Un procès prévu en France pour le crash d'Air Algérie en 2014

Une photo prise le 1er août 2014 montre l'épave du vol AH5017 d'Air Algérie qui s'est écrasé dans la région de Gossi au nord du Mali le 24 juillet. (Photo, AFP)
Une photo prise le 1er août 2014 montre l'épave du vol AH5017 d'Air Algérie qui s'est écrasé dans la région de Gossi au nord du Mali le 24 juillet. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 07 juin 2021

Un procès prévu en France pour le crash d'Air Algérie en 2014

  • La compagnie espagnole était la propriétaire du McDonnell Douglas MD-83, qu'elle avait loué avec l'équipage à Air Algérie
  • « Le procès obligera les dirigeants de Swiftair à s’expliquer devant une juridiction pénale et surtout devant les familles des victimes sur ses choix et sa volonté de contourner la règlementation pour économiser sur la sécurité, à quel prix ! »

PARIS: Sept ans après le crash du vol AH5017 d'Air Algérie au Mali, la compagnie espagnole Swiftair, propriétaire de l'avion, est renvoyée en correctionnelle pour "homicides involontaires", accusée de "négligences" dans la formation de ses pilotes.

La compagnie était la propriétaire du McDonnell Douglas MD-83, qu'elle avait loué avec l'équipage à Air Algérie. Le 24 juillet 2014, l'appareil qui effectuait un vol Ouagadougou-Alger s'était écrasé en plein Sahel, dans le nord du Mali, avec à son bord 110 passagers, dont 54 Français, 23 Burkinabés, des Libanais, des Algériens et six membres d'équipage, tous espagnols.

En pleine nuit, alors que l'aéronef traversait une zone intertropicale orageuse, la non-activation du système d'antigivrage avait conduit à la formation de cristaux de glace dans des capteurs de pression, entraînant la décélération automatique des moteurs, sans réaction appropriée de l'équipage et jusqu'au décrochage fatal.

Dans leur ordonnance de 109 pages, datée du 18 mai et consultée lundi par l'AFP, les juges d'instruction du pôle Accidents collectifs du tribunal de Paris estiment toutefois qu'"au-delà des dramatiques absences de réaction directement imputables aux pilotes, divers manquements de la part de la compagnie" ont joué un rôle dans l'accident.

Selon les magistrats, la compagnie doit être jugée pour "homicides involontaires par négligence et imprudence", faute d'avoir assuré "une formation suffisante à l'équipage, ce qui a contribué à sa non perception des conditions de vol extérieures, à sa non appréhension de la détérioration des paramètres moteurs, à sa non utilisation des moyens de protection de l'aéronef et à son manque de réaction adaptée face à l'apparition du décrochage".

"La formation lacunaire dispensée aux pilotes n'a pas permis à ces derniers de réagir de manière adaptée et d'éviter l'accident", concluent les magistrats.

« Economiser sur la sécurité »

L'ordonnance des juges est conforme aux réquisitions prises par le parquet de Paris le 3 juin 2020, qui relevait déjà les mêmes manquements: le commandant n'avait pas suivi la formation obligatoire à la gestion des ressources de l'équipage (CRM) ; sa copilote et lui, employés à titre saisonnier quelques mois par an, n'avaient pas reçu la formation prévue après une période d'inactivité ; le commandant, qui totalisait plus de 13.000 heures de vol, n'avait pas non plus suivi une des deux formations annuelles de contrôle (OPC) exigées par la réglementation.

Cette séance de simulateur, manquée en 2012, portait justement sur la révision des systèmes d'antigivrage et ce défaut de formation est "en lien certain avec l'accident", concluent les magistrats.

"Je ne peux qu'être atterré par la démonstration sans ambiguïté des juges d'instruction qui révèle de manière évidente que le commandant de bord ne devait pas réglementairement être en vol le jour de l’accident", a réagi auprès de l'AFP Me Sébastien Busy, avocat des associations AH5017-Ensemble et Fenvac, ainsi que de plusieurs familles de victimes.

"Pour économiser quelques séances de formation, on provoque le décès des 116 personnes se trouvant à bord", a-t-il dénoncé. "Le procès obligera les dirigeants de Swiftair à s’expliquer devant une juridiction pénale et surtout devant les familles des victimes sur ses choix et sa volonté de contourner la règlementation pour économiser sur la sécurité, à quel prix !"

La compagnie madrilène, créée en 1986 et qui possède une flotte d'une cinquantaine d'avions, a contesté toute responsabilité depuis sa mise en examen le 29 juin 2017. 

Elle estime que l'accident résulte d'une combinaison de facteurs extérieurs à sa responsabilité, notamment "les lacunes du manuel de vol sur la particularité du givrage par cristaux de glace" ainsi que "les lacunes de Boeing et de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) sur le décrochage qui intervient soudainement sans alarme préalable", résume l'ordonnance.

"Ce renvoi permettra à la société Swiftair de pouvoir enfin être entendue, en ce qu'elle a déjà été l'objet d'une instruction complète et définitive en Espagne, qui s'était clôturée par un non-lieu", fait valoir l'avocate de la compagnie Me Rachel Lindon, interrogée par l'AFP. Un argument contesté par les magistrats français qui considèrent le non-lieu espagnol "provisoire" et non définitif.

 


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.