La Syrie a probablement utilisé 17 fois des armes chimiques

Un technicien de laboratoire contrôle un flacon de test au siège de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) à La Haye (Pays-Bas), le 20 avril 2017. (File/AFP)
Un technicien de laboratoire contrôle un flacon de test au siège de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) à La Haye (Pays-Bas), le 20 avril 2017. (File/AFP)
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

La Syrie a probablement utilisé 17 fois des armes chimiques

Un technicien de laboratoire contrôle un flacon de test au siège de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) à La Haye (Pays-Bas), le 20 avril 2017. (File/AFP)
  • L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques se penchera sur de nouveaux éléments suspects lors de ses prochaines consultations avec la Syrie
  • Selon l’ambassadrice britannique à l’ONU, «Il y a 20 problèmes non résolus dans la déclaration initiale de la Syrie sur les armes chimiques, c’est profondément préoccupant»

NATIONS UNIES: Le chef de l’organisme international de surveillance des armes chimiques déclare au Conseil de sécurité de l’ONU que ses experts ont enquêté sur 77 allégations contre la Syrie et conclu que, dans 17 cas, des armes chimiques ont réellement ou probablement été utilisées.

Fernando Arias qualifie de «réalité troublante» le fait que, huit ans après l’adhésion de la Syrie à la Convention sur les armes chimiques, qui interdit la production ou l’utilisation de telles armes, de nombreuses questions subsistent quant à la déclaration initiale de ses armes, stocks et précurseurs et son programme en cours.

Il a déclaré jeudi que, lors de ses prochaines consultations avec la Syrie, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques aborderait un nouveau point problématique – «la présence d’un nouvel agent d’arme chimique trouvé dans des échantillons collectés dans de grands conteneurs de stockage en septembre 2020».

Arias précise avoir envoyé une lettre informant le gouvernement syrien de son intention d’envoyer une équipe de l’OIAC pour examiner cette question du 18 mai au 1er juin et demandé des visas mais ne pas avoir obtenu de réponse. Il souligne avoir informé Damas qu’il reportait la mission au 28 mai.

Sans réponse de la Syrie le 26 mai, il déclare: «J’ai décidé de reporter la mission jusqu’à nouvel ordre.»

La Syrie a été pressée d’adhérer à la Convention sur les armes chimiques en septembre 2013 par son proche allié la Russie après une attaque meurtrière aux armes chimiques que l’Occident a imputée à Damas. En août 2014, le gouvernement du président Bachar al-Assad a déclaré que la destruction de ses armes chimiques était achevée. Mais la déclaration initiale de la Syrie à l’OIAC reste contestée.

En avril 2020, les enquêteurs de l’OIAC ont imputé trois attaques chimiques en 2017 au gouvernement syrien. Le Conseil exécutif de l’OIAC a alors exigé que la Syrie fournisse des détails.

Comme elle ne l’a pas fait, la France a soumis un projet de mesures au nom de 46 pays en novembre pour suspendre les «droits et privilèges» de la Syrie au sein de l’organisme. Lors d’un vote sans précédent le 21 avril, l’OIAC a suspendu les droits de la Syrie jusqu’à ce que toutes les questions en suspens soient résolues.

La Russie a vivement critiqué l’OIAC et ses enquêteurs, les accusant d’erreurs factuelles et techniques et d’agir sous la pression des pays occidentaux.

«questions "embarrassantes"»

L’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, a poursuivi l’attaque jeudi, accusant l’organisme de surveillance des armes chimiques d’utiliser des informations «provenant de sources biaisées opposées au gouvernement syrien», de collecter des preuves à distance et de faire valoir des «pseudo-témoins».

Il affirme que le but de la réunion du conseil n’était pas d’«interroger» Arias en posant des questions «embarrassantes», comme l’ont dit certains membres du conseil, mais de «travailler collectivement pour améliorer la situation devenue déplorable au sein de l’OIAC».

«Nous devons nous entretenir franchement avec la direction de l’OIAC afin d’empêcher une nouvelle érosion de son autorité et une répétition du fâcheux incident d’avril», lorsqu’elle a voté «pour mettre à l’écart (...) un État souverain qui se conforme» à la Convention sur les armes chimiques, dit Nebenzia. «Nous sommes préoccupés par la politisation croissante de son travail, initiée par nos collègues occidentaux.»

L’ambassadeur de Russie précise qu’il ne comprend pas qu’Arias ait exprimé sa surprise que Damas ne coopère pas avec l’équipe d’enquête de l’OIAC chargée de déterminer la responsabilité des attaques chimiques.

«Il n’est pas surprenant que la Syrie n’ait jamais reconnu la légitimité de l’équipe, nous non plus», affirme Nebenzia. «Cette équipe a été créée de manière illégitime. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que la Syrie coopère avec elle.» 

L’ambassadrice britannique à l’ONU, Barbara Woodward, rétorque que «les faits dans cette affaire sont clairs».

«Il y a 20 problèmes non résolus dans la déclaration initiale de la Syrie sur les armes chimiques, ce qui est profondément préoccupant», explique-t-elle. «L’ONU et l’OIAC ont attribué huit attaques chimiques au régime syrien. Il est clair que le régime conserve une capacité d’armes chimiques et garde la volonté de l’utiliser.»

Woodward précise que le Conseil de sécurité continuera d’insister sur la pleine coopération de Damas avec l’OIAC, «et la destruction complète et vérifiable du programme chimique de la Syrie».

L’ambassadeur adjoint des États-Unis, Richard Mills, déclare de son côté qu’«aucune désinformation – adoptée par la Syrie et son très petit nombre de partisans – ne peut nier ou entamer la crédibilité des preuves qui nous ont été présentées par l’OIAC».

«Le régime d’Assad – soutenu par la Russie – continue d’ignorer les appels de la communauté internationale à divulguer pleinement et à détruire de manière vérifiable son programme d’armes chimiques», dit Mills. «Sans responsabilité établie pour les atrocités commises contre le peuple syrien, une paix durable en Syrie restera hors de portée. Les États-Unis, une fois de plus, appellent à la justice et à la responsabilité, essentiels pour aider la Syrie à parvenir à une résolution politique du conflit.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com