Dans sa dernière interview, le président Tebboune a, une seconde fois, dérogé au principe de présomption d’innocence dans une affaire de justice impliquant un journaliste. Cette fois-ci, c’est notre collègue Rabah Karèche qui, accablé de “pyromanie”, en pâtit alors que son dossier est en cours d’instruction.
Pourtant, à une autre époque, la mise en détention provisoire du correspondant de Liberté à Tamanrasset suite à un article, n’aurait pas été possible simplement parce que la loi algérienne ne prévoit pas l’emprisonnement d’un journaliste en raison de son travail d’information. Cependant, si cette rigueur punitive ne se justifie pas légalement, elle s’explique politiquement : dans la logique d’un pouvoir total, le travail de presse, quand il traite de faits de contestation politique, est considéré comme partie constitutive de cette contestation et réprimé comme tel !
C’est vrai : en cette époque de communication globale, les évènements sont vite relayés et largement répercutés. Mais ce n’est pas la faute des journalistes si le progrès technologique a des inconvénients politiques pour les régimes autoritaires. Il semble que notre pouvoir ne veut pas s’accommoder de cet effet de modernité. Alors, il bloque l’Internet, déjà poussif, les vendredis, il censure ses propres médias et il accable des journalistes des pires crimes pour les bâillonner et, parfois, les enfermer.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.