Méditerranée: la Turquie prolonge ses recherches gazières et critique la France

Photo publiée par le ministère grec de la Défense nationale, montrant des navires participant à un exercice militaire dans l'est de la mer Méditerranée, le 25 août 2020. (Handout/GREEK DEFENCE MINISTRY/AFP)
Photo publiée par le ministère grec de la Défense nationale, montrant des navires participant à un exercice militaire dans l'est de la mer Méditerranée, le 25 août 2020. (Handout/GREEK DEFENCE MINISTRY/AFP)
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Publié le Jeudi 27 août 2020

Méditerranée: la Turquie prolonge ses recherches gazières et critique la France

  • « Nous continuerons ces activités (de recherche d'hydrocarbures) aussi longtemps que ce sera nécessaire. Il n'y a pas de date limite », a affirmé jeudi le ministre turc de la Défense
  • Ankara a vivement accusé la France de renforcer les tensions en se comportant en « caïd »

ISTANBUL: La Turquie a annoncé jeudi de nouvelles manœuvres militaires en Méditerranée orientale et l'extension de ses recherches dans une zone riche en hydrocarbures, au risque d'aggraver des tensions déjà vives avec la Grèce.

Signe de son refus d'abandonner son bras de fer avec Athènes et ses soutiens, Ankara a par ailleurs vivement accusé la France de renforcer les tensions en se comportant en « caïd ».

Le ministre turc de la Défense a accusé jeudi la France de contribuer à l'escalade en déployant des avions de guerre à Chypre pour exprimer son soutien à Athènes.

« Le temps des caïds est révolu. Vous n'avez aucune chance d'obtenir quoi que ce soit de nous en agissant de la sorte », a affirmé M. Akar.

M. Akar a en outre appelé la Grèce à un dialogue direct avec la Turquie.

« Nos voisins grecs devraient savoir qu'ils ne pourront rien obtenir en appelant les pays comme la France (...) Nous, les Turcs et les Grecs, devons résoudre nos problèmes nous-mêmes par le dialogue ».

La Grèce a plusieurs fois réclamé, sans succès, des « sanctions » de l'Europe à l'encontre de la Turquie. Athènes pourrait reformuler sa demande lors de la réunion jeudi et vendredi des 27 de l'UE à Berlin.

Face à l'escalade des tensions marquée par des manœuvres militaires rivales menées la veille par la Grèce et la Turquie en Méditerranée, l'Allemagne, qui s'efforce de calmer les esprits par une médiation, a appelé jeudi à une « solution diplomatique ».

Face à cette situation volatile, les manœuvres militaires rivales « doivent cesser » pour permettre le dialogue entre Athènes et Ankara, a déclaré jeudi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.

« Les parties ne vont pas s'asseoir à la même table alors que des bâtiments de guerre se font face » dans la région, a regretté M. Haas au début d'une réunion des ministres européens qui se prolongera vendredi.

Mais sur le terrain, l'heure est aux tambours de guerre: la marine turque a annoncé que le navire sismique Oruç Reis, dont la mission devait prendre fin jeudi, effectuerait des recherches d'hydrocarbures dans une zone revendiquée par la Grèce jusqu'au 1er septembre.

C'est justement le déploiement de l'Oruç Reis et de son escorte militaire au sud de l'île grecque de Kastellorizo, le 10 août, qui a suscité l'ire d'Athènes et déclenché l'escalade des tensions toujours en cours.

« Nous continuerons ces activités (de recherche d'hydrocarbures) aussi longtemps que ce sera nécessaire. Il n'y a pas de date limite », a affirmé jeudi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar dans un entretien à l'agence de presse étatique turque Anadolu.

La marine turque a aussi annoncé jeudi qu'elle mènerait des « exercices de tir » le 1er et le 2 septembre au large d'Iskenderun, dans une zone située au nord-est de l'île de Chypre.

Mais ces manœuvres n'inquiètent pas Athènes, car elles se déroulent loin de la Grèce, dans une zone où la Turquie effectue « ses propres exercices », a indiqué une source militaire grecque à l'AFP.

Lors d'un entretien téléphonique avec le chef d'État turc Recep Tayyip Erdogan mercredi, le président américain Donald Trump a lui aussi exprimé son inquiétude à propos « de la hausse des tensions entre les deux alliées de l'Otan », selon la Maison Blanche.

M. Erdogan a affirmé lors du même entretien que la Turquie n'était pas celle « qui provoquait l'instabilité en Méditerranée orientale », d'après Ankara.

« La Grèce est prête à une désescalade significative à condition que la Turquie arrête immédiatement ses actions de provocation », a de son côté déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis qui s'est également entretenu mercredi avec le président américain au téléphone


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.