Conserves et plats gastronomiques maison, nouveau luxe des Français

Divers plats en conserve préparés dans les ateliers d'Alain Ducasse. (AFP)
Divers plats en conserve préparés dans les ateliers d'Alain Ducasse. (AFP)
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Publié le Jeudi 10 juin 2021

Conserves et plats gastronomiques maison, nouveau luxe des Français

  • Les conserves ne sont plus une affaire de grand-mère, on concocte dans sa cuisine une tarte aux oignons pour accompagner un grand champagne ou un lapin-épinard aux notes exotiques
  • Guidés par les chefs dans des formats inédits sur Zoom ou en audio, les amateurs prennent leur temps et repoussent leurs limites culinaires

PARIS : Au bout d'une heure et quart d'atelier virtuel, les bocaux de pickles de radis sont rangés, la rhubarbe fermente et le bouillon de printemps est stérilisé: la gastronomie faite maison est le nouveau luxe des Français. 

Les conserves ne sont plus une affaire de grand-mère, on concocte dans sa cuisine une tarte aux oignons pour accompagner un grand champagne ou un lapin-épinard aux notes exotiques. Guidés par les chefs dans des formats inédits sur Zoom ou en audio, les amateurs prennent leur temps et repoussent leurs limites culinaires.

"Le confinement a clairement joué un rôle. Il y a un engouement pour les conserves, c'est une solution optimale quand on veut respecter les saisons et élargir son éventail de produits disponibles tout au long de l'année", explique à l'AFP le chef Maxime Bertrand, qui a animé fin mai le premier d'une série des ateliers "conserves", gratuits et en ligne. 

Dans ce contexte, faire son pain ou préparer ses tomates pour l'hiver, même si on n'a pas de potager, n'est plus anecdotique. 

 Zéro gaspi 

L'objectif de Maxime Bertrand est de dissiper les craintes et enseigner différents types de conservation avec des recettes originales et anti-gaspillage. 

Les fanes des carottes du bouillon et celles des radis des pickles parfument le velouté des petits pois à la menthe. Les tiges de menthe et de fenouil rafraichissent les fraises au sirop. 

La vente de bocaux s'est accélérée pendant le confinement, souligne Jérôme Kieffer, directeur marketing et commercial de Le Parfait, marque de bocaux en verre créée dans les années 1830 à Reims et aujourd'hui détenue par le groupe américain Owens, à l'origine de ces ateliers.

L'"autonomie" alimentaire est souvent invoquée pour les adeptes des conserves maison, mais les ateliers d'aujourd'hui répondent aussi au besoin de savoir: "D'où vient ce que je mange?".

"Il y a des gens qui se sont rendus compte qu'ils devaient mieux veiller à leur alimentation" et contrôler la provenance, souligne Jérôme Kieffer. La congélation qui paraîtrait plus simple pour préserver les surplus "consomme beaucoup plus d'énergie, tout le temps".

Oignon et champagne 

"Il y a une vraie mouvance écologique" qui encourage ces pratiques "même si on n'est pas passionné de cuisine et qu'on n'a pas forcément le temps", estime le chef Maxime Bertrand. Lors des prochains ateliers, il enseignera la fabrication du levain pour le pain, la sauce "façon soja" avec du marc de café et des parures des légumes, ou encore des apéritifs en bocaux. 

La maison Krug qui organise des repas imaginés par des grands chefs autour d'un ingrédient "star" mais basique pour sublimer son champagne, a fait enfiler un tablier à ses convives.

Sa dégustation connectée en mai a été organisée pour la première fois sous forme de master class animée par le chef étoilé Sylvain Sendra autour des oignons de Roscoff. 

On pleure en coupant les oignons, on s’imprègne d'odeurs en les faisant compoter avant de garnir la tarte. Les bulles se méritent.  

Le chef David Gallienne, une étoile Michelin et gagnant 2020 de la très populaire émission Top Chef, s'est employé à faire redécouvrir le lapin et les épinards aux Français.

Près d'une centaine de personnes ont cuisiné en direct avec lui le lapin "fafa", façon tahitienne, avec citronnelle et lait de coco. 

 Ralentir 

Les formats pour promouvoir la gastronomie qui se sont développés pendant la crise du Covid jouent avec l'envie de ralentir. 

La plate-forme sur abonnement Becs Sucrés, lancée l'hiver passé, proposent des films qui durent plus d'une heure: explication de la démarche créative des pâtissiers, puis la recette.

"Ce confinement nous a appris à s'occuper un peu plus de nous. C'est une opportunité pour ralentir, prendre une quarantaine de minutes pour cuisiner et faire plaisir à plein de gens autour de nous, cela peut être quelque chose d'innovant", déclare à l'AFP le chef doublement étoilé Thierry Marx, qui lance fin juin une série de recettes en podcast Sound Chef sur Audible Original.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.