en Amérique latine.

Mais au-delà des mets traditionnels, pâtes de criquets ou autres smoothies aux larves sont devenus la nouvelle tendance culinaire dans plusieurs capitales du monde, les insectes comestibles étant perçus comme une alternative protéinée plus durable que la viande.

Dans le Golfe, si certains raffolaient par le passé des criquets, parfois présents en masse dans la région, leur consommation a chuté ces derniers temps.

Au Koweït, la consommation de vers de farine n'a pas encore été approuvée pour les humains. Les larves sont toutefois très prisées des éleveurs d'oiseaux, de poissons ou de reptiles.

Mais petit à petit, les règlementations s'adaptent. L'Union européenne a par exemple approuvé en mai la consommation de vers de farine, après que l'Autorité européenne de sécurité des aliments avait conclu qu'ils pouvaient être consommés sans danger.

En attendant l'autorisation dans son pays, M. Bouabbas teste des recettes de cuisine à base de larves. Car il souhaite étendre son entreprise et créer ce qui constituerait le premier restaurant d'insectes dans le Golfe.

"Pour le moment, j'ai créé trois types de sauces (...) que des collègues ont goutées et appréciées", affirme celui qui travaille en parallèle dans le secteur public.

«J'étais dégouté»

M. Bouabbas s'est tellement passionné pour ces insectes comestibles qu'il est allé jusqu'en Thaïlande en 2018 pour en apprendre plus sur leur consommation, populaire là-bas.

"Au début, j'étais dégouté, mais je me suis habitué aux vers, en comprenant leur comportement et ce qui les mettait en danger", explique-t-il.

Il passe désormais deux heures par jour aux côtés de ses larves, les nourrissant d'avoine, de pommes de terre et de carottes, et ajustant les niveaux d'humidité et de température.

L'éleveur produit généralement entre 3 000 et 6 000 vers par trimestre, parfois jusqu'à 10 000. Il les vend trois dollars les 25 unités.

Quelque 90 jours sont nécessaires avant qu'un vers de farine soit prêt à être vendu, chaque larve pesant environ un gramme et mesurant six centimètres de long.

Avant la pandémie et la fermeture des frontières qui a suivi, M. Bouabbas transportait régulièrement des larves dans d'autres pays du Golfe, notamment en Arabie saoudite.

Selon lui, le marché des vers de farine est lucratif, les éleveurs d'oiseaux déboursant par exemple des milliers de dollars pour nourrir leurs cardinaux ou leurs rossignols.

Mais concernant ses recettes, dont il fait la promotion sur les réseaux sociaux en soulignant qu'elles intègreront des spécialités locales, M. Bouabbas est incapable de savoir si l'entreprise sera un succès. Et pour cause, il n'a lui même jamais osé manger de vers.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com