Mali: la Cédéao «rassurée» sur un futur retour des civils au pouvoir

Le président du Ghana et président de la Cédéao Nana Akufo-Addo (au centre), s'adresse aux dignitaires lors du Sommet extraordinaire de la Cédéao sur la situation au Mali à Accra, le 30 mai 2021 (Photo, AFP)
Le président du Ghana et président de la Cédéao Nana Akufo-Addo (au centre), s'adresse aux dignitaires lors du Sommet extraordinaire de la Cédéao sur la situation au Mali à Accra, le 30 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 juin 2021

Mali: la Cédéao «rassurée» sur un futur retour des civils au pouvoir

Le président du Ghana et président de la Cédéao Nana Akufo-Addo (au centre), s'adresse aux dignitaires lors du Sommet extraordinaire de la Cédéao sur la situation au Mali à Accra, le 30 mai 2021 (Photo, AFP)
  • «Sur les points clés, nous avons été rassurés par le président de la transition et le Premier ministre», a déclaré Jean-Claude Kassi Brou
  • La mission devait évaluer la conduite à tenir après le putsch du 24 mai et les développements consécutifs: sommet de la Cédéao le 30 mai et suspension du Mali des instances de l'organisation, investiture du colonel Goïta comme président de transition lund

BAMAKO: La mission des Etats ouest-africains dépêchée au Mali après un deuxième coup d'Etat militaire en neuf mois s'est dite « rassurée » par les engagements pris par le nouveau président, le colonel Assimi Goïta, quant à un retour des civils au pouvoir début 2022.  

Les propos de Jean-Claude Kassi Brou, haut responsable de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), offrent de l'air au colonel Goïta et son Premier ministre de transition, sous forte pression intérieure et extérieure.  

« Sur les points clés, nous avons été rassurés par le président de la transition et le Premier ministre », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou devant des journalistes à Bamako. Cela concerne en premier lieu la tenue, en février 2022 comme prévu, d'élections censées ramener les civils à la tête de ce pays clé pour la stabilité du Sahel face au djihadisme, a-t-il dit.   

Jean-Claude Kassi Brou faisait partie de la mission envoyée mardi au Mali par la Cédéao, médiatrice dans l'inextricable crise politique dont s'accompagne la crise sécuritaire malienne.  

La mission devait évaluer la conduite à tenir après le putsch du 24 mai et les développements consécutifs: sommet de la Cédéao le 30 mai et suspension du Mali des instances de l'organisation, investiture du colonel Goïta comme président de transition lundi et nomination d'un Premier ministre le même jour.  

Invoquant la gravité de la situation du Mali confronté à une litanie de maux, Assimi Goïta et un groupe de colonels ont conduit un premier putsch le 18 août 2020 pour renverser le président Ibrahim Boubacar Keïta. Ils se sont ensuite engagés à remettre les commandes aux civils, ont accepté de mauvaise grâce un délai de 18 mois, et ont programmé des élections le 27 février 2022.  

Ces engagements ont été remis en doute le 24 mai quand le colonel Goïta, resté le véritable homme fort de cette période transitoire, a évincé le président et le Premier ministre de transition. Il s'est fait investir lundi.  

Engagement personnel  

Il a depuis paru vouloir donner des gages à ses partenaires étrangers, Cédéao, ONU ou France.  

La France, après huit années de coopération étroite contre les djihadistes, a suspendu les opérations militaires conjointes, un coup dur pour l'armée malienne sous-équipée et sous-entraînée.  

Le colonel Goïta a dit son intention d'organiser des élections « aux échéances prévues ». Sitôt investi, il a accédé à une autre demande en nommant un Premier ministre civil, et non pas militaire, en la personne de Choguel Kokalla Maïga, vétéran de la politique malienne.  

Le colonel Goïta mardi soir, le Premier ministre Maïga mercredi matin ont réitéré ces assurances devant les émissaires de la Cédéao.  

Outre l'engagement au respect du calendrier, la délégation a reçu l'engagement de leur part qu'ils ne se présenteraient pas à la présidentielle de 2022, comme la Cédéao l'exigeait, a dit Jean-Claude Kassi Brou.  

Elle a aussi entendu le Premier ministre exprimer sa volonté de former un gouvernement « inclusif », a-t-il ajouté.  

Consultations diplomatiques  

Les partenaires du Mali s'inquiètent que, dans un contexte tendu, les querelles en cours depuis des années ne sapent à nouveau l'action du gouvernment.  

Celui-ci sera formé « au plus tard dimanche », selon M. Maïga. « Dans maximum six semaines », l'équipe dirigeante présentera aux Maliens « les grandes lignes de l’action gouvernementale pour respecter les différents engagements pris », a dit M. Maïga devant des journalistes après avoir reçu la mission.  

La question des mesures prises par les partenaires du Mali après le putsch du 24 mai est sur la table.  

Avant de repartir, le chef de la mission ouest-africaine, l'ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, a reçu les diplomates de différents pays, ont constaté les journalistes.  

En ce qui concerne la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou a lié la réintégration du Mali dans les instances à un retour à l'ordre constitutionnel, sans plus de précision.  

La France a jusqu'alors « pris note des assurances » maliennes, mais a dit mardi attendre de juger sur pièces. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.