Kamala Harris critiquée après sa première mission internationale

Visiblement agacée d'être questionnée sans cesse sur une visite à la frontière, Kamala Harris a qualifié un tel déplacement de « gesticulation », et a plusieurs fois accompagné ses réponses de rires nerveux. Kamala Harris « pense que la crise à notre frontière sud est une blague hilarante », ont taclé les républicains. (Photo, AFP)
Visiblement agacée d'être questionnée sans cesse sur une visite à la frontière, Kamala Harris a qualifié un tel déplacement de « gesticulation », et a plusieurs fois accompagné ses réponses de rires nerveux. Kamala Harris « pense que la crise à notre frontière sud est une blague hilarante », ont taclé les républicains. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 10 juin 2021

Kamala Harris critiquée après sa première mission internationale

  • Intransigeants sur la question de l’immigration, les républicains reprochent à la vice-présidente le fait qu’elle ne s’est pas rendue à la frontière Sud du pays
  • A Guatemala City, l'ancienne procureure avait eu un message clair pour ceux qui « songent à parcourir le chemin dangereux » vers les Etats-Unis: « Ne venez pas »

WASHINGTON : A peine de retour à Washington après son premier voyage international de vice-présidente, Kamala Harris était mercredi sous le feu des critiques de républicains qui l'accusent de ne pas prendre la « crise » migratoire suffisamment au sérieux, mais aussi de l'aile gauche de son parti.

Ce voyage fut « une occasion manquée », déclarait mercredi dans les couloirs du Congrès le sénateur républicain John Cornyn à l'AFP.

Lundi au Guatemala puis mardi au Mexique, la numéro deux de Joe Biden a été épinglée pour des petites phrases qui ont éclipsé, au moins dans les médias conservateurs, l'objectif numéro un de son voyage:  Se pencher en « priorité » sur les causes - pauvreté, criminalité - qui poussent des milliers de candidats à l'immigration depuis le Mexique et le « Triangle nord » (Guatemala, Honduras, Salvador) à arriver en nombre record à la frontière sud des Etats-Unis.

Chargée par le président démocrate dès mars de s'attaquer à cet épineux dossier, elle n'a pas présenté de grandes mesures au cours de sa tournée.

Avec le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, l'ex-sénatrice a signé un protocole d'accord destiné à « s'attaquer aux causes profondes » de l'immigration et aider les habitants « à retrouver l'espoir chez eux ».

Mais à chaque étape, la même question est revenue: pourquoi la vice-présidente ne s'est-elle toujours pas rendue à la frontière sud, pour constater d'elle-même les conséquences de la « crise » que dénoncent sans relâche les républicains ?

C'est Joe Biden qui, selon eux, a provoqué ces arrivées massives en promettant une politique migratoire « plus humaine » après Donald Trump et sa « tolérance zéro ».

En avril, 178600 migrants avaient été arrêtés à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, un sommet depuis 15 ans.

« Notre frontière sud qui avait récemment été sécurisée est maintenant pire que jamais », a accusé mercredi l'ex-président républicain, qui avait fait de la construction d'un « mur » l'un des grands projets de son mandat.

Sous sa présidence, toute personne entrée clandestinement par la frontière avec le Mexique était poursuivie au pénal. Des parents ont donc été placés en détention et près de 4000 enfants migrants séparés de leurs familles.

Plus de 2000 n'ont toujours pas encore retrouvé leurs proches, d'après les autorités américaines.

« Une blague »

Visiblement agacée d'être questionnée sans cesse sur une visite à la frontière, Kamala Harris a qualifié un tel déplacement de « gesticulation », et a plusieurs fois accompagné ses réponses de rires nerveux.

Puis elle a eu cette réplique étonnante sur NBC: « Et je ne suis pas allée en Europe » non plus.

Kamala Harris « pense que la crise à notre frontière sud est une blague hilarante », ont taclé les républicains.

« Elle ne se rend pas sur la faille de notre système migratoire: la frontière », a déploré le sénateur Cornyn.

Alors qu'« elle a littéralement survolé deux fois notre frontière sud » pour ce voyage, a souligné, auprès de l'AFP, un autre sénateur républicain, James Lankford.

« Ne venez pas »

A Guatemala City, lundi, l'ancienne procureure avait eu un message clair pour ceux qui « songent à parcourir le chemin dangereux » vers les Etats-Unis: « Ne venez pas. »

Pas assez pour convaincre les républicains. Leurs « politiques ont dit le contraire », estime James Lankford.

Et ces mêmes mots ont indigné la gauche du parti démocrate.

« Décevant », a tonné la jeune élue de la Chambre Alexandria Ocasio-Cortez.

« Cette approche à la - restez ici et mourrez - n'est pas la façon pour notre pays de promouvoir un système migratoire plus juste et humain », a tweeté sa collègue Rashida Tlaib.

La Maison Blanche lui a offert son soutien...tiède. Kamala Harris fait « exactement ce que le président lui a demandé de faire », a avancé la porte-parole Jen Psaki.

Joe Biden, vice-président de Barack Obama pendant huit ans, le sait bien: le poste de vice-président, souvent dans l'ombre, peut parfois être ingrat.

Lui aussi avait à l'époque était chargé du dossier sensible de l'immigration. Sa numéro deux affronte une tâche encore plus difficile, estiment les experts, avec des conditions économiques aggravées dans la région par la pandémie et les catastrophes naturelles.

Au Sénat, ses collègues démocrates offraient donc un diagnostic plus charitable mercredi.

« Je trouve que c'est une dirigeante forte et j'ai hâte de découvrir les conclusions » de son voyage, a déclaré à l'AFP Sherrod Brown.

Et puis « elle fut procureure générale de la Californie », grand Etat frontalier du Mexique, a ajouté Tim Kaine.

« J'imagine qu'elle en sait bien plus sur la frontière que certaines des personnes qui la critiquent. »


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
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  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.