Amnesty demande des comptes à l'Irak pour près de 650 disparus en 2016

Un garçon irakien passe le 29 décembre 2016 devant un bâtiment endommagé dans une rue de la ville de Falloujah, qui a été repris au groupe État islamique (EI) il y a environ six mois. Photo d'illustration SABAH ARAR / AFP
Un garçon irakien passe le 29 décembre 2016 devant un bâtiment endommagé dans une rue de la ville de Falloujah, qui a été repris au groupe État islamique (EI) il y a environ six mois. Photo d'illustration SABAH ARAR / AFP
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Publié le Jeudi 03 juin 2021

Amnesty demande des comptes à l'Irak pour près de 650 disparus en 2016

  • Amnesty International a demandé jeudi des comptes à l'Irak, cinq ans jour pour jour après l'enlèvement de 643 hommes et adolescents sunnites par des paramilitaires chiites désormais intégrés à l'Etat
  • Tous ces Irakiens ont disparu lors d'une opération du Hachd al-Chaabi, coalition de factions armées dominée par les pro-Iran, pour reprendre en juin 2016 la ville de Falloujah (ouest) au groupe jihadiste Etat islamique (EI)

BAGDAD: Amnesty International a demandé jeudi des comptes à l'Irak, cinq ans jour pour jour après l'enlèvement de 643 hommes et adolescents sunnites par des paramilitaires chiites désormais intégrés à l'Etat. 

Tous ces Irakiens ont disparu lors d'une opération du Hachd al-Chaabi, coalition de factions armées dominée par les pro-Iran, pour reprendre en juin 2016 la ville de Falloujah (ouest) au groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui tenait alors les provinces sunnites d'Irak, a affirmé l'ONG de défense des droits humains.

Le 3 juin, alors que "des milliers" de déplacés fuyaient, des hommes armés portant des uniformes du Hachd al-Chaabi selon des témoins ont "emporté environ 1.300 hommes et adolescents considérés comme en âge de combattre".

"Le soir même, au moins 643 d'entre eux étaient mis dans des bus et un imposant camion (et depuis) ils sont toujours disparus", selon un communiqué d'Amnesty. Les autres ont rapporté des "tortures et mauvais traitements".

Dès le 5 juin pourtant, le Premier ministre de l'époque Haider al-Abadi avait formé un comité d'enquête alors que les tensions confessionnelles étaient exacerbées par les atrocités de l'organisation sunnite EI et par les mesures de représailles contre des sunnites.

"Les résultats de son enquête n'ont jamais été rendus publics", a accusé Amnesty. "Cela fait cinq ans que les familles de ces hommes ne savent même pas s'ils sont vivants. Elles méritent que leurs souffrances cessent".

Durant la guerre contre l'EI, ONG et familles n'ont cessé de dénoncer des exactions commises par toutes les parties. De nombreux groupes ont été accusés de mener des raids de vengeance à buts confessionnel et ethnique.

Officiellement, le Hachd dément avoir enlevé ou arrêté arbitrairement des personnes. Mais ses commandants affirment régulièrement avoir des prisons et y avoir entassé des "jihadistes" sans apporter la preuve que ces détenus appartenaient réellement à l'EI.

Les sunnites se disent régulièrement victimes de discrimination dans l'Irak post-EI, où des milliers d'entre eux ont été arrêtés puis souvent condamnés --à la prison ou à la mort-- pour appartenance, réelle ou supposée, à l'EI.

Aujourd'hui, les défenseurs des droits humains dénoncent la question des déplacés de la guerre contre l'EI.

Le gouvernement irakien a fermé "16 camps ces sept derniers mois, abandonnant au moins 34.801 déplacés sans garantie de pouvoir rentrer chez eux, en sécurité, de trouver un autre abri ou d'avoir accès à des services", a affirmé Human Rights Watch (HRW).

Ces déplacés forcés de quitter leurs villages de tentes ont souvent eu leur maison détruite ou sont considérés comme "terroristes" par les autorités et leur communauté, accusations "souvent sans preuve", selon HRW.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.